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Peut-on penser par soi-même ?

Par   •  21 Août 2018  •  2 005 Mots (9 Pages)  •  895 Vues

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religieuse, philosophique ou autre, les médias, et la propagande, qui représente une fausse réalité, à la Seconde Guerre mondiale par exemple, la propagande Nazie, avec l’affiche « Ils donnent leur sang, donnez votre travail » datée de 1943. Cette affiche de propagande allemande a pour objectif de pousser les travailleurs français à partir en Allemagne pour contribuer à l’effort de guerre dans la lutte menée contre le Bolchévisme. L’affiche leur fait croire à la perspective d’une vie meilleure. Elle tente de culpabiliser les travailleurs : ne pas travailler en Allemagne, c’est abandonner les soldats qui se battent pour protéger les populations des dangers du communisme. Penser par soi-même c’est en fin de compte montrer le caractère, leurs origines et les effets de ces conditionnements idéologiques. Penser par soi-même, n’est-ce pas une preuve de liberté ? Penser par soi-même, c’est sauvegarder sa dignité. Penser par les autres, penser à travers les autres, c’est renoncer à être soi-même. Reprendre l’opinion de quelqu’un, c’est s’identifier à lui, « écraser » sa personnalité. On doit préférer la vérité à l’opinion, une telle préférence est la condition de l’identité et de la liberté. Se faire une opinion sur quelque chose n’est pas penser par soi-même. Dans le travail de la pensée personnelle, il faut tendre vers la vérité, s’efforcer vers elle ; or l’opinion est un jugement qui n’est pas toujours juste, c’est un avis, un jugement certes personnel, mais qui même affirmée avec conviction ne relève pas toujours de la vérité. L’Histoire de la culture humaine prouve la possibilité et la fécondité d’une pensée personnelle. Avec la règle des trois tamis dans « Le questionnement socratique », qui sont en fait les trois règles qui permettent un jugement véritable et personnel : la vérité, la bonté et l’utilité de ce que l’on raconte. Règles semblable à la méthode cartésienne dans « le doute cartésien ». Nous savons que l’on peut et que l’on doit penser par soi-même, mais y parvenir n’est pas chose simple, sinon personne ne se demanderait s’il est réellement possible de penser par soi-même. Il faudrait donc savoir les conditions de possibilité d’une pensée unique à soi.

Penser par soi-même n’est ni "penser tout seul", ni penser "contre" les autres, mais penser "avec" les autres, par exemple, un cours de philosophie, consiste à se poser des questions, à y réfléchir et de construire une réponse avec les éléments de la pensée de chaque élève. Ce qui ne signifie pas penser "selon" les autres ou "comme" les autres. Mais alors, comment penser par soi-même ? Pour pouvoir exprimer une pensée par soi-même, il faut d’abord se connaitre : « Connais-toi toi-même » dis Socrate. L’apport des sciences humaines permet une pensée personnelle, la pensée requiert des connaissances. On peut également former sa pensée à partir de celle des autres : demander l’opinion de sa famille, la comparer avec celle de ses amis, afin de se forger sa propre opinion, sa propre idée et donc sa propre pensée. Bien-sûr, l’exercice de la pensée par soi-même peut être objecté, par des obstacles matériels, moraux, intellectuels. Pour pouvoir penser par soi-même, il faut passer par ces objections. Par exemple la logique des passions : l’amour. L’amour est un sentiment qui peut obstruer notre pensée personnelle. On veut fusionner avec l’être aimé, se rattacher à lui, et donc penser comme lui. Changer d’environnement, d’établissement, de pays etc peut aussi influencer notre penser, afin de se reconstruire un cercle social. Pour se faire de nouveaux amis, il est probable de notre pensée soit dirigé, afin de paraître « idéal » à la personne qui est en face de nous. Les obstacles du type misère économique, comme la sous-alimentation ou l’exploitation, et la misère intellectuelle comme l’analphabétisme peut obstruer notre jugement. On peut également se soumettre à l’hypothèse de l’inconscient psychique, selon Freud, « l’inconscient peut se définir très généralement comme l’ensemble des représentations refoulées par le moi parce qu’elles sont incompatibles avec les valeurs « morales » du surmoi ». Alors, la pensée serait coupée par l’inconscient, puisqu’elle ne correspondrait pas aux valeurs morales de l’homme.

Penser par soi-même n’est pas penser tout seul ni renoncer à la culture, à l’héritage du passé ; les enfants doivent "construire leurs propres savoirs". Hannah Arendt, dans son essai sur la crise de l’éducation aux États-Unis dans les années 60 a montré que cette approche enfermait l’enfant dans les limites étroites de son milieu, de sa culture, l’empêchait de "penser par lui-même", d’exercer sa liberté et son esprit critique. Penser par soi-même, c’est penser avec les autres (Maurice Merleau-Ponty : "Toute vérité est solidaire.") ; il faut éveiller la pensée personnelle en soi et la favoriser autour de soi. Il est donc possible, et souhaitable, d’échapper complétement, ou en partie, aux conditionnements de son milieu, de son temps, en faisant un travail sur soi-même.

En dépit d’apparences semblant indiquer que la pensée est un phénomène individuel, on découvre qu’elle peut en fait ne pas être autonome. L’environnement, le poids du passé, ou encore les nécessités de l’action en font un phénomène soumis à de multiples influences. En effet le cheminement d’une pensée dans l’esprit requiert le langage, pour que l’individu en ait réellement la conscience. Mais penser est une preuve de liberté. On peut penser par soi-même, on doit penser par soi-même. Pour savoir penser, il faut réussir à déjouer les objections possibles pour que la pensée ne soit plus sujette mais bel et bien autonome. La pensée née de la solidarité. On ne pense pas contre les autres, mais avec les autres. L’homme se doit d’échapper aux conditionnements pour pouvoir avoir une pensée propre. Penser par soi-même c’est exister, être utile. Mais le problème dans notre société aujourd’hui, c’est que les individus ne cherchent plus à exister pour être utile, mais pour être important. Nous savons que ne pouvons penser par soi-même, mais une question reste sans réponse : le risque de penser par soi-même vaut-il d’être pris ?

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