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La fiction est-elle,particulièrement efficace pour faire réfléchir le lecteur sur l'homme et le monde?

Par   •  19 Juin 2018  •  2 016 Mots (9 Pages)  •  1 097 Vues

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Cette qualité qu’apporte la fiction ne se retrouve pas dans les genres argumentatifs directs où le lecteur peut se retrouver ennuyé, lassé et fatigué de s’intéresser à une cause qui ne le concerne pas forcement. La fiction permet donc l’évasion dans d’autres mondes plus parfaits que le lecteur cherche à connaître.

La fiction entraîne la sympathie ou l’identification avec le personnage. En effet le lecteur s’attache aux personnages et à leurs histoires. Il vie au rythme de leurs émotions en poursuivant à leurs côté leurs aventures. On constate que dans Le dernier Jour d’un condamné, l’auteur décide de lié le lecteur au personnage. En effet, bien qu’étant un prisonnier, le lecteur s’attache et éprouve de la pitié pour le condamné. Hugo choisis de raconter son histoire seulement à partir de ses sentiments lorsqu’il se sait impossible à sauver. Il aurait put choisir de nous raconter pourquoi ce dernier est mis à mort mais il préfère nous laisser éprouver de la pitié pour un personnage qui n’en mérite probablement pas. Quand le lecteur s’identifie à un personnage, il adhère à sa conception du monde, il subit inconsciemment son influence. L’identification à un monde fictif peut être si forte qu’elle investit complètement le lecteur. Par exemple Emma Bovary dans Mme de Bovary croit pouvoir vivre comme une héroïne romanesque ce qui la conduira d’ailleurs à échapper sans cesse au bonheur.

La fiction permet également de rendre des idées difficiles à comprendre accecible à tout les publics, c’est à dire qu’elle peut permettre d’enseigner à de jeune personne les notions qui constitue notre monde. Il se trouve que Matin Brun écrit par Franck Pavloff délivre dans un très court récit l’absurde que constitue un régime totalitarisme en faisant nettement référence à la montée du nazisme. En effet le « Brun » permet de relier l’œuvre avec les uniformes que porter les soldats nazis tandis que les lois absurdes écartant de la société les animaux de couleurs brunes font référence aux idées racistes ridicules propagées pendant la seconde guerre mondiale. L’idée de comparer les lois de Nuremberg, à l’interdiction de posséder un animal brun est assez surprenante mais permet de séduire un public innocent et de l’éduquer afin de mieux préserver notre société. Les lois s’avérant de plus en plus ridicule (l’interdiction d’avoir déjà posséder un animal brun) permette à un public ciblé de comprendre d’eux même l’abjection sur laquelle reposais les idées du régime nazi.

On constate donc que les qualités que présente la fiction pour le lecteur relève de la persuasion et permette donc à ce dernier d’adhérer à une thèse. Cependant, la fiction est également un moyen original qui va permettre de délivrer un message précis.

La comparaison de la fiction avec les genres d’argumentation directe permet de mettre en relief la spécificité des œuvres fictives qui s’exerce à faire passer un message sur l’homme et le monde. En effet la fiction constitue en réalité « un exemple » c’est à dire que elle permet d’illustrer concrètement une thèse. Elle donne lieu à des abstractions en les incarnant. Dans Les grenouilles qui demande un roi de La Fontaine, l’allégorie avec les animaux permet de donner une image de la thèse avancé et dans prédire les conséquences. Les idées sont donc perçues concrètement, rendant le message plus facile à comprendre et à mémoriser. Au théâtre, la fiction s’impose avec d’autant plus de force puisque le personnage est vu et entendu. Les sensations qu’apporte les représentation théâtrale ne sont donc en réalité que le tableau de l’idée reçu et permettre au lecteur de les comprendre avec beaucoup plus de facilité.

Dans le cas de personnages non humains, le lecteur est emprisonné dans la fiction. Dans les apologues le recours à des personnages allégoriques végétaux facilite le passage à la critique, que le lecteur admet aisément contre un personnage différent de lui, présenté comme fictif. Le récit fini, il retourne dans l’univers humain et établis de lui même la comparaison avec l’oeuvre. Effectivement dans la rose rouge conte chinois d’un auteur inconnu, une jolie rose désire à tout pris être cueillie comme toute les autres. Seulement on la trouve si belle que l’on si résigne. Un jour elle supplie le jardinier d’être cueillie et son veux est exaucé. Quelque jour plus tard elle meurt fané dans un vase ou plus personne ne la regarde. Ce conte enseigne en réalité qu’il faut savoir ce que l’on possède, car ce que l’on désire peut en réalité s’avérer être néfaste. A travers la rose, le lecteur ne s’identifie pas mais garde en mémoire après la lecture le destin tragique de cette fleur.

La fiction permet également d’ancrer le lecteur dans de bonnes conditions pour recevoir un message. En effet elle propose une démarche inductive. C’est à dire que la le chemin de la réflexion passe par l’exemple jusqu'à la généralisation. Elle passe du concret à l’abstrait. L’auteur joue ainsi de la force et de l’ampleur de l’exemple. La fiction touche d’abord l’imagination du lecteur avant de s’attaquer à esprit. Le lecteur se laisse entraîner par l’histoire et surprendre par la logique du raisonnement qui en suit.

La fiction demande cependant un lecteur actif,   c’est à dire qu’il doit réfléchir par lui même pour interpréter de la bonne manière le récit et à reproduire le message qu’il délivre. Autrement dit il doit transposer l’œuvre avec les implications dans notre monde. Ainsi, la dernière phrase de Candide : « Il faut cultiver notre jardin », directement liée à la fiction et au parcours du héros, doit être interprétée : elle comporte toute la philosophie de Voltaire.

Les œuvres de fiction qui transportent dans un monde imaginaire permette de sensibiliser un large public, de tous âges, et peuvent permettre de mieux comprendre le monde en d’une part, offrant une complicité entre lecteur-auteur et d’une autre, remplir la double mission de plaire et d’instruire. Cependant, l’argumentation à travers la fiction présente également des contraintes . Elle ne doit pas s’abandonner à la simplicité ni se perdre dans l’artificielle . Ainsi elle doit éviter que la séduction du récit ne fasse passer le message que à l’arrière-plan, et de banaliser les situations les plus tragiques. En stimulant la réflexion du lecteur l’auteur permet de cette manière de s’assurer la transmission intégrale de sa thèse.

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