L'égalité entre femme et homme
Par Orhan • 9 Octobre 2018 • 1 111 Mots (5 Pages) • 543 Vues
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accès des citoyennes et citoyens (…) » et se révèle ainsi beaucoup plus précis que l’article 12 de la Constitution de 1996 qui disposait simplement : « tous les citoyens peuvent accéder, dans les mêmes conditions, aux fonctions et emplois publics ».
Les femmes vulnérables, elles, ont droit à une attention particulière des pouvoirs publics (article 34). On assiste, à travers le nouveau texte constitutionnel, à une tendance à la discrimination positive au profit de la femme. Ainsi l’article 115, relatif à la composition du conseil supérieur du pouvoir judiciaire, prévoit que la « (…) représentation des magistrats doit être assurée, parmi les dix membres élus, dans la proportion de leur présence dans le corps de la magistrature (…) ».
D’une autre part, la reconnaissance du droit de l’égalité est renforcée par l’étendue des devoirs de la citoyenne, explicitement précisée dans des articles qui, systématiquement, font référence à la citoyenne et ay citoyen. En effet, le texte constitutionnel rappelle, dans son article 37, que « (…) l’exercice des droits se fait en corrélation avec l’accomplissement des devoirs ». C’est donc une citoyenneté pleine et entière qui est reconnue à la femme, assortie de droits et de devoirs.
Si l’article 6 affirme que « tous » les Marocains sont égaux devant la loi, l’article 37 se fait plus précis : «tous les citoyennes et les citoyens doivent respecter la constitution et se conformer à la loi ». Ce respect dû à la Constitution se veut actif, et l’exercice et l’exercice des droits et libertés qu’elle garantit doit se faire « (…) dans un esprit de responsabilité et de citoyenneté engagée (…) ». Le second devoir évoqué par le texte constitutionnel est la défense de la patrie ». Ainsi l’article 38 de la constitution stipule que « tous les citoyennes et les citoyens contribuent à la défense de la patrie et de son intégrité territoriale contre toute agression ou menace.
En effet, la femme est un contribuable come un autre, soumise à l’impôt comme le citoyen, en fonction de ses revenus. Cette disposition est présente dans l’article 17 de la constitution de 1996 ; elle est reprise à l’article 39 de la constitution actuelle qui précise que « tous supportent (…) les charges publiques (…) ». Mais ce ne sont plus que les charges induites par les « calamités nationales », qui reposent sur « tous », mais aussi celles engendrées par le développement et les catastrophes naturelles qui exigent un devoir de solidarité. Ainsi, la femme est explicitement dotée d’une responsabilité égale à l’homme ; elle se doit de respecter le Constitution, de défendre la patrie, de contribuer au fonctionnement de l’Etat, au développement du pays, et de participer aux frais engendrés par les aléas naturels.
Ainsi la nouvelle Constitution, tout en entérinant les droits reconnus aux femmes précédemment, les élargit et révèle le souci constant de lever toute ambiguïté et d’interdire toute interprétation restrictive du texte. Par ailleurs, en insistant aussi sur les devoirs de la citoyenne, elle accorde à la femme une dignité égale à celle de l’homme, ce phénomène prouve, contre tout déterminisme, que par la force du normatif, par l’instauration de l’Etat de droit, et par le volontarisme politique, il est possible de remodeler une société séculairement patriarcale, où la femme a longtemps été exclusivement cantonnée à son rôle de mère et d’épouse, pour faire d’elle, l’égale de l’homme.
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