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Coase et Williamson, Apport en matière d’institutions

Par   •  18 Novembre 2018  •  2 229 Mots (9 Pages)  •  387 Vues

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- La spécificité des actifs

Un actif spécifique est un bien ou service spécialement produit pour satisfaire les besoins particuliers d’un petit nombre de clients. Williamson distingue cinq catégories d’actifs spécifiques : le capital physique (comprend les immeubles et les machines qui ne peuvent être utilisés que par un ou quelque clients), capital humain (une main-d’œuvre ayant une qualification très particulière : ingénieurs, techniciens), capital localisé (une proximité géographique entre un client et un fournisseur), capital dédié (un système informatique entre un client et un fournisseur), capital incorporel (une marque connue et réputée).

De tels investissements, par rapport à des actifs dits génériques, sont créateurs d’une richesse qualifiée de quasi-rente (par exemple, le salarié est plus productif car il connaît bien les machines qu’il utilise ; le fournisseur qui s’installe près de son client livre des produits à plus bas prix). Les propriétaires d’actifs spécifiques ont donc tout intérêt à maintenir leur relation contractuelle. Mais ces actifs peuvent se dévaloriser en cas de rupture du contrat, contrairement aux actifs standardisés qui sont redéployables.

- L’incertitude

L’incertitude est une situation non probabilisable (contrairement au risque) qui concerne les aléas reliés à la réalisation des transactions. Elle peut être adaptative (venir des conditions matérielles et externes de la transaction) et comportementale (venir du comportement humain).

Il ya une relation positive entre l’incertitude et la spécificité des actifs. Plus cette dernière est importante, plus l’incertitude, particulièrement l’incertitude comportementale, est grande.

- Institution : un mode de gouvernance

Il faut noter que l’analyse institutionnelle est ici concentrée principalement sur l’efficacité (statique) comparée des formes d’organisation, au regard du marché, à un niveau micro- ou méso-économique ; elles sont considérées comme des «arrangements institutionnels» tandis que les questions plus larges (coutumes, droit, politique) relèvent de l’«environnement institutionnel». Il s’agit bien d’une économie institutionnelle centrée en fait sur la firme ; bien que le marché soit lui même qualifié d’institution, son analyse sous ce rapport n’est pas vraiment développée.

Williamson écarte ainsi explicitement les théories qui cherchent à expliquer la hiérarchie par des phénomènes de pouvoir, comme l’économie politique radicale (Marglin). «À la différence des conceptions antérieures —selon lesquelles les institutions économiques du capitalisme sont expliquées par les intérêts de classe, la technologie et/ou le pouvoir monopoliste—, l’approche des coûts de transaction affirme que ces institutions ont pour principale finalité et conséquence d’économiser sur les coûts de transaction».

- Différentes structures de gouvernance

Compte tenu des hypothèses comportementales et des caractéristiques des transactions, les individus ont donc des arbitrages à faire en matière de coûts lors de l’échange pour choisir «structure de gouvernance» la plus avantageuse. Williamson propose trois structures de gouvernance que sont le marché, la hiérarchie (la firme) et la forme hybride (par exemple un contrat de long terme entre un client et un fournisseur), en reliant degré de spécificité des actifs et niveau des coûts de transaction :

[pic 1]

Source: Oliver Williamson, “Comparative Economic organization: the analysis of discrete Structural alternatives”, Administrative Science Quarterly, vol. 36, n° 2, 1991.

L’approche retenue ici prend comme point de départ l’existence des trois grandes familles d’arrangements mentionnées ci-dessus : le marché, avec le cas exemplaire de marché «spot», c’est-à-dire un marché à dénouement quasi instantané ; la forme hybride, dont le cas exemplaire est celui des entreprises structurées en réseaux ; et La hiérarchie, dont le cas exemplaire est celui de l’entreprise.

- Le marché

Un marché est un arrangement institutionnel fait de règles et de conventions qui rendent possible le transfert de droits d’usage sur une large échelle entre décideurs indépendants, ces transferts opérant par des ajustements guidés par le système des prix.

- La hiérarchie (firme)

Un arrangement conscient résultant du choix des parties de coordonner délibérément leurs actions sur une base régulière et pour des objectifs spécifiques, ces choix étant rendus compatibles par une combinaison de commandement et de coopération dont l’efficacité détermine les frontières de l’organisation (la firme).

- Formes hybrides

Par hybrides, on entend des arrangements institutionnels reposant sur des accords de long terme (ou de court terme automatiquement renouvelables) entre partenaires qui maintiennent leur autonomie de décision et des droits de propriété distincts tout en acceptant une coordination partielle sur un segment de leur activité et/ou de leur domaine de décision.

- Analyse comparative des structures de gouvernance

En analysant le schéma présenté par Williamson On constate que lorsque les coûts de transaction augmentent, la transaction doit être soustraite du marché, faire ‘objet d’un contrat « hybride », et enfin être internalisée dans la firme.

Internaliser les transactions au sein de la firme modifie les conditions de déroulement de ces transactions puisque la firme substitue une relation d’emploi à une relation commerciale d’achat-vente. Par définition, tout risque de comportement opportuniste post-contractuel de la part du fournisseur est supprimé. Opposant la firme au marché, Williamson [1975] note qu’au sein de la firme l’employeur est à même de mobiliser l’autorité vis-à-vis des employés, l’autorité constituant, au moins jusqu’aux travaux des années 1980, un dispositif de coordination central de la TCT. La capacité de l’employeur à donner des ordres offre deux avantages. Elle lui permet d’une part de régler les litiges et les conflits de manière rapide et peu coûteuse, et de diriger le travail de l’employé à l’intérieur d’une zone dite d’indifférence, ou encore d’acceptation[1]. D’autre part, elle autorise une

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