La stratégie de l'interventionnisme est-elle efficace ?
Par Christopher • 29 Décembre 2017 • 2 291 Mots (10 Pages) • 713 Vues
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➔Plus récemment, l’intervention de la France au Mali en 2014 s’est faite suite à une demande d’aide internationale du président afin d’éviter que ce pays tombe dans les mains de terroristes.
Cependant, avec le recul, on remarque que d’autres raisons ont pu motiver à intervenir. En effet, il est difficilement envisageable qu’un Etat puisse s’engager dans une intervention coûteuse et risquée, sans une motivation économique ou politique, juste sous prétexte humanitaire.
Pour revenir aux exemples précèdent, on remarque alors que les interventions peuvent nourrissent d’autres ambitions.
➔ En Irak, la polémique autour de la fiabilité des sources (aucune arme n’a été trouvée durant l’intervention, les intervenants ont eu même avoué cette erreur) n’a fait que conforter l’idée que l’intervenant était intéressé. Surtout lorsque l’on sait que l’Irak est un pays très riche en pétrole (8.3% des réserves mondiales), et que l’intervention permet une présence à long terme de l’intervenant dans le pays afin de le reconstruire. Une reconstruction qui se fait donc par les pays intervenus et est donc une source de revenu économique pours ces derniers. Une présence utile donc pour, une fois devenu allié, s’approvisionner en pétrole à un prix raisonnable et pouvoir implanter des bases géostratégiques. Plus encore, cette intervention a été bénéfique au soft power américain ; l’anglais est de plus en plus utilisé dans le monde des affaires depuis l’intervention en 2003, l’économie a été libéralisée.
➔Pour la Lybie, de multiples raisons sont envisageables, il y avait un dictateur qui refusait l’Union pour la méditerranée, qui souhaitait créer un nouveau système bancaire en Afrique, émancipant les pays africains concernés. Il y aussi le fait que Kadhafi montrait clairement ses intentions d’avoir une politique de développement économique avec la Chine et la Russie. A cela s’ajoute les mêmes raisons liées au pétrole et à la reconstruction que celles développés pour le cas irakien.
➔Quant au Mali, l’intervention française a permis de garder une certaine mainmise sur une ancienne colonie ou les intérêts sont nombreux, notamment au niveau de ressources comme l’or.
L’interventionnisme permet donc aux intervenants de satisfaire des motivations économiques, mais aussi une nouvelle expression de la puissance où l’intervention permet d’acquérir ou de garder une influence importante dans un pays étranger tout en permettant de conforter le soft power et la propagation de la démocratie libérale.
Mais Quid du résultat de l’objectif initial ?
- Une stratégie peu efficace dans l’accomplissement de son objectif inital
- Un bilan très négatif.
Malheureusement, une intervention est couteuse en terme de mort civile, il n’y a pas d’un côté les opposants et de l’autres les civiles, les bombardements et autres actions militaires causent donc beaucoup de victimes civiles.
Si l’on s’intéresse au résultat de l’intervention en terme de morts humaines, le bilan est très lourd.
➔Le cas de l’Irak est le plus représentatif ; outre les morts des combattants (environ 30 000), les estimations vont de 500 000 à presque 1,5 millions de morts civiles, 250 000 blessés et 2,5 millions de réfugiés.
A cela s’ajoute un bilan catastrophique d’un point de vue des culturel. En effet, des centres culturels ont été détruits suite aux bombardements, de nombreux dégats sont à déplorer dans les zones entre le Tigre et l’Euphrate. Le musée national d’Irak a été pillé lors de l’entrée des troupes américaines dans Bagdad.
Les combats ont causé aussi des pertes matérielles, engendrant des pénuries, des famines, une surcharge des hôpitaux, un système sanitaire inopérant, un manque de fonctionnaires dans l’éducation. Le chômage, les pillages, l’insécurité, les déplacements forcés font qu’il a eu une forte augmentation du nombre de familles atteignant le seuil minimal de pauvreté. On peut aussi déplorer la fin de la paix religieuse instaurée par le regime laïc.
Il y a donc un défaut de stabilisation suite à l’intervention ( violation du responsability to build), il n’y a pas assez d’effort dans la reconstruction sociale du pays (même si il faut noter des progrès dans la possibilité d’accès à des postes gouvernementaux pour les femmes, une hausse de la scolarité et du PNB).
➔La Lybie, où règne le chaos actuellement, et le Mali, où la corruption, les inégalités de redistribution un gouvernement décrié comme une entreprise familiale et un terrorisme toujours lattent, illustre ce manque. De plus l’intervention aurait du être purement défensive, le reconquête de Nord ne devait pas être du ressort de la France.
➔On peut aussi regretter le non respect du responsability to prevent. L’intervention militaire est souvent utiliser en première option, sans faire appel aux autres alternatives (diplomatie, shame and naming, embargo).
En somme, les conséquences désastreuses socialement attisent les tensions des population en vers l’intervenant.
- L’interventionnisme engendre tensions et nouveaux ennemis.
➔Il est vrai qu’à travers l’œil d’un habitant, l’intervenant est tout de même une entité qui a détruit, involontairement, des éléments propres à sa culture et qui a potentiellement tué ses proches durant des actions militaires.
Il est donc logique qu’il le perçoive comme une raison de la situation dans laquelle se trouve son pays actuellement. De plus, il y a comme une inversion : plus les moyens répressifs, utilisés dans cette nouvelle forme de conflictualité, sont forts, plus celles-ci s’aggravent, allant jusqu’à trouver une légitimité aux yeux d’une population qui est de plus en plus hostile à l’intrusion étrangère.
Tout cela cause une sorte de frustration vis à vis de l’intervenant, qui est donc compris comme un ennemi. Cette perception pousse souvent les habitants à rejoindre les opposants à cette intervention. On voit alors un embrigadement d’une partie de la population, désespérée, dans des milices, contenant surtout des enfants qui, n’ayant plus d’école, n’ont que cette solution comme perception d’avenir.
➔ Il y a donc une socialisation de la guerre, avec justement la naissance de sociétés guerrières (Afghanistan, Pakistan
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