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Barbier de Séville, acte II, scène 15, Beaumarchais

Par   •  15 Octobre 2018  •  1 098 Mots (5 Pages)  •  1 891 Vues

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Elle n'est donc pas libre de choisir la personne avec qui elle se mariera, ce qui prouve le manque de droit et de libertés des femmes. « De sa femme » « Je ne la suis pas »

La manifestation de sa colère et de son refus dans la scène montre qu'elle a décidé de ne pas rester soumise et de se mobiliser pour avoir le droit au choix de l'homme avec qui elle se mariera.

« De sa femme ? -Vous ne l'êtes pas encore » Cette phrase témoigne son refus.

« Vais-je examiner(...)révoltée encore ».

Ici Rosine exprime son mécontentement quant au fait que Bartolo veuille inspecter la lettre qu'elle tienne dans la main.

Lorsqu'elle décide d'échanger la lettre avec une autre, Rosine se libère de l'emprise du barbon (cache la lettre de sa propre volonté) en cachant sa véritable volonté pour pouvoir poursuivre son véritable dessein qui est de se marier avec le comte. « Mettons vite à la place la lettre de mon cousin ».

Cette scène permet donc de réfléchir sur les conditions des femmes à l'époque ainsi que l'oppression qu'elles subissaient par les hommes.

Conclusion 1 : Dans cette scène, la comédie se voie maîtrisée d'une main de maître par Beaumarchais qui utilise d'une superbe façon le comique de geste ainsi que les objets et mots des personnages.

La situation de la lettre cachée et du tuteur abusé est une situation assez classique et qui est connue pour être source traditionnelle de comique.

Elle est ici mise au profit d'une ''démonstration'' de caractère des deux personnages pour provoquer le rire.

Beaumarchais prend l'initiative de détourner le rôle habituel du barbon et de l'ingénue afin de rendre les deux personnages atypiques.

Ainsi, l'ingénue n'est plus innocente et simplette mais rusée et capable de prendre des initiatives tandis que le barbon lui, n'est plus insensible, puisque son amour pour Rosine semble réel.

Cela créer également un échange de pouvoir, puisque Rosine est généralement maître de l'action avec le comte et Bartolo, lui, subit les machinations des personnages.

Cependant le motif de cette dispute laisse à réfléchir quant à l'injustice que subissaient les femmes, laissant la comédie se rapprocher un peu plus du drame.

L'école des femmes possédé également une visée morale identique, mais les rôles du barbon et de l'ingénue sont bien respectés dans cette pièce.

Conclusion 2 : Beaumarchais utilise cet affrontement sur le thème de l'injustice et de la ruse pour donner à cette scène une visée morale qui lui permet de dénoncer l'oppression dont sont victimes les femmes.

Cet engagement tourne donc cette scène vers le drame bourgeois puisqu'elle introduit un problème de la société du XVIIe siècle qui est le manque de liberté et droits des femmes.

Rosine est ''l'outil'' de Beaumarchais qui lui permet de représenter la volonté des femmes de se libérer et de devenir indépendantes en la mettant en scène supérieure à un homme mais aussi en la faisant manifester sa volonté d'indépendance par des discours.

L'Ecole des Femmes reprend également cet engagement dans une comédie théâtrale, mais les rôles du barbon de l'ingénue y sont respectés cette fois.

Cette œuvre précède d'ailleurs la Révolution de 1789.

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