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Le genre et le sex linguistiques – l`approche sociolinguistique de l’étudiante

Par   •  4 Décembre 2018  •  3 300 Mots (14 Pages)  •  1 054 Vues

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1.2.1. Le definition de genre dans la sociolinguistique

Le « genre » (issu de l’anglais gender) est un concept sociologique, utilisé dans une acception différente de la grammaire. Il se traduit en français par : « rapports sociaux des sexes » ou encore « rapports socialement et culturellement construits entre femmes et hommes ». Lorsqu’on parle de genre, on parle du sexe social, construit socialement par la socialisation, et qui induit certains comportements ou certaines attitudes. Le genre est une notion qui fait référence à une construction politique et sociale de la différence des sexes. Il est interactif et transversal, il opère dans toutes les sphères de la société.

Pour reprendre Simone de Beauvoir « on ne naît pas femme, on le devient, de même on ne naît pas homme », mais on le devient par l’ensemble du processus de socialisation familiale, scolaire, professionnelle. Le genre permet d’analyser les choses en mettant en évidence que les rapports entre femmes et hommes sont des rapports sociaux, ils sont le fruit d’une construction sociale, ils ne sont pas « naturels ». Ainsi, les différences systématiques entre femmes et hommes ne sont-elles pas le produit d’un déterminisme biologique, mais bien d’une construction sociale. Les rapports sociaux de sexe s’expriment à travers la division du travail. Cette division prend deux formes: la séparation et la hiérarchisation. En effet, si les travaux féminins et masculins semblent séparés dans toutes les sociétés, ce ne sont pas partout les mêmes.

Les relations de genre comme construction sociale sont donc codifiées, hiérarchisées, dissy- métriques, mais aussi variables dans l’espace et le temps, et le milieu socioculturel. Constructions sociales, les rapports de genre peuvent être déconstruits et évoluer vers plus d’égalité. Le genre et la formation en genre, en tant que méthode d’analyse et ensemble d’outils pratiques favorise ces évolutions.

1.2.2 Le genre, méthodologie d’analyse

L’ analyse de genre permet l’identification et la déconstruction des stéréotypes liés au féminin et au masculin, ainsi que le questionnement des normes sociales et économiques qui conditionnent les rapports entre les sexes (hétérosexualité, patriarcat, domination, productivisme…) et qui contribuent à reproduire les inégalités de genre. Elle permet de mettre en évidence les rapports de pouvoir et les inégalités entre les femmes et les hommes ainsi que leurs répercussions sur l’aptitude et les possibilités de participation au développement des hommes et des femmes. Ce type d’analyse suppose la pleine participation des femmes et des hommes dans l’identification des enjeux, contraintes et opportunités que les femmes et les hommes rencontrent dans un espace donné, et des intérêts et besoins spécifiques aux deux sexes.

L’analyse de genre met en évidence les liens qui existent entre les inégalités de genre et les autres formes d’inégalités et de clivages -économiques, sociaux, générationnels, culturels, ethniques, religieux et politiques -au sein des sociétés et entre sociétés, notamment entre le Nord et le Sud. Dès lors, elle s’inscrit dans une approche globale d’analyse critique des rapports sociaux et de transformation sociale.

L’approche de genre peut s’appliquer à toutes les sociétés du Sud comme du Nord, en ren- dant compte de la dimension universelle des rapports inégalitaires entre femmes et hommes.

1.2.2 Le definition de sexe dans la sociolinguistique

Plusieurs auteurs ont noté l’asymétrie homme /femme face à la langue. Labov, par exemple, a observé que les femmes plus sensibles que les hommes aux modèles de prestiges, utilisent moins de formes linguistiques stigmatisées, considérées comme fautives en discours surveillés.En réalité Labov constate une sorte de paradoxe : Les femmes emploient les formes les plus neuves dans leurs discours familiers, mais se corrigent pour passer à l’autre extrême dès qu’elles passent au discours surveillées.

En revanche, l’anthropologue Margaret Mead le faisait déjà remarquer en 1948: quels que soient ces travaux, seuls les travaux masculins sont valorisés. Le travail domestique, souvent invisible, est l’une des formes de cette division sexuelle du travail, rencontrée cependant aussi dans le monde professionnel. Le genre renvoie aux catégories sociales (féminin et masculin) et non aux catégories sexuelles (hommes et femmes).

Dans le concept sociologique il exprime les rapports sociaux de sexe, la construction sociale des caractéristiques, valeurs et normes attachées au féminin et au masculin par la culture, l’éducation, les institution. Ces rapports sociaux entre femmes et hommes, qui se transforment et évoluent en permanence selon les époques et les contextes, sont marqués, dans toutes les ré- gions du monde, par une hiérarchisation et des inégalités au détriment des femmes. En par- ticulier, les hommes sont dominants en matière de pouvoir et de prise de décision au niveau politique et économique, tandis que le travail gratuit domestique et ménager des femmes, qui constitue la base de l’organisation des sociétés et du travail humain productif, reste invisible et non pris en compte dans les richesses nationales.

1.3.1 Comparaison de genre et sex dans l’approche linguistique

Le sexe renvoie à la distinction biologique entre mâles et femelles, tandis que le « genre » renvoie à la distinction culturelle entre les rôles sociaux, les attributs psychologiques et les identités des hommes et des femmes. Le premier est une donnée invariante, le second est contingent et peut être modifié par l’action politique. Le “genre” se réfère aux rôles et responsabilités des femmes et des hommes que construit la société au sein d’une culture ou dans un espace donné.

Le débat sur la légitimité du terme "genre" n’est pas récent. En 1999, Béatrice Borghino a tenté d’éclaircir les différences entre "genre" et "sexe". « Le concept de genre utilisé pour nommer la différence des sexes nous vient de l’anglais. Les auteurs (ou autrices) anglophones utilisent « gender » parce que « sex » en anglais renvoie beaucoup plus strictement qu’en Français à une définition biologique du masculin et du féminin. Gender renvoie à la dimension culturelle de la sexuation du monde à laquelle correspondent les termes français de masculin et féminin » (Anne-Marie Daune-Richard).

Le terme « genre » renverrait

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