Etude de situation AES (DC3)
Par Plum05 • 8 Décembre 2018 • 3 556 Mots (15 Pages) • 6 511 Vues
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D’autres fois par contre, et cela concerne davantage l’expression de ses besoins. Sarah se met à nous demander notre autorisation pour tous les actes ordinaires comme aller aux toilettes, ouvrir son yaourt…Dans ces moments, nous lui répondons qu’elle n’a pas besoin de nous demander notre autorisation pour cela, que c’est un besoin naturel. Cette difficulté à prendre des initiatives pour faire des demandes et/ou agir spontanément peut être mise en lien avec le fait que Sarah semble avoir peu de confiance en elle-même. Je l’ai de nombreuses fois constaté dans le quotidien. Par exemple, il m’est arrivé lors d’activité notamment, de lui poser des questions ou de lui demander de dessiner. Et lorsqu’elle ne sait pas, ou n’y parvient pas, elle se met à se crisper et s’agiter. Il peut également lui arriver de déchirer ses œuvres voire de faire une crise d’angoisse. Ces faits et le fait d’avoir appris qu’elle possédait auparavant davantage de capacités qu’elle a perdu lors d’une crise d’épilepsie, ce dont elle a conscience, m’ont aidé à comprendre que Sarah a une estime d’elle-même fragilisée et a donc besoin d’être valorisée.
L’équipe joue également un rôle important car, à travers les transmissions des observations de chacun, nous nous ajustons aux mieux les uns aux autres afin de mieux la comprendre et ainsi agir de manière ajustée tout en étant cohérents dans notre accompagnement. De mon côté, que ce soit lors de réunion d’équipe, ou dans des transmissions quotidiennes, j’ai de nombreuses fois apporté des observations sur Sarah aussi bien pour les moments difficiles (angoisse, comportements) que pour ceux plus faciles (réussites, capacités…). Certaines observations ont notamment permis d’identifier la source de certaines angoisses et d’autres d’approfondir des émergences.
Projet existant
Dans cette institution, les Projets Personnalisés Individuels sont élaborés tous les deux ans en présence du résident concerné, de l’équipe de l’unité, de son référent du Service d’Accueil de Jour, de la psychiatre qui la suit ainsi que tous les cadres tels que le chef de service, la responsable chargée du suivi des PPI et du médical et la directrice. Le résident est présent au début, afin de prendre connaissance du déroulement de sa synthèse et des différents membres présents. Il dispose ensuite d’un temps d’expression à partir des entretiens de préparation de la synthèse faits avec les éducateurs et la psychiatre. Puis, il sort pendant que les équipes d’unité et du SAJ apportent un bilan de l’année, sous la forme d’une synthèse recouvrant les observations faites sur le résident. Elle est présentée en plusieurs axes englobant le plan individuel, la socialisation, les activités liées à la vie quotidienne, au SAJ et la santé. Les cadres apportent d’éventuelles informations complémentaires. Enfin, une discussion est engagée entre toutes les parties afin de relever les principaux domaines de vie de la personne à travailler. Le résident revient à la réunion à la fin de cette discussion, et nous élaborons concrètement le projet que nous proposons. Les PPI se présentent sous la forme de trois grands axes. Les deux premiers axes sont principalement centrés sur les besoins éducatifs et/ou individuels de la personne. Le troisième concerne son projet de vie, ce qu’elle désire.
Les axes du PPI de Sarah sont orientés sur la gestion des émotions pour le premier, plus précisément, nous proposons de l’aider à maitriser ses moments d’agitation. Le deuxième concerne sa vie d’adulte, c’est-à-dire inciter la parole, l’autonomie et valoriser son image. Enfin, le troisième, son projet de vie, concerne les fleurs.
L’élaboration du PPI du résident se fait toujours en sa présence et il est invité à participer le plus possible. Afin de faciliter sa compréhension, nous adaptons au mieux ce qui est dit, soit en reformulant, soit à l’aide de support visuel. Son accord est important et des propositions de sa part sont attendues, notamment en ce qui concerne l’axe du projet de vie. Ensuite, plus tard, un rendez-vous est organisé entre la responsable chargée des PPI, la personne concernée et son référent d’unité. Son PPI est alors rédigé en sa présence et elle est invitée à choisir des pictogrammes qui seront placés à la suite des objectifs afin d’être certain de la compréhension de ce qui est mis en place. Enfin, un retour de synthèse avec la famille est organisé. Les cadres et les référents de l’unité et du SAJ y participent également. Un avenant au contrat de séjour est rédigé pour la famille et le PPI est apporté. A la fin de ce retour, le résident, sa famille et la directrice signent l’avenant s’ils sont tous en accord avec ce qui est fait. C’est à la fin de ce retour de synthèse que le PPI de la personne concernée lui est remis.
Je trouve que l’élaboration du projet personnalisé individuel est effectuée de manière judicieuse. L’avis de l’équipe pluridisciplinaire est prise en considération, ce qui rend objectif les accompagnements et les moyens mis en place. Cela se fait également dans le respect de la personne car les différents membres présents veillent à sa participation, en adaptant la communication et la compréhension si besoin est et en prenant en compte ses désirs et besoins et attentes ainsi que ceux de sa famille. Depuis peu, l’élaboration du PPI est passée de tous les ans à tous les deux ans je trouve cela plus adapté car nous avions auparavant une marge de temps trop courte pour la mise en œuvre des différents objectifs proposés. De plus, une évaluation a été mise en place tous les ans afin de faire un point sur la situation, Ce qui permettra de suivre l’évolution du projet.
Votre rôle dans sa mise en œuvre
Après avoir participé à l’élaboration du PPI et au retour de synthèse pour le projet de Sarah, j’ai commencé sa mise en œuvre en identifiant en premier lieu ce qui concernait mon domaine d’intervention. Son projet personnalisé est composé d’un ou plusieurs objectifs par axe et des moyens spécifiques sont proposés pour les suivre. J’ai ensuite présenté à la responsable de l’unité ce que l’on pouvait mettre en œuvre dans ce projet, en lui demandant son avis pour le débuter. Enfin, j’ai présenté à toute l’équipe lors de notre réunion hebdomadaire. De plus, afin de suivre le déroulement de ces objectifs, j’ai mis en place une feuille de suivi de PPI pour évaluer cette mise en œuvre sur le long terme.
Dans le premier axe, qui concerne la gestion des émotions, l’objectif
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