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Jules César et le défi de la République

Par   •  20 Février 2018  •  3 546 Mots (15 Pages)  •  525 Vues

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À l’origine, le droit de cité appartenait uniquement aux hommes libres inscrits dans les tribus de la ville Rome et de sa périphérie. Les femmes, les étrangers (c’est-à-dire les vaincus dans les territoires conquis) et les esclaves ne pouvaient prendre part à la vie politique. On se rappellera qu’en Belgique, les femmes n’ont obtenu le droit de vote qu’en 1948.

Les citoyens étaient répartis en tribus (d’après leur domicile), au nombre de 3 à l’origine de Rome. Ces tribus étaient elles-mêmes subdivisées en curies (10 curies par tribu. Il existait donc 30 curies). Ces curies étaient de subdivisions électorales constituées d’après l’appartenance à une gens, et donc d’après la filiation. La réunion des curies formait une assemblée, dénommée comices curiates. Un patricien présidait chaque curie. Les comices curiates constituaient une assemblée assurant le lien entre le roi, les familles (gentes) et la cité. Les comices curiates composées des patriciens et de leurs clients étaient convoquées et présidées par le roi. Elles ne délibéraient pas, mais répondaient négativement ou positivement aux questions formulées par le roi. Leur rôle important concernait la confirmation des pouvoirs du nouveau roi, la ratification des propositions du roi, l’approbation ou non des attaques militaires, l’entretien des cultes et l’approbation des adoptions pour éviter l’extinction d’un clan familial (gens).

Le Sénat, lui, n’avait pas de compétences bien déterminées, mais était consulté par le roi en cas de circonstances graves.

Tant au Sénat que dans les comices curiates, l’influence des familles patriciennes les plus importantes était très grande. Les sénateurs étaient choisis par le roi parmi les chefs de familles patriciennes les plus influentes.

L’armée était également organisée sur base de ces curies[3], les clients étant dans l’obligation de remplir leurs devoirs militaires.

Chaque famille patricienne procédait au culte de ses propres ancêtres. En outre, les différentes familles patriciennes (ou curies) participaient au même culte. L’unité de la cité était donc basée sur la religion.

Les premiers plébéiens sont apparus. Ils provenaient notamment des clients qui se sont libérés de leurs patrons, des familles patriciennes et de la curie à laquelle ils appartenaient. Ils ne sont alors plus obligés de faire partie de l’armée, mais perdent tout statut politique et économique. Ils perdent aussi le droit de vote et leur terre. Ils ont leur propre culte religieux. Les plébéiens provenaient également des étrangers (les vaincus des territoires acquis par Rome). Ces non-citoyens ou non-patriciens étaient exclus de la cité. Leur situation était précaire car ils n’avaient aucun droit et étaient opprimés par les patriciens.

[pic 1]

Figure 2 : les classes sociales sous la royauté (source : http://www.histoire-des-belges.be/au-fil-du-temps/lantiquite/introduction-au-monde-romain/la-royaute)

Le dernier roi, Tarquin le Superbe, un étrusque[4], régnait en tyran sans tenir compte du Sénat (les patriciens) et de la plèbe. Le Sénat dont les pouvoirs avaient été affaiblis, mettra fin à son règne en provoquant une révolution.

II.3. La république de -509 à – 27 avant JC

Durant cette période, les institutions romaines sont consolidées et se diversifient, tout en essayant de garder un équilibre entre les différents niveaux de pouvoir sans nuire à l’efficacité du système. Les organes du pouvoir sont : le Sénat, les assemblées populaires (ou comices) et les magistrats (le gouvernement). Cette période est marquée par des conflits entre patriciens et plébéiens, ces derniers cherchant à obtenir l’égalité des droits.

Ces 5 siècles peuvent être subdivisés en deux périodes distinctes :

- de -509 avant JC au début des guerres puniques (-264 avant JC) : à Rome, les plébéiens conquirent progressivement des droits civils et politiques auparavant exclusivement détenus par les patriciens. Dans le même temps, Rome qui n’était au départ qu’une petite partie du Latium, se rend progressivement maître de la péninsule italienne;

- du début des guerres puniques à la proclamation d’Auguste au titre d’empereur (-30 avant JC) : Rome se rend progressivement maître du bassin méditerranéen et d’un vaste empire. C’est le contrecoup des conquêtes qui affaiblissent Rome qui conduit à la fin de la République après plusieurs guerres civiles et malgré plusieurs tentatives de réforme.

- Durant la première période :

C’est d’abord la chute de la royauté. En -509 avant JC, le Sénat a décidé de ne pas nommer un nouveau roi, mais d’élire deux chefs de gouvernement, à savoir deux consuls. Ces deux consuls possédaient les mêmes pouvoirs que le roi, mais chaque consul avait le droit de s’opposer aux décisions que prenait l’autre consul et ils n’étaient élus que pour une année afin d’éviter qu’un tyran ne prenne à nouveau le pouvoir. L’accession au pouvoir n’est plus héréditaire. On est passé alors de la monarchie à la république romaine. La devise de la république est en latin « Senatus Populusque Romanus» (SPQR). Elle symbolise l’union entre le Sénat et tous les citoyens romains dans le but de gouverner la cité de Rome.

Durant le 1ière décennie, les assemblées populaires ou comices étaient réparties sur base des curies (au nombre de 30), c’est-à-dire de la filiation ou de la parenté ethnique (les gentes). Deux assemblées (comices curiates) coexistaient alors : les comices curiates plébéiennes (appelé concile plébéien), composées exclusivement de plébéiens et dépourvues de tout rôle politique, et les comices curiates patricio-plébéiennes (ou comices patriciennes)[5]. Ces dernières étaient composées des patriciens et des plébéiens (ou des patriciens seuls). Elles disposaient des pouvoirs législatifs, judiciaires et électoraux. Les lois qu’elles créaient, s’appliquaient à l’ensemble du peuple, tant les plébéiens que les patriciens. Les plébéiens ne disposaient cependant pas du droit de vote.

Après cette 1ière décennie, la subdivision des citoyens en curies fût abandonnée au profit de la subdivision en tribus (suivant le territoire), étant donné la difficulté d’établir la filiation entre les citoyens devenus alors trop nombreux. Les comices curiates ne devinrent alors plus qu’une assemblée

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