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Peut-on se connaître soi-même ?

Par   •  6 Décembre 2018  •  1 356 Mots (6 Pages)  •  565 Vues

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conséquences.

D’où vient la conscience morale ? Est-elle le fruit de notre éducation, d’un principe religieux, de notre environnement social ? Est-elle innée, liée à notre nature ? Agit-elle sous le commandement de la raison?

Indépendamment de nos principes éducatifs, nous possédons tous naturellement une conscience morale qui nous permet de distinguer le bien du mal et donc de juger nos actions et celles d’autrui. Pour Rousseau, les principes de la morale sont antérieurs à tout raisonnement. Selon lui, le sentiment universel qui fonde la conscience morale, c’est la compassion. Les principes de vertu et de justice sont universels, ce qui permet la distinction entre le bien et le mal.

Compassion : sentiment de partage de la souffrance d’autrui.

Amour de soi : sentiment de conservation de soi.

Amour-propre : sentiment factice lié à la comparaison avec autrui.

On rejoint la grande thèse de Rousseau, selon laquelle l’homme est naturellement bon mais perverti par la société. La conscience morale est un sentiment inné pour Rousseau, et un commandement de la raison pour Kant. Le point commun entre leurs théories est l’universalité de la morale.

La conscience morale est fondée sur le commandement de la raison (Kant)

Pour que la morale ait du sens, il faut qu’elle ait un fondement universel. Est-il alors possible, comme le soutient Rousseau, de fonder la morale sur le sentiment ?

En effet, ce dernier peut évoluer dans le temps et varier en intensité. Il est relatif à chacun, donc subjectif, et il peut être perverti par d’autres sentiments.

« La vertu n’irait pas loin si la vanité ne lui tenait compagnie » (Maximes, La Rochefoucauld) : nous faisons parfois le bien et agissons moralement car cela nous permet de satisfaire notre égoïsme et notre amour-propre. Les vertus sont souvent des vices déguisés.

Ainsi, pour Kant (Allemagne, XIXe siècle), la morale doit être fondée sur la raison et non sur la sensibilité, car l’Homme a des penchants sensibles qui peuvent le conduire à faire le mal. Pour l’empêcher, le devoir moral doit être un commandement de la raison. C’est dans la raison qu’on peut fonder l’universalité de la morale, puisque tout homme est doué de raison.

Il existe deux types d’impératifs qui nous font agir :

Auto = soi-même ; nomos = loi ; hétéro = différent.

Le sentiment, pour Kant, n’est pas compatible avec la conscience morale.

« Agis toujours de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée en règle universelle » : l’impératif catégorique prend la forme d’une loi morale. Mon action est morale quand je peux vouloir qu’elle soit valable pour tout le monde et tout le temps. (Contre-exemple : le mensonge).

Kant dit que l’action morale est ce qui me rend autonome. L’individu doit se déterminer lui-même. À la différence de Rousseau, Kant ne dit pas que l’homme est naturellement bon : il peut avoir des penchants néfastes mais c’est un être doué de raison et par conséquent il choisit d’agir moralement. La morale de Kant exprime à la fois une méfiance envers la nature humaine parce qu’il ne croit pas que les hommes soient naturellement bons, et une confiance dans la raison qui permet à l’homme de résister à ses penchants mauvais et d’agir moralement.

La conscience morale n’a de sens que parce que l’homme est libre de choisir. Si j’étais toujours déterminé à faire le bien ou le mal par des causes extérieures à ma raison, la morale serait insensée.

Que la conscience morale soit due aux sentiments ou à la raison, elle contribue à la connaissance de soi puisqu’elle nous oblige à prendre en compte l’existence d’autrui, à réfléchir sur les conséquences de nos actes, sur ce qu’on est capables d’assumer et à nous déterminer par rapport à autrui. Elle nous permet de nous découvrir en tant que personne singulière.

CONCLUSION :

On pouvait penser que la conscience permettait de bien se connaître mais, puisque certaines pensées inconscientes et certains déterminismes nous échappent, conscience de soi ne signifie pas nécessairement connaissance de soi. En réalité, il est bien difficile d’atteindre seul la connaissance de soi, et c’est à travers nos relations avec les autres et à travers nos actions que l’on peut se révéler progressivement

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