Disertation de philosophie: liberté et apprentissage.
Par Raze • 5 Avril 2018 • 1 248 Mots (5 Pages) • 795 Vues
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le pouvoir de décider par soi même ? Si nous considérons qu’il suffit d’avoir le choix pour être libre : la liberté est donc constitutive de l’existence humaine : elle ne s’apprend pas : il suffit d’avoir le choix. Lorsqu’aucun motif ne me pousse à choisir l’un des termes d’une alternative plutôt que l’autre, je suis totalement libre, je ne suis soumis à aucune détermination, à aucun déterminisme. Cette liberté, appelée liberté d’indifférence, ne présuppose ainsi aucune éducation ni apprentissage. Si la liberté est la donnée première de notre existence, elle n’est pas déterminée, elle n’a donc pas besoin de conditions préalables pour exister mais seulement d’avoir le choix. La liberté serait donc dans le choix : le choix entre deux choses de même valeur.
"Je suis mon acte" dit Sartre : dans le cas d’un refus de choix, je suis malgré tout condamné à être libre car mon refus est encore mon choix. J’existe et me détermine ensuite comme essence particulière et ne suis dans mon choix victime d’aucune déterminisme social, religieuse ou politique. Je suis mon acte car je reste solidaire en acte de mon choix. C’est parce que, comme le disait Pascal, nous sommes embarqués que les choix sont inévitables et l’on comprend que Sartre dise: "nous sommes condamnés à être libres". Choisir de ne pas choisir c’est encore faire un choix.
Nous sommes libres de nos actes : un acte totalement gratuit, sans but ni raison : c’est la liberté seule qui nous incite à suivre ou non une impulsion irréfléchie. Or si la liberté de l’homme n’était guidée que par ses choix, le chaos règnerait. En effet, l’homme à la possibilité de commettre un meurtre, cependant rare sont les Hommes penchant pour ce choix car nous sommes guidés par une liberté civile instituée par l’Etat, en vertu du risque permanent de la violence « de chacun contre chacun » (Hobbes).
II- LIBERTE, REFLEXION, DOUTE ET REVOLTE
La liberté naturelle est l’indépendance, l’individu ne ce rapportant qu’a lui-même, selon ses capacités. L’Etat est aussi formé pour restreindre l’indépendance de chacun et garantir ainsi la liberté civile de tous. Car comme l’a montré Hannah Arendt, sans une vie publique politiquement garantie, la liberté, sous quelque forme qu’elle soit ne peut avoir « aucune réalité mondaine ». (La crise de la culture)
Une liberté réelle en collectivité suppose ainsi le respect de règles et dont les infractions sont punies de manière contraignante. Ces règles sont la condition des libertés civiles; malgré qu’elles apparaissent comme une contrainte, sans elles la liberté naturelle conduirait à l’insécurité, à la violence et au despotisme. Ce respect des règles nécessaires à la liberté civile s’apprend par l’éducation. S’affranchir des déterminismes et de l’insécurité suppose alors des efforts contraignants et des concessions : respect et intégration de certaines règles et apprentissage du renoncement aux désirs. Etre libre suppose de plus une autonomie c’est-à-dire la capacité d’exercer un jugement personnel par rapport aux lois, aux règles et aux déterminismes qui régissent nos vies. L’exercice d’un tel jugement présume un enseignement pour connaître et raisonner afin de bien juger.
L’autonomie des individus dans la démocratie : obéir aux lois qu’on s’est prescrites constitue la liberté. Mais cette liberté démocratique suppose que les populations soit suffisamment instruites pour ne pas se laisser aveugler par leurs intérêts au détriment de la volonté générale.
Cet enseignement suppose que l’on me laisse mener mes propres expériences sans néanmoins que je sois libre de me nuire à moi-même ni aux autres. Kant conçoit notamment dans La religion dans les limites de la simple raison le rôle de la politique dans l’élévation morale des Hommes car « on ne peut murir pour la liberté, si l’on n’a pas été mis au préalable en liberté ».
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