Fiche incendie de Sarwane
Par Raze • 12 Septembre 2018 • 1 128 Mots (5 Pages) • 644 Vues
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Qui ne se répondent pas :
L’homme ouvre le dialogue en se révoltant contre son sort par un redoublement de l’adverbe de négation (« Non, non ») et une phrase exclamative exprimant son désir de vivre, comme si sa volonté pouvait s’opposer à celle du tueur (« je ne veux pas mourir ») la réponse de celui-ci est d’ordre métalinguistique .
« c’est la phrase la plus débile que je connaisse ! ».
L’homme adresse alors une supplique dans les formes à Nihad
Mais ce qui fait réagir le tueur et déclenche le dialogue entre les deux hommes est l’aveu de l’homme : « Je suis photographe »
Il permet en effet à l’homme de bénéficier brièvement de toute l’attention de Nihad,
quelques informations sur l’identité de ce tueur et quelques traits de sa personnalité.
Mais les phrases de l’homme sont courtes et morcelées par les points de suspension : cet homme joue sa vie. Il lui faut donc surmonter sa peur pour s’exprimer le plus clairement possible
Les didascalies viennent alors se substituer à la parole de Nihad quiprépare méthodiquement l’exécution du photographe
Les arguments de l’homme ne font pas mouche : ses suppliques, au début et à la fin du dialogue, sont inefficaces face à quelqu’un qui ne partage ni les mêmes valeurs, ni la même expérience de vie
Transition
Enfin, il commet l’erreur de croire que Nihad, jeune photographe amateur, sera sensible à la flatterie d’un professionnel .
Or, Nihad cherche manifestement à être reconnu comme artiste à la fois en tant que photographe et en tant que tueur.
C’est donc un personnage complexe et paradoxal.
Un personnage paradoxal et dangereux
L’enfermement
On a l’impression que Nihad se croit dans un film .Face à une situation concrète de dialogue avec un homme bien vivant, il semble ne pas trop savoir comment réagir, hésitant entre le tutoiement et le vouvoiement (« et tu m’as pris en photo ? » et plus loin « Je vous jure »).
L’identité de ce personnage est donc paradoxale ; Nihad cherche encore sa place dans le monde et souffre d’un besoin de reconnaissance, comme en témoigne son identification, à la fin de la scène, à une star du rock dans une émission de télévision.
Le caractère obsessionnel du personnage
il transforme son activité meurtrière en oeuvre d’art.
Ses photos constituent une véritable collection qui comporte un caractère obsessionnel. En effet, elles reprennent toujours le même motif : « La plupart du temps on pense que ce sont des gens qui dorment. Mais non. Ils sont morts. C’est moi qui les ai tués ! »
Comment ne pas penser alors à certains tueurs en série qui gardent une trace, un souvenir de leur victime ?
Implicitement, nous comprenons que cette photo promet d’être le clou de sa série : « Nihad tire. L’appareil se déclenche en même temps. Apparaît la photo de l’homme au moment où il est touché par la balle du fusil. ».
● S’arroger le pouvoir de vie et de mort sur ses semblables et, en même temps, vouloir fixer l’instant imperceptible du trépas, voilà les signes d’une démesure qui fait déjà de Nihad un monstre, comme sorti de l’humanité
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