La guerre du Vietnam, composition d'Histoire.
Par Stella0400 • 24 Mai 2018 • 2 129 Mots (9 Pages) • 567 Vues
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Quant à l'URSS, l'armée se montre moins apparente par rapport aux Etats-Unis mais pas moins efficace. Effectivement, les soviétiques, relayés par leur allié, la Chine, offrent de gros équipements militaires et de quoi ravitailler la population. Ainsi, l'armée du Vietnam du nord bénéficie de tout le nécessaire afin de risposter contre ses rivaux.
III) ... qui devient progressivement médiatisé puis contesté aux Etats-Unis.
A) Apparition de la guerre à la télévision
Les effets de la médiatisation jouent un rôle très important dans le contexte de la guerre du Vietnam. Cela commence aux environs de l'année 1968 lorsque les vietnamiens du Nord changent littéralement de stratégie. Leur tactique d'attaque de guérilla est maintenue mais des attentats kamikazes émergent en plus. C'est ainsi un changement radical qui surprend de plein fouet le territoire ennemi. De fait, en cette même année, ces vietcong prennent d'assaut les villes et notamment celle de Hué pendant le Nouvel-An chinois. C'est ce que l'on appelle « L’offensive du Têt», où les maquisards Vietcongs lancent une grande offensive sur les villes du sud, les bases américaines et ils entrent même dans Saigon, pour être finalement repoussés. Cette attaque rentre comme étant une perte pour les américains puisqu'ils constatent la mort de 4 000 de leurs soldats pour finalement reprendre la ville de Hué au bout d'un mois. L'aspect médiatique de la guerre se retrouve à travers cette offensive qui est retransmise intégralement à la télévision, montrant les assassinats, les exécutions ou encore les amoncellements de cadavres des soldats vietnamiens dont l'âge moyen n'était que de dix-neuf ans. Cependant les médias n’ont pas fourni une représentation exacte de la guerre. En constante recherche d’événements spectaculaires susceptibles d’intéresser les américains, ils ont privilégié des images chocs d’exécutions peu courantes. Ainsi l’offensive du Têt, une opération ennemie victorieuse, fut fortement médiatisée alors qu’elle ne présentait pas d’intérêt particulier. Par conséquent, certaines sources sont biaisées par l’avidité des médias pour les détails créant de l’audimat. En effet, Les images télévisées qui illustrent le chaos qui règne à Saigon, en particulier l'attaque de l'ambassade américaine où des cadavres ennemis jonchent les jardins privés, provoquent une onde de choc considérable sur le peuple américain. Elles prouvent à l'opinion publique qu'une victoire des Etats-Unis est impossible à remporter dans de brefs délais, et peut-être impossible à remporter tout court car elles ne s’accompagnent pas de commentaires pertinents situant les combats dans un ensemble de données tactiques et diplomatiques. Ainsi les téléspectateurs déduisent de la brutalité des images une impression d’enlisement progressif, car ce sont essentiellement les soldats américains que l’on voit soumis au feu de l’ennemi et les civils vietnamiens victimes d’atrocités. Les nouvelles diffusées sur les radios contredisent les images télévisées, et les messages officiels rajoutent à la confusion des esprits. De ce fait, l'offensive du Têt et sa médiatisation marquent un véritable tournant dans la guerre du Vietnam parce que c’est le flot d’images choquantes l’accompagnant qui ont provoqué l’indignation du peuple américain et fait basculer l’opinion publique.
B) Émergence de mouvements pacifistes
À la suite du massacre du village de Mylai au Vietnam du Sud en 1968 où les américains perdent complètement leur sang-froid et déciment toute la population sans faire de distinction entre soldats et civils, des mouvements pacifistes commencent à surgir aux États-Unis avec notamment Martin Luther King qui critique le fait que ce sont les pauvres qui vont à la guerre et donc par analogie la minorité noire. En effet, il faut savoir que certains soldats pouvaient se passer d'aller à la guerre en échange d'une certaine somme d'argent, ainsi la part de la population qui avait suffisamment les moyens avait l'opportunité de payer afin de ne pas se rendre à la guerre, d'où l'intervention de Martin Luther King qui entame alors en 1964 une campagne contre la guerre du Vietnam et la pauvreté. D'autres personnalités vont aussi prendre part à ce refus de continuer la guerre comme par exemple le boxeur Mohamed Ali en 1966 qui refuse de se servir dans l'armée américaine et devient alors objecteur de conscience, c'est-à-dire qu'il refuse d'obéir à un acte pouvant aller à l'encontre d'impératifs de toutes sortes. Cet affront lui coûtera alors la perte de sa licence de boxe et de son titre ainsi qu'une amende de 10 000 dollars. De plus, le 15 avril 1967, 100 000 à 200 000 personnes défilent à New York contre la guerre. De même, à Central Park, des centaines de jeunes détruisent leurs papiers militaires tandis qu'au Canada, certains préfèrent fuir la guerre. D'autres contestations sont à noter le 21 octobre 1967 avec la marche sur le Pentagone qui réunit plus de 100 000 personnes, ou encore en avril 1968, d'où naissent des mouvements hippies sur les campus universitaires, et particulièrement à l'Université de Columbia occupé par des groupes d'étudiants pacifistes qui se voient quelques temps plus tard évacués par les forces de l'ordre, entraînant une grève de protestation jusqu'à l'été 1968. De ce fait, la majorité de la population tombe dans le pacifisme, ayant pour répercution direct le recul de l'impérialisme américain où ces derniers quittent le territoire vietnamien, ce qui marque la première grosse défaite des américains et la victoire du peuple du Vietnam.
Conclusion
En somme, à travers cette étude, il est tout à fait possible de qualifier cette guerre comme étant un conflit de type nouveau au vue des conséquences désastreuses et nouvelles qu'elle a entraînées de par l'asymétrie qui intervient ou encore la médiatisation qui touche l'opinion publique américaine. La guerre du Vietnam a révélé au monde les limites de la puissance militaire américaine et où les armes de destruction massive ne suffisent pas pour gagner une guerre. Elle constitue la première défaite militaire des États-Unis. Ce conflit aux conséquences militaires, économiques et morales importantes, l’est aussi sur le plan politique tant l’URSS profite de l’affaiblissement américain pour pousser ses pions dans le Tiers-Monde.
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