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Pouvoir féodal du Midi

Par   •  3 Septembre 2018  •  2 502 Mots (11 Pages)  •  450 Vues

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Un contexte propice dans le comté de Carcassonne et de Razès

- C'est en effet son ancêtre Raymond-Berenguer III qui est ici représenté en train de racheter Carcassonne. La situation est néanmoins à nuancer.

- En 1067, Roger, comte de la ville, et fils de Rangarde de la Marche et Pierre raymond de carcassonne, meurt sans descendance, il laisse 3 sœurs dont Adélaide que l'on voit au doc 2.

- Adélaide est alors mariée au comte de Cerdagne, Guillem Raymond. Le comté de Carcassonne est sous la tutelle de la mère de Roger, et de Pons, comte de Toulouse. Cependant Raymond Berenguer revendique des droits sur Carcassonne de par sa grand-mère Ermessende de Carcassonne. C'est ainsi que Raymond Berenguer et sa femme Almodis, par ailleurs sœur de Rangarde, vont effectuer des transactions monétaires afin de racheter les parts de Barcelone. Le procédé que le comte de Barcelone va utilisé est la guirpitio, c'est à dire le déguerpissement (renonciation).

Une vente codifiée

- Nous avons garder des traces de cette « vente » grâce au cartulaires de l'époque (de cerdagne, des trancavel…). Dans le LFM, ces actes ont été retranscris à la fin de l'ouvrage.

- Ils font treize textes en tout : Tous entre Raymond Berenguer et Almodis d'une part et les héritiers ou prétendant à l'héritage d'autre part. Ils négocient 7 actes avec Raimond Bernard Trancavel et Ermengarde (photo), un acte avec Guillem Raymond, un acte avec les deux frères Pierre et Bernard Guilhem, un acte avec Rangarde, un acte avec Adélaide, et un acte avec Guilhem, comte de Toulouse.

- Raymond Berenguer a ainsi « acheté » les parts de terre, d'abord principales avec Raymond Bernard Trancavel, puis annexes avec les autres héritiers ou prétendants à l'héritage.

- Le comte de Barcelone a également acheté la titulature de comte et de vicomte de Carcassonne par la même occasion, que les Trancavel on repris deux décennies plus tard de manière tout à fait illégitime, comme le développe Hélène Debax, sous le titre de vicomte de Carcassonne.

- Ce déguerpissement rémunéré entre Guilem Raymond de Cerdagne et le comte de Barcelone, est retranscrit dans l'acte 814 et 825 (le fait qu'il soit recopié deux fois semble inexpliqué) .

- L'acte, daté du 27décembre 1067, débute par les explications du comte quant à l'origine de ses droits : C'est la veuve de Pierre Raymond, Rangarde qui les lui a cédés le 27 mars de la même année, fait que l'on peut restituer grâce à la convenientia de mars entre le comte de Cerdagne et la comtesse de Carcassonne.

- Une convientia, typique des habitudes catalanes, se rapproche du serment, mais insiste plus fortement sur les clauses intérieures selon le travail de P. Ourliac.

- Une coseigneurie est alors instituée entre eux, statut très fréquent pour l'époque qui provient des fondements de loi wisigothique. Etant donné que le partage se fait entre tous les héritiers, seul une mélioratio peut avantager un des fils.

- La suite du document développe le déguerpissement du comte des territoires donnés.

- Finalement ils conviennent d'une somme d'argent. L'or que l'on voit sur les jambes de Raymond Berenguer et dans la main des deux hommes est donc le payement dû par le comte de Barcelone. Il s'agit de 400onces d'or ici. A titre de comparaison, pour le comté de Razès, les Trancavel ont reçus un peu plus du double, cad 1000onces d'or.

Provence et donation du Roussillon

- Cette expansion occitane avait déjà, rappelons le, débuté avec le rattachement du comté de Provence au comte de barcelone Raymond Berenguer III, grand-père d'Alphonse II. En 1125, le traité de Provence entre Alphonse Jourdain et Raymond Berenguer III avait divisé le comté provençal en un marquisat au nord et un comté au sud.

- A la mort de son cousin le comte de provence Raymond Berenguer III, alphonse va directement revendiquer la couronne de Provence.

- Cela étant, un vide (photo) séparait les deux royaumes à la fois avec le comté de Carcassonne et du Roussillon. Alphonse II tentera de rejoindre géographiquement ce « vide » en reliant ses territoires.

- La deuxième iconographie a sa place dans ce Liber Feudorum Maior dans la mesure où ce mariage et ce qu'il en advient influe sur la vie féodale de l'époque. En effet Guisfraud III, après avoir eu un héritier, Guifred, avec Ermengarde, se sépare de cette dernière et épouse sa concubine.

- Le pape Eugène III va alors excommunier Guisfraud tandis que son successeur, le pape Adrien IV, va renouveller l'excommunication en plus de déclarer illégitime les enfants que Guisfred aura avec sa concubine. Guifred, désormais unique héritier légitime, devient comte du Roussillon et établit de nombreux liens avec Alphonse II.

- Le comte Barcelonais multiplie en effet ses visites dans le Roussillon, notamment lors de ses allers retours en Provence, au point que Guifred, en 1172, à sa mort, dépourvu de descendant, fera dans son testament, don du Roussillon à la couronne aragonaise.

- Insister donc sur ce mariage (doc2) tout à fait légitime et bien en règle comme le souligne la dexterarum juncto, permet à Alphonse II de légitimer la donation en sa faveur, étant donné que nul autre prétendant légitime n'aurait pu succéder à Guifred de Roussillon.

Stratégies matrimoniales et héritages discutés

On peut voir quatre femmes dans les miniatures: Almodis de la Marche, Cécile de Provence, Adélaide de Cerdagne et Ermengarde de Bézier. Almodis et Adélaïde, en plus d'être reliée par des liens de sang sont toutes deux au centre de préoccupation d'ordre successorale, la première de façon active tandis que la seconde aura un rôle plus passif.

Le cas d'Adélaïde

- La présence d'Adélaide dans la miniature, remarquons d'ailleurs qu'il s'agit du seul personnage mis en retrait, est quelque peu étrange lorsque l'on sait qu'elle ne signa pas l'acte en lui même avec son époux, mais signa de son côté, en août 1069, sans recevoir de rétribution financière.

- A défaut d'argent, on peut donc imaginer qu'elle ne faisait que confirmer ce que son mari avait auparavant cédé et qu'elle n'avait, à l'époque, pas approuvé. Cependant, sa présence sur l'iconographie permet à la

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