Quelques pistes de réflexion pour le sujet : « Peut-on ne pas être soi-même ? »

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Tel est à peu près aussi l'état de l'individu faisant partie d'une foule psychologique.

Il n'est plus conscient de ses actes. Chez lui, comme chez l'hypnotisé, en même temps que certaines facultés sont détruites, d'autres peuvent être amenées à un degré d'exaltation extrême. Sous l'influence d'une suggestion, il se lancera avec une irrésistible impétuosité vers l'accomplissement de certains actes. Impétuosité plus irrésistible encore dans les foules que chez le sujet hypnotisé, parce que la suggestion étant la même pour tous les individus s'exagère en devenant réciproque. Les individualités qui, dans la foule, posséderaient une personnalité assez forte pour résister à la suggestion, sont en nombre trop faible pour lutter contre le courant. Tout au plus elles pourront tenter une diversion par une suggestion différente. C'est ainsi, par exemple, qu'un mot heureux, une image évoquée à propos ont parfois détourné les foules des actes les plus sanguinaires.

Donc, évanouissement de la personnalité consciente, prédominance de la personnalité inconsciente, orientation par voie de suggestion et de contagion des sentiments et des idées dans un même sens, tendance à transformer immédiatement en actes les idées suggérées, tels sont les principaux caractères de l'individu en foule. Il n'est plus lui-même, il est devenu un automate que sa volonté ne guide plus. »

La psychologie des foules, Gustave Lebon

➔ Comment agit l’individu plongé dans une foule agissante ? Est-il toujours maitre de lui-même ? Est-il toujours lui-même ? Qu’apporte la comparaison avec l’hypnotisé ? Avec l’automate ?

III) Exemples de références culturelles que vous pouvez exploiter (pour les exemples, pour illustrer vos propos, pour l’accroche si accroche il y a, ou simplement comme point de départ de vos réflexions durant la phase préparatoire) :

Romans/Nouvelles/Contes :

- Le Horla- Maupassant (question de l’aliénation, de la folie, de la perte de soi).

- Alice au pays des Merveilles – Lewis Caroll (cf la question récurrente de l’identité).

- Les Misérables – Victor Hugo (cf Jean Valjean/M. Madeleine. A-t-il changé ? + question de la responsabilité –juridique notamment- si nous pouvons ne pas être nous-mêmes, si nous pouvons changer ?)

- L’étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde – Robert Louis Stevenson. (cf la question de « l’autre » en moi)

- Mangez-le si vous voulez – Jean Teulé (Les habitants de Hautefaye étaient-ils eux-mêmes lorsqu’ils ont attaqué Alain de Monéys ? Qu’est-ce que cela nous apprend sur la psychologie des foules ? Même si l’exemple est extrême, que dire de l’influence d’autrui sur ce que nous sommes ?)

Poésies :

- « Je est un autre » - Rimbaud (que suggère cette étrange tournure grammaticale ? + Question de l’inspiration artistique : possession ?)

- Les Écritures automatiques des surréalistes (la question de l’inconscient, de cet autre qui s’exprime en moi).

Bandes dessinées :

- XIII - Jean Van Hamme (cf les différentes identités de XIII, la quête d’identité du personnage principal + liens entre mémoire et identité).

Films :

- Total Recall (cf : les liens entre mémoire et identité)

- La série des Jason Bourne (La mémoire dans la peau, La vengeance dans la peau… :cf liens entre mémoire et identité)

- Shutter Island – Martin Scorsese (questionnement sur la folie, la fiabilité de la mémoire + lien mémoir/ identité)

Peintures :

- Autoportraits de peintres : Dali, Van Gogh, Courbet, Frida Khalo… (Comment se peignent-il ? que révèlent-ils d’eux mêmes à travers la composition de l’image ? Se présentent-ils comme ayant une identité claire et distincte ou suggèrent-ils la présence de l’altérité en eux-mêmes ? Creuser notamment du côté des peintres surréalistes, ou des peintures jouant sur les reflets de soi dans les miroirs)

IV) Expériences personnelles :

- Vos propres questionnements sur l’identité

+ exemple du sport : le dépassement de soi que permet le sport nous fait-il devenir autre ou au contraire réaliser ce que l’on est ?