Les piliers du pouvoir à Sparte
Par Orhan • 26 Novembre 2018 • 1 118 Mots (5 Pages) • 507 Vues
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Les Homoioi (les citoyens spartiates) ne travaillent pas la terre, n'exercent pas d'activité artisanale ou commerciale et sont avant tout des guerriers et souverains politiquement. Outre les citoyens, il y a les « Périèques », littéralement « ceux qui habitent autour » des citoyens (à Athènes, les Métèques, c'est-à-dire les étrangers résidents habitent avec les citoyens). Les Périèques sont des habitants libres qui n'ont pas la citoyenneté et qui vivent dans des bourgades et des villages de façon autonome, sauf pour tout ce qui concerne les relations avec le monde extérieur, c'est-à-dire avec les cités étrangères. Les Périèques sont des artisans, des commerçants, des paysans, ils peuvent parfois servir dans l'armée spartiate où ils constituent des contingents à part.
Enfin, les Hilotes sont les dépendants ruraux donc des non-libres. Ils sont la propriété de la cité et travaillent les domaines des citoyens.
La structure de la cité spartiates (citoyens, Périèques, Hilotes) est originale.
L'éducation, l'Agogé, est un autre aspect original. Il faut suivre les différents stades de l'éducation pour devenir un citoyen spartiate. Ce domaine est entre les mains de la cité dans un monde grec où la norme est de laisser au soin des familles l'éducation des enfants (Athènes). La tradition considère cette éducation, cette « Paideia » comme l’œuvre la plus importante et la plus centrale de l'histoire spartiate.
Plutarque nous dit que le législateur Lycurgue s'est intéressé aux filles, futures mères de citoyens, afin de leur modeler un corps robuste, apte à la procréation puis à l'amour et au mariage. Donc, à Sparte, la cité s'occupe de l'éducation physique des femmes.
D'ailleurs, d'après certains auteurs athéniens (Aristophane), la femme spartiate est décrite comme une grande sportive presque « vulgaire physiquement » mais du point de vue spartiate, cette éducation physique est bénéfique pour l'enfant qui vient, c'est-à-dire le futur citoyen. Tout est mis en place pour préparer la naissance d'enfant spartiates, de garçons qui vont devenir plus tard des futurs citoyens qui constituent le corps civique et donc surtout, l'armée spartiate.
La tradition littéraire nous parle des bébés confrontés au jugement négatif des anciens qui seraient jetés dans un gouffre (trop chétifs, pas dans les normes) mais cette tradition nous parle surtout des bébés qui ont échappé à ce sort et laissés au soin de leur mère jusqu'à 7 ans.
Donc, à partir de 7 ans, les enfants sont pris en charge par la cité et sous la responsabilité d'un magistrat qu'on appelait le « Pédonome ». Les enfants spartiates sont répartis dans des groupes où il vivent en commun selon leur âge, leur vie quotidienne est rythmée de jeux, d'entraînements physiques de plus en plus dur, de la pratique de la chasse, de l'apprentissage du maniement des armes et de la musique et des chants chorales sous la surveillance des garçons plus âgés.
À partir de l’adolescence vient la dernière étape de cette éducation : l'épreuve de la Cryptie.
Le jeune doit alors s'éloigner de la ville, errer dans les montagnes, dormir là où il peut, sans qu'on le voit pendant 1 an.
Certains chercheurs rapprochent cette initiation à une pratique du passage en brousse (en Afrique, par exemple).
Cette initiation précède l'entrée définitive dans la vie d'adulte, donc dans la vie de citoyen avec cette idée que seul un garçon débrouillard peut devenir un adulte souverain, un citoyen souverain.
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