Exposé affaire Courjault méthodo de l'oral.

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Ainsi, pour moi, je ne peux plaider le déni car on voit que Mme Courjault est lucide, mais pas totalement, lorsqu'elle donne la mort à des êtres humains. De plus, en tant qu'avocat de la défense, j'estime que cette notion de déni de grossesse est évolutive et très difficile a décelé chez une femme, a caractérisée et je préfère construire ma défense sur des éléments concrets, validés tels que les diagnostics des experts psychiatres ou psychologues. Ces dossiers, faisant état de l'attitude de cette femme par rapport a sa famille et ses enfants, montrent tous que les professionnels ont un avis différent sur le «mystère Courjault», mais ils s’accordent tous sur certains points la concernant. En effet, les experts psychiatres et psychologues disent qu'il y a un clivage de sa personnalité mais il n’y a pas de perversion» Ainsi, si on s'appuie sur ces éléments, lorsque Mme Courjault se retrouve face a une difficulté, elle ne peut s'y confronter, et va alors l'a refouler, l'effacer de sa mémoire, l'oublier. Et cela a pour conséquence, que lorsque la difficulté réapparaît, elle est dans l'incapacité d'y faire fasse et de la surmonter. En outre, bien que le terme de perversité ait été évoqué au début de cette affaire, on voit a la lecture des rapports des psychiatres et psychologues , aucun indice qui puisse conduire a une conclusion semblable. Ainsi, par ces compte-rendus médicals, on voit que Mme Courjault est une femme en douleur, désemparée, et surtout malade et non totalement folle!!

Ce qui n'importe donc aujourd'hui, c'est que l’ensemble de ce tribunal comprenne la douleur de cette femme et ne la voit pas comme une personne perverse.

J'en suis persuadé, dans cette affaire aux mystères insondables, où il n’y a aucune certitude, la peine doit être faible. Beaucoup plus faible que les dix ans de prison réclamés mercredi par l’avocat général dans son réquisitoire !!!.

Aussi, il me semble important de tenir compte de l’évolution du comportement de Mme Courjault. Au début de ce procès, Mme nous donnait l'impression d'une femme prise au dépourvue, qui ne comprenait pas ce qui se passait, n'ayant pour sa défense aucune réponse à fournir. Mais au fil de cette procédure, l'accusée a reconnue les faits, a avoué avoir agit seule et assume.

Ainsi pour moi, Mme Véronique Courjault n’a jamais été une manipulatrice, mais une femme toujours sincère, qui a malgré ces difficultés, essayé d’expliquer l’inexplicable. En effet rappelons nous des paroles de Mme, elle a dit «J’ai essayé de m’expliquer comme j’ai pu… mais mes mots... ne sont pas à la hauteur… j’ai conscience d’avoir tué nos enfants et c’est quelque chose qui me restera toujours», a t-elle déclarée, la voix brisée par les sanglots.

Il se prend même à rêver. «Ainsi, Ah… je voudrais tant qu’elle sorte ce soir, même si ça semble impossible», glisse-t-il, précisant aussitôt, malin, que «mais l’impossible me paraît juste pour elle, pour ses enfants… Permettez-leur de s’embrasser, permettez à cette femme malade de se soigner et de se reconstruire, d'être auprès de ces enfants. »

Alors, je fais vous proposer une peine. Pas de prison, mais un «suivi psycho-judiciaire». Véronique Courjault doit être soignée et suivie, mais pas derrière des barreaux car elle n’est pas dangereuse mais malade, et privée d’utérus depuis son hystérectomie en 2003, elle ne donnera plus la vie et ne pourra donc plus commettre d'infanticides.

Lentement, Henri Leclerc exhorte( incite, provoque,bouscule ) le jury: «il faut que vous lui disiez, mesdames, messieurs les jurés : "Véronique Courjault, ce que vous avez fait est horrible, en tant qu’être humains, nous ne pouvons le supporter, mais il y a en vous quelque chose de faible et de désespéré"».

« Et vous, Mme Véronique Courjault, acceptez d’avoir tué vos enfants et vous irez retrouver les autres. Faites confiance aux jurés de votre pays».

Ainsi, le suivi psycho judiciaire me paraît pour ma cliente, la peine plus adapté !