La République des Lacédémoniens de Xénophon.
Par Plum05 • 27 Juin 2018 • 3 597 Mots (15 Pages) • 456 Vues
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Ensuite, de la ligne 12 à 17 Xénophon réalise une comparaison des deux systèmes ainsi qu'un jugement sur les résultats de chacun. Une éducation à la dure du côté des spartiates et une éducation beaucoup moins sévère pour les autres cités. A Sparte, on donne le moins de choses possibles aux enfants afin de les pousser à survivre, à développer un esprit individuel fort, à développer un mental d'acier une force physique incontestable. Xénophon utilise l'exemple des chaussures qu'il prend le temps de bien expliquer (ligne 11 à 15). Leur éducation est déjà basée sur un tri fait avant même le début du programme afin de choisir ceux qui bénéficieront de l'éducation spartiate. Mais on comprend bien que ce tri s'effectue aussi tout au long du processus éducatif qui est très dur et qui met chaque enfant à l'épreuve. Par exemple seuls quelques-uns (les meilleurs) seront élus pour participer à la cryptie, étape qui consiste à vivre caché durant un an, seuls quelques irènes seront sélectionnés. Cette éducation est un des points fort pour sparte selon Xénophon. Mais, dans Le Banquet l'auteur défend l'idée que la beauté de l'esprit est égale voir supérieure à celle du corps, il parle alors de bonté et de beauté. Nous ne comprenons donc pas bien pourquoi, à première vue, dans ce passage il effectue l'éloge du système spartiate ou la bonté n'apparait pas comme étant la principale préoccupation. Les enfants sont encouragés à tuer des hilotes durant la cryptie. Mais en réalité si l'on observe bien ce système, le domaine de l'esprit est aussi exploité chez les spartiates, ils apprennent aux enfants à être malins. De plus, étant un disciple de Socrate tout comme Platon, nous pouvons nous demander si leurs idées ne sont pas similaires (ayant tous les deux eu le même maitre). Platon défend dans un passage de La République, (par la bouche de Socrate) qu'un tri doit être fait afin d'améliorer la race des gardiens au sein de la cité d’Athènes. Il y expose aussi son avis sur un État eugéniste basé sur une éducation commune, favorisant "l'accouplement des élites". Étant lui-même disciple de Socrate tout comme Platon, nous pouvons alors nous demander dans quelle mesure n'approuve-t-il pas réellement le système Spartiate.
Puis, de la ligne 17 à 25, Xénophon utilise le thème de la nourriture afin d'exprimer et d'illustrer ses propos. Il nous apprend que chaque jeune homme se contente du strict nécessaire en terme de nourriture. Il emploie le terme d'irène, un irène est un jeune homme de la catégorie des irènes appelée aussi éphèbe, catégorie qui selon Hérodote s’étend de 14 à 20 ans (même si il serait plus probable de parler de 16 à 20 ans). Cette catégorie est chargée de s'occuper des jeunes hommes en formation. La catégorie des irènes se situe après celle des paides (15 à 16 ans toujours selon Hérodote). Il nous explique que ces encadreurs doivent être assez sévères pour ne pas laisser les jeunes gens manger comme ils l'entendent. Leur apprendre très tôt à vivre avec une ration journalière minimum leur permettrait d'être beaucoup moins exigeants et beaucoup plus endurants. L'exemple de la nourriture montre bien combien l'éducation spartiate pousse les jeunes gens dans leur derniers retranchements et à affronter des situations difficiles. Xénophon précise cependant qu'on leur accorde le droit de dérober des aliments si cela leur est vraiment nécessaire : ligne 24/25. Voler est alors le moyen pour sparte de créer des enfants malins, courageux et déterminés. Mais si les enfants se font prendre, ils seront fouettés pour avoir mal volé.
Pour finir, de la ligne 25 à 30 Xénophon effectue une conclusion sur le système employé par Sparte afin d'éduquer ses enfants et de les faire passer du stade d'enfant au stade de citoyen adulte. Il commence par justifier le choix de la cité qui consiste à limiter l'apport en nourriture fait aux enfants. Sparte a beau être une cité riche : "Et ce n'est point parce qu'il est embarrassé de les approvisionnés" ligne 26. Cela signifie bien que si le roi le voulait il le pourrait, ce n'est pas les moyens qui lui manque. L'apport en nourriture limité incarne son mode de fonctionnement. Xénophon nous apporte une explication sur les choix faits par Lycurgue et le roi, c'est dû à la volonté de rendre ces enfants plus malins qu'ils adoptent ce système, non pas par plaisir de les torturer car leur éducation est très rude mais pour en faire des citoyens soldats modèles : combatifs, résistants, robustes et malins. Ligne 30 "[...] plus propres à la guerre." pour les rendre plus efficace en cas de guerre et moins réticent à tuer, nous pouvons rappeler que tuer un hilote durant la cryptie était autorisé voir encouragé.
Ce passage est un bref exposé d’une partie des institutions spartiate allié à une brève comparaison avec celles des autres cités grecques en général. Ce texte est donc difficile à cerner car nous serions tentés de croire que Xénophon effectue un discours trompeur, lui, qui accorde une place importante à l’esprit. Un esprit qui est assez délaissé dans le système spartiate. Par contre, étant le disciple de Socrate, tout comme Platon pour qui un Etat eugéniste qui forme tout particulièrement la classe des gardiens est primordial, nous comprenons qu’il affectionne le système Spartiate tout en sachant que son discours n’est pas tout à fait impartial, ses fils et lui-même ayant été adoptés par la cité de Sparte.
Plan :
I/ Une éducation rude.
- Le manque de nourriture.
Le manque de nourriture est une des pratiques les plus frappantes dans l’éducation spartiate. Les enfants reçoivent le minimum vital mais pourquoi ? Ce système est mal compris par les spartiates eux-mêmes.
- C’est la volonté du roi : Le manque de nourriture ne vient pas d’un manque d’argent, c’est le roi qui estime qu’un rationnement ne peut que rendre les enfants plus endurants et motivés.
Citation : Ligne 26 « Ce n’est point parce qu’il était embrassé de les approvisionner »
- On leur donne le strict nécessaire afin de ne pas les alourdir, pour qu’ils soient plus sportifs. Leur faire rester sur leur faim leur permet d’être plus légers et surtout plus endurants, ils seront alors capables une fois adultes, en tant de guerre de se battre même l’estomac creux si il le faut sans trop penser
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