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Fiche Christian Grataloup Géohistoire de la mondialisation

Par   •  26 Octobre 2018  •  3 008 Mots (13 Pages)  •  510 Vues

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●Une version de la vision du monde comme un puzzle simple à comprendre a connu un grand succès au milieu des années 90 avec le Choc des civilisations de Salmuel H Huntington.

Il faut affronter le rapport du singulier au pluriel dans la mondialisation : celui de l’interaction entre le mondial et l’international.

Identité d’une société : est ce qui fait qu’elle existe. Des personnes peuvent être en interaction, mais ce qui produit le lien social c’est le sentiment partagé d’avoir des choses en commun, et que ce patrimoine collectif permet à chaque individu de se définir et situer au sein de l’écoumène.

La mondialisation pose le pb de ces identités, de même que ces dernières posent pb à l’existence du niveau mondial. Le Monde, pris comme un système est souvent compris comme contradictoire à ces identités vues comme plus restreintes. Or la chronologie et géographie de la répartition de ces identités sont fortement liées à l’histoire du niveau mondial.

Jeux d’échelle entre espaces économiques et territoires identitairesLa « nation » est une invention de l’Europe des 18e et 19e s, progressivement étendue au monde entier, en particulier par la colonisation et décolonisation. Or cette chronologie peut susciter l’étonnement puisqu’elle est synchrone de la Révolution Industrielle : alors que le progrès technique réduit la distance, que le dvlpt de niveaux économiques de bien plus grande dimension avec décloisonnement de multiples petits mondes se produit (ce que Berger a nommé Notre première mondialisation) on assiste à une production d’identités locales, régionales et à l’invention des nations. →Ce paradoxe n’est qu’apparent : intégration économique et multiplication d’espaces nationaux plus restreints fonctionne comme un couple (ce modèle permet une interprétation de la mondialisation contemporaine)

Ce couple peut se lire à plusieurs niveaux :

◊ Ex niveau national : France du 19es : espace politique devient de plus en plus unifié économiquement, avec la mise en place du réseau de voies ferrées en étoiles dans les années 1840-1860 permet la mise en place d’une économie proprement nationale. Dans le même temps : dvlpt de spécialisations régionales (agricoles), d’identités régionales avec leurs coutumes, leur folklore etc. →Donc montre la conscience d’appartenir à un plus vaste ensemble au sein duquel il est nécessaire d’afficher sa particularité.

Etat nation et création de l’identité

→L’émergence de l’idée de nation correspond à la généralisation de l’Etat exclusif, « westphalien » dont le territoire est borné par des frontières linéaires. Mais ces « communautés imaginées » (expression de Benedict Anderson) sont progressivement dotées d’une tradition qu’il a fallu systématiquement retrouver (chants, contes : frères Grimm ont joué un rôle central dans le processus, habit, cuisine etc) : attributs identitaires à l’intérieur des frontières. L’effort pour retrouver (« purifier » !) l’homogénéité d’un espace identitaire peut devenir meurtrier. Comme l’a remarqué Anne-Marie Thiesse, cela commence par des chansons et finit dans des tranchées.

En effet poussé à son terme cette invention des Etats-nation est négatrice de tout niveau géographique supérieur. Seul niveau possible ne peut être que le « concert des nations » comme on disait au 19e s, le domaine de l’international (La SDN de 1919 reste impuissante à ce stade).

→EUROPE : l’absence d’unité fut fondamentale pour le développement du capitalisme et l’autonomisation de la dimension productive : la concurrence entre les nations d’Europe fut également essentielle pour la colonisation, et ce polycentrisme projeté au niveau mondial a joué et joue encore un rôle clef pour la dynamique de la mondialisation. Dans cette perspective : plus de paradoxe entre niveau économique plus global et niveau politique fractionné. « Le Monde contemporain n’est pas fondamentalement différent de l’Europe di 19e s, dont il faut se souvenir qu’elle se termine dans les tranchées de 1914 ».

Mondialisation du puzzle européen et intégration des identités préexistante→Le 19e s, fondamentalement libéral n’est pas un contexte de forte résistance au niveau mondial. Cependant, forte tentation protectionniste toujours présente (List pour l’Allemagne ex). EU= pays en voie d’industrialisation le plus protectionniste (va avec leur logique géopolitique isolationniste).

◊La Guerre de Sécession n’est pas qu’un conflit sur la suppression de l’esclavage mais le résultat d’une vive opposition entre un Nord industrialisé et protectionniste (logique nationale) et un Sud exportateur de coton libre-échangiste (plus mondialisés).→Les régimes socialistes du « court 20e s », du fait de leur résistance à la mondialisation capitaliste ont plus contribué à l’induration d’identités locales qu’à la construction d’un internationalisme prolétarien. Corée du Nord est le dernier témoin de cette époque.

→Le monde d’aujourd’hui est toujours polycentrique même si le niveau économique global a pris bcp de poids. La tension entre ces deux logiques souvent contradictoires est un facteur essentiel de la dynamique du Monde contemporain.

Autonomies et limites de la mondialisation économique→Depuis la crise de 2008 : sentiment partagé dans les moyennes puissances européennes que toute politique éco et sociale autonome serait devenue impossible. C’est loin d’être vrai, même s’il faut les pratiquer plutôt au niveau régional. Les identités locales peuvent toujours tenir le monde à distance : ●Position défendue vigoureusement par Paul R. Krugman (1998) qui s’élève contre l’idée aux EU qu’il faille considérer les Etats comme des entreprises en compétition, ce qu’il appelle la pop economy

Agriculture mondiale→Aujourd’hui les identités nationales s’incarnent particulièrement dans les paysages considérés comme typiques : ex Japon : alors que pays est très urbanisé et que les agriculteurs ne représentent plus un groupe de pression considérable, le paysage de la rizière paraît l’incarnation de la nipponité. Groupes de pression agricoles ont su jouer sur ces images identitaires du paysan et du paysage. (Dans l’Europe du 19e s les folkloristes avaient cherché à retrouver une identité nationale dans le paysan : personnage supposé détenteur de cette spécificité )

→Politiques économiques altermondialistes ont leurs perdants : agriculteurs lointains dont les produits

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