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La vie se limite-t-elle au vivant?

Par   •  10 Avril 2018  •  2 338 Mots (10 Pages)  •  572 Vues

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« Je veux savoir quel effet cela fait à une chauve-souris d'être une chauve-souris. Si j'essaie d'imaginer cela, je suis borné aux ressources de mon propre esprit, et ces ressources sont inadéquates pour cette tâche. »

Thomas Nagel souligne ici qu'on ne peut pas rendre compte de la conscience d'un vivant qui nous est étranger. En effet, les ressources dont nous disposons pour en rendre compte sont fondées sur notre propre expérience de la vie, qui est trop différente de celle d'un autre être vivant. Nous ne pouvons pas imaginer le sentiment qui caractérise le fait d'être en vie pour un autre vivant.

Cet exemple nous montre bien le fait que l'homme ne peut se permettre de connaître tout, il ne peut faire que des allusions et des suppositions. En effet surtout lorsque l'homme n'a pas l'outil adapté, le sonar dans notre exemple. Cependant cette impossibilité ne se limite pas à la seule chauve-souris : cet exemple d'un être possédant un sens que l'homme ne possède pas doit permettre de montrer qu'il est en vérité impossible de se représenter l'expérience du fait d'être en vie de tout autre être vivant. Ainsi, en tant qu'expérience subjective, la connaissance de la vie nous est interdite.

Nous avons montré que l'homme ne peut aboutir à une définition exacte de la vie, cependant la vie a t-elle vraiment une limite ? Nous allons le montrer dans cette partie.

Prenons comme exemple et comme question, peut-on réduire le vivant à une réalité physico-chimique ? Dans une premier temps une connaissance du vivant et du scientifique doit avoir lieu par une approche objective et fondé Il s'agirait d'observer et de cerner les caractéristiques qui déterminent les vivants. Ainsi, si la biologie veut être une science, il lui faut prendre pour modèle les explications de la physique et réduire la spécificité du vivant à des lois de la matière. Or il n'y a pas que de la matière, mais aussi de l'esprit. C'est l'attitude que Descartes décide d'adopter, pour l'étude du vivant. Ce qu'il dit, c'est que si l'homme souhaite produire un savoir objectif sur les êtres vivants, il lui faut oublier la "métaphysique" du vivant pour passer à une "physique" du vivant. Autrement dit, il est nécessaire de supposer que les fonctions vitales procèdent par des mécanismes tout comme les machines, le cœur serait une pompe par exemple. Mais la question que l'on doit se poser ce sont sur le sujet des animaux, ont-ils une conscience ? Si l'on reste dans le domaine du scientifique, il est clairement dû de supposer que les comportements des animaux sont mécaniques. C'est la raison pour laquelle la position de Descartes est dite mécaniste. Ce qui s'oppose directement au finalisme et au vitalisme. Sachant que le vivant est une réalité corporelle, il doit être comparé et expliqué de la même manière que les autres réalités matérielles. Le modèle d'explication du vivant est alors la machine. Ainsi, le vivant perdrait sa spécificité : il obéirait aux mêmes lois physiques que les objets naturels inertes et les objets artificiels. Certains biologistes auraient même suivi cette thèse en réduisant l'étude du vivant à sa réalité physico-chimique. La génétique cellulaire travaillerait avec les lois de la chimie. Certaines personnes tentent même à prouver que les phénomènes caractéristiques de la vie se ramèneraient à des processus physico-chimiques, en partie localisables dans le cerveau. La vie aurait donc des limites beaucoup plus larges que ce que le vivant pense.

Cependant, un autre aspect montrant la complexité du vivant et la notion du vitalisme. En effet connaître le vivant voudrait dire qu'il font se contenter d'étudier les mécanismes des corps vivants. C'est à dire qu'il faudrait établir des lois générale sur le vivant. Pourtant, la connaissance du vivant ne manque-t-elle pas alors son but ? En effet, laisser de côté ce qui fait la spécificité d'un objet revient peut-être à en produire une connaissance faussée.

C'est en tout cas pour réintégrer cet élément particulier du vivant par rapport aux autres objets de la science que se construit le vitalisme. Le vitalisme propose d'expliquer le vivant grâce au principe de force vitale. Ainsi, le vitalisme soutient la thèse selon laquelle le propre du vivant est d'être animé par un principe vital, il y aurait un principe d'évolution, rien n'est fixé

En outre l'un des aspects qui semble contredire une simple réduction du vivant à la machine est sa capacité de se reproduire. En effet, il semble difficile d'imaginer un vivant strictement contraint par des lois physiques ordinaires alors qu'il possède la capacité de créer des formes nouvelles et de se régénérer. Pour Kant, le vivant ne peut être réduit ni à un objet ni à une machine. En effet :

« Un être organisé n'est pas simplement machine, car la machine possède uniquement une force motrice ; mais l'être organisé possède en soi une force formatrice. »

Kant nous raconte dans cette citation, que le vivant a une capacité a se régénérer et de créer de nouvelle chose. En effet contrairement a une machine, le vivant se développe, croît, et se répare., sans oublier il a une capacité de se reproduire.

Kant illustre d'ailleurs sa citation d'un exemple célèbre : alors que deux objets côte à côte n'en fabriquerait jamais une troisième, l'être vivant possède cette faculté de se reproduire, de créer un nouvel être vivant. C'est ce qu'il nomme la cause du vivant.

Cependant, Kant ne réfute pas l'explication mécaniste, il souligne néanmoins qu'elle n'est pas suffisante pour rendre compte du vivant. Si l'on veut comprendre le vivant, il faut en effet lui ajouter une force formatrice, le pouvoir de la création qui, bien que n'étant pas connue scientifiquement, demeure indispensable pour appréhender le vivant dans sa spécificité. Il faudrait donc une autre espèce pouvant réaliser ce mécanisme pour que le vivant se développe.

Pour finir, comme nous l'avons exprimer au début, le vivant est une opposition de la mort et de l'inerte qui sont les trois stades de la vie. En effet Du latin mors, la mort s’entend comme la fin de la vie. Si cette définition nous est connue de tous, elle peut être élargie. En effet, dans son sens médical, elle correspond à la fin des fonctions du cerveau définie par un électro-encéphalogramme plat. Dans son

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