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Dans quelle mesure la socialisation secondaire s'effectue dans la continuité de la socialisation primaire?

Par   •  18 Juin 2018  •  1 882 Mots (8 Pages)  •  1 333 Vues

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Dans le document 2, Annie Ernaux est une petite fille issue de parents commerçants qui ont leur langage bien à eux. Malgré ses efforts pour cacher l’influence langagière de son groupe primaire familial à l’école, elle ne peut faire autrement que de la laisse transparaitre. Elle se sentait comme un « monstre » et elle écrit la haine qu’elle ressentait envers eux « La faute, c’est leur langage à eux, malgré mes précautions, ma barrière entre l’école et la maison, il finit par traverser, se glisser dans un devoir, une réponse. J’avais ce langage en moi…. Je les haïssais d’autant plus mes parents. »

II. La socialisation secondaire est en opposition avec la première

Mais il existe aussi des éléments qui favorisent la rupture entre les deux phases de socialisations.

Le déclassement ou l’ascension sociale sont deux façons d’opposer les socialisations primaires et secondaires.

Le déclassement social (ou ascension sociale) est un phénomène sociologique où l’individu descend dans l’échelle sociale. Cela remet donc en question la reproduction sociale. Les enfants peuvent s’émanciper du milieu social dans lequel ils ont été socialisés. Pour diverses raisons, ils peuvent être amenés à ne pas se sentir à leur place lors de leur socialisation secondaire. Les problèmes de santé ou de capacité représentent une des causes importantes du déclassement social, et peuvent parfois mener à l’exclusion sociale. Lors de l’adolescence ou de l’âge adulte, il est fort probable que l’individu soit mener à s’éloigner de son groupe d’appartenance et à s’adapter à un nouveau groupe, un groupe de référence. Il arrive, malgré le désir et la persévérance de l’individu à s’intégrer à ce nouveau groupe qu’il n’y arrive pas, et subisse donc l’ascension sociale.

Dans le document 3, on observe que 4% des élèves issus de familles ouvrières non qualifiées ont obtenu un diplôme bac +5 contre 9% des fils d’enseignants qui ont un diplôme inférieur au bac voire aucun diplôme. Ces chiffres montrent que la reproduction sociale n’est donc pas respectée dans certaines familles. Ils montrent également un déclassement social, surtout pour les fils d’enseignants qui sont tout l’inverse de leurs parents (et probablement de leur famille si c’est un parcours professionnel familial…).

La non-reproduction sociale est une rupture douloureuse.

Le choix d’un groupe de référence ou le refus de demeurer dans son groupe social primaire est une rupture source de frustration. Parfois, il arrive que l’individu n’accepte pas son groupe primaire, ainsi que le capital culturel et social qu’il lui a transmis, parfois car il se sent trop différent des autres, parce que ça ne ressemble en aucun point au groupe de référence auquel il souhaite appartenir. Malgré son refus à accepter qui il est réellement avec ses habitus et ses mécanismes inconscients, ils se montreront toujours lors de la socialisation primaire de celui-ci. C’est donc une rupture car le groupe primaire familial doit accepter le fait que leur enfant déteste ce qu’il lui a été transmis, qu’il ne s’accepte pas comme tel, et surtout qu’on ne l’accepte pas comme tel.

C’est le cas d’Annie Ernaux, qui partage un nouveau groupe social, celui des filles de classe aisée). Elle souhaite appartenir à ce groupe, mais malgré sa haine envers les habitus et les mécanismes langagiers que lui ont transmis ses parents et ses efforts pour les camoufler, il lui est difficile de s’intégrer dans ce groupe, puisqu’elle ne se sent toujours pas à sa place « Le pire, c’était que la classe, les filles, ce n’était pas non plus mon vrai lie. Pourtant, j’y aspirais de toutes mes forces. ».

La socialisation conjugale est un facteur de discontinuité avec la socialisation primaire.

Selon Muriel Darmon dans le premier document, c’est une obligation d’intégrer le mari ou la femme à ses propres façons de faire. C’est donc un élément de rupture avec la façon dont l’individu s’est construit lors de la phase de socialisation primaire : il ne réfléchit pas seulement en fonction de lui, mais aussi en fonction de son ou de sa partenaire. Le couple représentant un des groupes de socialisation secondaire, il devient nécessaire au bon fonctionnement de celui-ci de ne pas seulement tenir compte de soi. Comme dit dans le document c’est « l’obligation de tenir compte de l’autre ». Lors de sa socialisation primaire, on a appris à l’individu à ne tenir compte que de soi-même (mis à part pour les règles de vie de la société). Hors, lors de sa socialisation conjugale, il ne plus penser que par lui-même : cela créée donc une rupture entre ces deux phases de socialisation.

D’après Simply, la socialisation conjugale « ne transforme pas définitivement les valeurs ou l’attitude du partenaire au sein du couple » mais cette socialisation contribue à les modeler afin de prendre en compte de façon obligatoire, la façon de faire de l’autre.

En définitive, la socialisation primaire et secondaire sont d’une part liée par un lien de continuité et de complémentarité, notamment lors de la reproduction sociale, grâce à l’apprentissage du langage du groupe primaire, mais aussi grâce à la métaphore exprimant que la socialisation secondaire est une re-construction de la socialisation primaire. Mais, on a étudié dans ce raisonnement s’appuyant sur des documents que ces socialisations ne subissent pas seulement un phénomène de continuité. Dans certains cas, comme lors du déclassement social, de la socialisation conjugale, ou de la non-reproduction sociale, ces socialisations sont alors en opposition et il y’a une rupture qui se fait.

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