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La République, 3 Républiques.

Par   •  22 Mai 2018  •  2 311 Mots (10 Pages)  •  419 Vues

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De plus, ce document nous montre que la République est indivisible, et que tous les français partagent les mêmes valeurs. En célébrant une fête nationale, il y a une volonté du peuple français de vivre ensemble, de partager une même histoire, une culture commune. Cela va donc aider à enraciner les deux principales valeurs républicaines. La première est que la IIIème République est une république libérale. Cet idéal se reflète à travers la deviser trinitaire « Liberté, Égalité, Fraternité ». La seconde est qu'elle est une république démocratique et le peuple peut défiler dans la rue. La mairie, en arrière plan à gauche, est un lieu où s'exerce cette démocratie puisque grâce au suffrage universel masculin, le peuple élit les conseillers municipaux. Mais la République, c'est aussi d'autres valeurs comme la liberté, l'égalité en droit, la souveraineté de la nation mais aussi celles héritées de la Révolution comme la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. On peut donc dire que l'ensemble des symboles, la fête nationale, la devise, le drapeau qui est choisi en 1879-1880, a pour but d'inscrire le nouveau régime dans l'héritage de la Révolution française qui symbolise pour les républicains la victoire des libertés fondamentales et des droits de l'Homme contre l'Ancien Régime.

L'enracinement de la République se fait non seulement au travers des symboles, mais aussi au travers des lieux et la mairie est devenue le lieu symbolique de la République le plus proche des citoyens. C'est le siège d'institution et un lieu de pouvoir où les élus du peuple sont élus selon le principe de la souveraineté nationale (principe selon lequel la source d'autorité politique est la nation ou le peuple). Des bustes de Marianne y sont installés, ce qui rappelle la liberté, valeur prônée par la République. C'est également un établissement qui favorise le développement de la démocratie locale, notamment à travers deux lois, celle de 1882 où l'élection des maires se fait par les conseils municipaux et celle de 1884 où l'élection des conseils municipaux et des maires se font au suffrage universel masculin.

L'école est également une institution pour unifier les français autour de la république. Sur l'image, elle est représentée à gauche de la mairie, mais également à travers les « bataillons scolaires » qui défilent sur la place. La création de ces bataillons est une institution créée en 1882 par les Républicains qui consiste à entraîner les enfants de plus de 12 ans à défiler en uniforme le jour du 14 juillet pour former de futurs citoyens prêts à défendre la patrie et la République. L'école est un donc lieu dans lequel les valeurs républicaines sont diffusées depuis les lois de Jules Ferry (1881-1882), qui crée une école laïque, gratuite et obligatoire. Elle est donc le deuxième lieu symbolique, après la mairie, que toute commune doit posséder et par l'intermédiaire de laquelle s'enracine la culture républicaine. L'école est également le « drapeau » de la République car elle fait une combinaison de la politique de laïcité et de liberté : l'école est laïque car elle permet à tous les futurs citoyens de recevoir une formation indépendante de tout dogme religieux mais elle rend aussi les Hommes libres en les affranchissant de la prégnance de l’Église en créant des esprits critiques. On remarque aussi, notamment à travers le défilé des bataillons que les programmes scolaires sont orientés dans un esprit républicain et patriotique. On leur enseigne la bravoure et l'amour de la patrie (avec l'instruction civique par exemple) mais on leur inculque également des connaissances fondamentales (à travers les cours d'Histoire par exemple). De nombreuses lois sur l'école vont aussi permettre d'ancrer les valeurs républicaines, comme celle de Jules Ferry qui interdit l'emploi des langues régionales à l'école, comme le breton. Cela va affirmer la république indivisible, ce qui signifie que la nation va au-delà des divisions sociales et régionales. Il y a aussi celle de Camille Sée, en 1880, qui créée les premiers lycées de jeunes filles, et fonde une république plus égalitaire. L'école est une institution complémentaire de l'armée où l'on éduque au patriotisme, ne parle t-on pas de « bataillons scolaires » ! Les instituteurs vont même être nommés plus tard les « hussards noirs » de la République par Charles Péguy en 1914, terme faisant référence aux uniformes civils noirs des instituteurs. Pour Péguy, qui les admire, les enseignants avaient reçus une véritable mission, celle d'instruire la population française.

L'armée bénéficie aussi du soutien des républicains. Le 14 juillet en est un très bon exemple car c'est l'occasion de montrer sa force lors de la prise d'armes auxquelles sont associés, comme nous le montre l'image, les « bataillons scolaires ». De plus, le service militaire de 3 ans, créé par la loi de 1889, oblige tous les hommes, au nom du principe d'égalité, à participer à ce service. Cela permet donc un brassage social et géographique par le mélange de personnes venant de toutes les régions françaises et de toutes les classes sociales. Le défilé des « bataillons scolaires » nous font d'ailleurs penser à celui des militaires : ils portent un uniforme rappelant celui de l'armée, il y a une fanfare, ils portent des armes, leur marche est synchronisée … Les « bataillons scolaires » sont même créés pour « fabriquer » des futurs soldats, prêts à défendre leur patrie. L'image insiste donc sur le ralliement de l'armée au régime, à travers ces bataillons. On peut donc conclure qu'une véritable culture républicaine se met en place dans les années 1880. Elle combine des lieux, des symboles, des fêtes visant à enraciner les valeurs et le système républicain en France, ce qui entraîne le déclin des mouvements monarchistes au début des années 1890.

Mais il ne faut pas croire que la mise en place de la République s'est faite aussi facilement et rapidement, comme pourrait nous le faire croire l'image. Tout d'abord, la République à peine proclamée, est confrontée à des difficultés. L'idée républicaine est très contestée, non seulement à cause de l'opposition nette d'une partie de la classe politique monarchiste qui trouve ce régime meurtrier (après la Terreur de 1793), mais aussi à cause de la division entre les républicains eux-mêmes. De plus, l'idéal de la République est déconsidérée par les échecs de la I et de

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