Histoire économique: de la révolution industrielle à la seconde guerre mondiale
Par Ninoka • 20 Mars 2018 • 1 835 Mots (8 Pages) • 683 Vues
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- Les analyses de la crise
Pour certains auteurs, le krach boursier serait le résultat d’une inflation monétaire (crédit facile).
Le développement des sociétés d’investissement et des holdings aurait entretenu la spéculation boursière.
Par ailleurs, la grande dépression qui a suivi cette crise jusqu’en 1933, proviendrait du refus idéologique de l’Etat libéral à intervenir sur les marchés.
Enfin, la faiblesse de l’économie américaine renvoie à la question de la surproduction et de la sous-consommation. La demande intérieure a fortement faibli (surendettement des agents) ainsi que la demande des pays européens qui s’étaient reconstruits assez rapidement.
Section 3 : dépression et mutations au cours des années 1930
Plus les économies étaient fortes en 1920, plus leur dépression a été grande. L’économie mondiale est désorganisée ainsi que son système monétaire. Les politiques protectionnistes se développent.
- Les années 1930 : les années sombres
La crise financière se transforme en crise bancaire. Les banques avaient accordé des prêts qui leur sont difficilement remboursés et les épargnants, choqués par le krach boursier, cherchent à retirer leurs dépôts à vue. De nombreuses banques font faillite ce qui accentue la méfiance.
Les agriculteurs sont également en grande difficulté du fait de la chute des cours des produits agricoles. Beaucoup d’agriculteurs doivent vendre leurs terres pour rembourser leurs dettes.
L’industrie, quant à elle, rencontre une double difficulté : raréfaction du crédit et contraction des débouchés. On assiste à une forte baisse du volume des investissements et du niveau général des prix (déflation).
Le taux de chômage s’élève à 25% ! avec l’apparition de soupes populaires, de marches de la faim et de bidonvilles.
En Allemagne, le taux de chômage atteint 43,8 %. L’Allemagne souffre principalement des restrictions de crédit.
Du fait de ses liens financiers avec les USA, l’Etat britannique est au bord de la banqueroute (dévaluation de 30% de la Livre, taux de chômage de 22%).
La France est dans un premier temps épargnée aussi les capitaux viennent s’y réfugier. En conséquence, le Franc va devenir une monnaie forte ce qui va freiner les exportations. En outre, le Franc est encore renforcé par la forte dévaluation de la Livre. La perte de compétitivité-prix des produits français va conduire à une chute du PNB.
- Les différentes formes d’intervention de l’Etat au cours des années 30
Le New Deal aux USA correspond à de vastes programmes économiques et sociaux. Roosevelt va réguler le marché agricole en versant des primes à l’abattage dans le double objectif de juguler la surproduction et de faire remonter les prix des produits agricoles (augmentation du pouvoir d’achat des agriculteurs). Pour réduire leur endettement, l’Etat va se substituer aux agriculteurs pour le remboursement de leurs dettes. Puis, l’administration américaine renégociera les taux et les échéances.
Les industriels devront se réunir en association afin de réguler leurs productions et assurer ainsi un prix de vente minimum de leurs produits. 96% des entreprises ont pratiqué ces accords de concurrence loyale (label : les aigles bleus).
Sur le plan social, les entreprises sont encouragées à négocier des conventions collectives qui aboutiront à une augmentation des salaires et à une réduction du temps de travail.
De surcroît, une politique de grands travaux est mise en place : la Tennessee Valley Authority (mettre un terme aux inondations, rendre navigables 1000 km de fleuves, développer l’énergie hydraulique). Mise en place avant Keynes du multiplicateur d’investissement.
Des mesures de sécurisation des transactions bancaires et financières seront prises afin de redonner confiance aux investisseurs : plus de transparence sur les actions, création d’un organisme de contrôle des activités boursières.
Toutes ces mesures ont eu in fine des résultats plutôt décevants.
En conséquence, un deuxième New Deal sera lancé avec un volet plus social : instauration d’un salaire minimum, réduction à 40 H du temps de travail, interdiction d’embaucher des briseurs de grève, interdiction des discriminations salariales, interdiction des syndicats maison, mise en place d’un système d’assurance contre le risque vieillesse et chômage. Ce second New Deal concernera une très importante politique de grands travaux : 122 000 bâtiments publics, plus d’un million de km de routes, 77 000 ponts, 285 aéroports.
En France, le Front Populaire s’appuie sur le social pour relancer l’économie. Le temps de travail hebdomadaire passe de 48 à 40 H (semaine de 5 jours). Un double effet est attendu : le « partage du travail » doit réduire le nombre de chômeurs et ainsi les nouveaux salariés doivent contribuer à la « relance économique » du fait de leur demande de consommation. En outre, les salariés bénéficieront de deux semaines de congés payés (effet relance) et la négociation de conventions collectives a été mise en place (effet relance).
Dans la mesure où la reprise économique est mondiale, les effets des mesures du Front Populaire sont difficilement évaluables.
- Un monde en quête de cohésion
De nombreux et violents conflits sociaux éclatent un peu partout. On assiste à des grèves massives qui paralysent les pays.
En France, les accords de Matignon aboutissent à la reconnaissance des syndicats et à une hausse très importante des salaires (jusqu’à 15%).
Au plan international, on assiste à la mise en place de politiques protectionnistes (40% de droits de douane aux USA). Le SMI s’effondre. De 1929 à 1931, Londres perd 80 % de ses encaisses en or (abandon de la convertibilité de la Livre). Devant les difficultés financières de l’Allemagne, celle-ci n’est plus tenue à verser aux alliés « les réparations ».
Ce contexte économique et social défavorable explique la montée en puissance des régimes fascistes et annonce la deuxième guerre mondiale.
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