La IIIe République
Par Junecooper • 10 Octobre 2018 • 4 808 Mots (20 Pages) • 408 Vues
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La crise de mai 1877
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[pic 6]Jules Grévy
S'étant séparée le 31 décembre 1875, l'Assemblée nationale est remplacée, le 8 mars 1876 (élections des 20 février et 5 mars 1876), par une Chambre des députés à forte majorité républicaine, mais les conservateurs restent légèrement majoritaires au Sénat. Inquiet de cette évolution vers la gauche, Mac-Mahon renvoie Jules Simon (→ crise du 16 mai 1877) et constitue un ministère d'Ordre moral, présidé par le duc de Broglie, aussitôt mis en minorité par la Chambre (16 juin 1877). Avec l'accord du Sénat, le chef de l'État dissout la Chambre (25 juin).
Après une campagne menée pour les républicains par Gambetta sur le thème « se soumettre ou se démettre », les électeurs réélisent, en octobre, une majorité de républicains qui contraint Mac-Mahon à rappeler Dufaure (décembre 1877). En janvier 1879, les républicains deviennent majoritaires au Sénat et Mac-Mahon se démet (30 janvier 1879).
1.3. La République des républicains (1879-1890)
L'instabilité ministérielle
Il est remplacé par Jules Grévy, dont l'élection consacre l'avènement de la « République des républicains » (1879-1890). Ceux-ci concrétisent leur succès en décidant le retour des chambres à Paris (novembre 1879) et en votant une loi d'amnistie en faveur des condamnés de la Commune (juillet 1880). La majorité est divisée entre opportunistes et radicaux. Les premiers souhaitent réaliser progressivement des réformes, les seconds voudraient les précipiter. Mais les uns et les autres sont issus de la bourgeoisie et peu soucieux de réformes sociales. C'est en marge du monde politique que s'exprime, à partir de 1877, le mouvement socialiste. Un homme, Gambetta, pourrait donner au régime une impulsion vigoureuse, mais Grévy l'écarte longtemps de la présidence du Conseil. Quand il l'obtient, en butte à de nombreuses oppositions, son « grand ministère » est vite renversé (novembre 1881-janvier 1882).
Le ministère Ferry (1880-1885)
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[pic 7]Jules Ferry
L'instabilité ministérielle devient une règle en France. Seul Jules Ferry parvient à se maintenir longtemps au pouvoir (il est notamment président du Conseil de septembre 1880 à novembre 1881 et de février 1883 à mars 1885). L'œuvre de Ferry présente un triple aspect, politique, scolaire et colonial :
– affermissement du régime par l'organisation des libertés publiques de réunion (juin 1881), de la presse (28 juillet 1881) et syndicales (1884) ;
– institution de l'école primaire gratuite (16 juin 1881), laïque et obligatoire (28 mars 1882) ;
– expansion coloniale (Tunisie, 1881 ; Afrique noire ; Madagascar et Indochine).
Cette politique mécontente la droite et la gauche, préoccupées essentiellement par la question de l'Alsace-Lorraine. Animée par Clemenceau, cette double opposition chasse Ferry du pouvoir à la faveur de l'incident de Lang Son (30 mars 1885).
La crise boulangiste
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[pic 8]Boulangisme
La République opportuniste a déçu beaucoup de Français. La crise de la présidence, déclenchée par l'affaire du trafic de décorations autour de Wilson, gendre de Jules Grévy, entraîne la démission du président de la République. Les mécontents ont trouvé un syndic en la personne du général Boulanger, ministre de la Guerre de janvier 1886 à mai 1887, dont la position a été renforcée lors d'un incident de frontière avec l'Allemagne (affaire Schnæbelé, avril 1887). D'abord acclamé par les foules, il reçoit ensuite l'appui de la plupart des conservateurs, dont le ralliement à l'idée nationaliste marque une évolution décisive. Mis à la retraite (1888), Boulanger se fait élire député dans de nombreux départements, mais, le 27 janvier 1889, laisse passer l'occasion de s'emparer du pouvoir.
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[pic 9]Le président de la République Félix Faure et le tsar Nicolas II en Russie
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[pic 10]
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[pic 11]
Malgré les crises politiques, la prospérité matérielle de la France se manifeste lors de l'Exposition universelle de 1889 et par la réalisation rapide du plan Freycinet, élaboré en 1878, qui rénove l'ensemble des moyens de transport, en particulier le réseau ferroviaire. L'armée retrouve sa puissance. Les difficultés existent pourtant, surtout en matière financière : krach de l'Union générale (1882), qui suscite la méfiance des prêteurs à l'égard des placements industriels ; stagnation des affaires, qui provoque le chômage, puis le retour au protectionnisme (tarif douanier de Méline, 1892). Depuis 1870, la France était restée isolée en face de la Triple-Alliance (Allemagne, Autriche-Hongrie, Italie) et de l'Angleterre, sa rivale outre-mer. En 1891, la politique de Guillaume II, qui n'a pas renouvelé le traité avec la Russie (1890), amène le gouvernement de Saint-Pétersbourg à conclure avec la France un accord diplomatique (1891), puis une convention militaire (1892) [→ alliance franco-russe].
1.4. La République modérée : le temps des crises (1890-1899)
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[pic 12]Un dîner en famille. L'affaire Dreyfus
En dépit du scandale de Panamá, en dépit
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