Ionesco, Rhinocéros, 1960, Acte II, Deuxième tableau.
Par Junecooper • 18 Juin 2018 • 944 Mots (4 Pages) • 820 Vues
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Bérenger, l'anti-intellectuel début de la pièce → maîtrise le mieux la métaphore et l'abstraction = signe de son humanité.
Bérenger s'exclame « perdez-vous la tête ? » = sens figuré (devenir fou) ou au sens propre (Jean perd sa tête d'humain, puisqu'il est transformé en rhinocéros).
2. La transformation physique de Jean
Un degré supplémentaire dans la progression de l'angoisse et fait basculer la pièce du côté de la tragédie;
Symptômes physiques de transformation sont la peau de + en + verte, la difficulté prononcer les mots, le souffle bruyant, les barrissements vers la fin, et la bosse devenue corne sur le front.
Les jeux de mots et les mauvaises interprétations; comiques et tragiques, signe de la métamorphose du meilleur ami de Bérenger. Jean perd capacité d'interprétation, il ne discerne plus le sens second des mots, tandis que physiquement il ressemble de + en + à un rhinocéros.
III) Le rhinocérisme
1. Renversement des valeurs
Jean origine d'un bouleversement des valeurs → rejet de la civilisation et de l'humanisme qu'il qualifie de « périmé ». D'autres valeurs semblent succéder à la morale et à la réflexion: la force et l'agressivité.
L'instinct de vie domine sous sa forme la plus primaire ; Jean qui était si imprégné de morale au début de la pièce défend à présent le retour à la nature sans aucun état d'âme. L'instinct a remplacé la morale. Les forts écrasent les plus faibles. L'homme perd ses repères, il régresse vers un état de nature et sort de l'état civilisé. Son discours s'apparente aux idéologies totalitaires.
2. Rhétorique totalitaire
Jean parle par clichés (« elle est belle la morale ! » ), impose ses idées sous forme de slogans; il cache la brutalité de son idéologie derrière des périphrases : « l'intégrité primordiale » et « les fondements de notre vie » renvoie en fait à l'état de bestialité. Il reprend des formules toutes faites, par automatisme, sans réfléchir. Bérenger, au contraire, hésite, réfléchit, et se laisse dépasser par ce genre de rhétorique.
CONCLUSION: Pour la 1ère et seule fois de la pièce, la transformation d'un personnage en rhinocéros se déroule sous les yeux du spectateur. Elle est marquante, car c'est la métamorphose de Jean, l'ami de Bérenger, et l'est d'autant plus qu'elle affecte un personnage censé incarner la normalité.
Le rhinocérisme est assimilé au totalitarisme. Il s'agit d'ignorer tout ce qui est humain sans jamais laisser entrevoir la moindre faiblesse. Ainsi, l'auteur s'attaque au conformisme qui ne fait que cacher un grande faiblesse intérieure, ce dont fait preuve Jean lorsqu'il se transforme à sont tour.
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