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LA SOCIALISATION DES GARCONS ET DES FILLES EST AUJOURD'HUI PLUS EGALE

Par   •  4 Avril 2018  •  1 454 Mots (6 Pages)  •  612 Vues

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- CAR LA SOCIALISATION DIFFERENCIEE DEMEURE ET EXERCE ENCORE SON INFLUENCE

La famille continue à ne pas éduquer les garçons comme les filles. A partir d'injonctions différentes (propreté, douceur, beauté pour les filles, force, agressivité, autonomie pour les garçons), de couleurs (rose contre bleu), de jouets différenciés (poupée contre petite voiture), les parents initient leurs enfants à leur futur et aux rôles qui y sont attachés (le père qui consacre tout son temps à son activité professionnelle, la mère qui consacre une bonne partie de son temps à ses enfants). Les enfants ont alors du mal à se projeter dans des rôles moins traditionnels, parfois contre le désir même des mères à plus d’égalité. L'école, malgré ses valeurs égalitaires, discrimine encore les filles. La socialisation primaire au sein de la famille laisse des traces dans les résultats scolaires et les orientations. Les filles dominent en littérature et en histoire, les garçons en géométrie et en géographie. La section scientifique est à dominante masculine. La section littéraire est à dominante féminine. Les professeurs accordent plus de temps aux garçons qu'aux filles et les privilégient au moment de l'orientation. Tous ont intériorisé les futurs rôles attribués aux genres. L'égalité est donc loin d'être réalisée au sein de l'école. Au sein du couple, la répartition des tâches reproduit rapidement les comportements appris dans l'enfance. Jean-Claude Kaufmann montre parfaitement que lors de la mise en couple les deux partenaires ont une vision égalitaire du partage des tâches domestiques. Mais, dans l'interaction et sous les remarques du partenaire, chacun va peu à peu se spécialiser dans les activités qu'il sait faire (à la femme la cuisine, au mari le bricolage), c'est-à-dire celles pour lesquelles il a été préparé au moment de la socialisation primaire.

Enfin, dans l'entreprise et dans la vie politique, les stéréotypes ont la vie dure. Les chefs d'entreprises manquent de confiance dans les qualités professionnelles des femmes (croyance en une moins grande disponibilité due aux grossesses, aux préoccupations liées aux enfants...). D'autre part, leur manque supposé d'autorité sur des équipes masculines leur interdit de postuler à certains niveaux de direction. Les femmes ne pourraient progresser dans la hiérarchie qu'en ayant les qualités et les défauts des hommes (Mme Thatcher avait été surnommée "la dame de fer").

En conclusion on a pu noter des changements visibles et utiles dans la socialisation des garçons et des filles. L'idée d'égalité tend à s'imposer peu à peu. Mais les effets de cette socialisation plus égalitaire tardent à produire leurs effets en terme de réduction des inégalités de carrière, de rémunération, de responsabilité, de considération, entre hommes et femmes car, derrière le discours et la volonté égalitariste, se cachent toujours des différences de socialisation primaire qui reposent sur la vision traditionnelle de la division sexuée des tâches. On pourrait alors se demander si L'État ne doit-il pas mieux accompagner les nouveaux modes familiaux en favorisant le plein épanouissement des capacités scolaires et intellectuelles des filles, pour que celles-ci trouvent leur place dans l'organisation économique et sociale future.

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