Code du travail marocain : le compte à rebours a commencé!

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Ainsi, les années 80 ont connu un programme d’ajustement structurel visant l’amélioration de la situation des finances publiques et une importante réforme fiscale.

C’est le signal qui a été donné pour démarrer toute une série de réformes permettant le désengagement de l’Etat des activités à caractère industriel et commercial.

Les années 90 ont connu de très nombreuses réformes qui ont concerné la quasi-totalité des secteurs ainsi que la concrétisation d’importantes opérations de privatisation et de libéralisation d’activités économiques.

On doit citer à ce titre la révision de la réglementation des changes, la création des juridictions administratives et des tribunaux de commerce, la réforme du droit des sociétés, la réforme de la bourse et la création du Conseil déontologique des Valeurs mobilières (CDVM), la réforme du secteur bancaire, celle du code des douanes…

Tout un programme de mise à niveau des entreprises marocaines a été lancé avec l’appui de l’Union européenne dans le cadre de l’accord liant cette dernière au Maroc.

Il n’est pas possible de citer ici toutes les réformes entreprises cependant, il est important de bien préciser que toutes ces réformes vont dans le même sens, celui d’une économie libérale, réglementée, en phase avec ce qui se passe au niveau mondial en général et dans l’Union européenne en particulier.

D’autres réformes restent à venir, leur avancement se fait à un rythme soutenu, elles concernent différents secteurs de la gestion publique et de l’activité économique. De nombreux chantiers sont ouverts, ils concernent, par exemple, le droit du travail, l’assurance maladie obligatoire, l’éducation, etc.

Plus que des réformes, un nouvel état d’esprit caractérise toute l’action des pouvoirs publics et des entrepreneurs marocains.

L’administration des douanes est à citer en exemple à ce titre. La réorganisation et la refonte des méthodes de travail de cette administration et des opérateurs du transit ont contribué grandement à améliorer les flux de biens entre le Maroc et ses partenaires.

Cet état d’esprit est par ailleurs conforté par les actions royales tendant à amener le gouvernement à améliorer et à accélérer les dispositions de nature à encourager l’investissement :

• création d’une commission d’experts présidée par le Souverain en vue de lever les obstacles à l’investissement, • affectation d’une grande partie du produit des privatisations au Fond Hassan II destiné au développement d’un certain nombre de secteurs,

Dans ce cadre, il est intéressant de signaler que le Maroc dispose de ressources et d’atouts favorisant le développement et l’équilibre économique du pays.

Potentiellement, le Maroc sera bientôt producteur de pétrole et les énergies renouvelables (éolienne notamment) constituent un atout majeur. Les transferts de fonds des Marocains résidant à l’étranger vers le Maroc constituent un flux financier appréciable, il en est de même des recettes du tourisme. Des zones industrielles et des zones franches au standard international sont mises à la disposition des investisseurs.

Ainsi, le Maroc offre d’intéressantes opportunités de partenariat et d’investissement, de nombreuses entreprises européennes sont déjà installées au

Maroc, et des investisseurs d’autres régions du monde cherchent à s’y implanter pour profiter de la proximité du marché européen.

ATTAC - MAROC

Groupe de Rabat Contre la mondialisation libé

Un autre Maroc est possible

Lorsqu’en avril 2002, l’idée germe de mettre sur pied un Forum Social Marocain, dans la lignée de celui de Porto Alegre, l’idée, il faut bien le dire nous semble un peu folle.

Au Maroc ? Avec qui ? Avec quels moyens ? ?

Mais en fonction du bon principe « soyons réalistes, exigeons l’impossible» nous nous sommes mis au travail et le Forum a bel et bien eu lieu, du 20 au 22 décembre au Centre international de la jeunesse de Bouznika.

Il y a eu tellement de demandes que les capacités d’accueil ont été dépassées et que, hélas, toutes les demandes de participation n’ont pas pu être satisfaites.

Plus de 500 participants , venant de tous les coins du Maroc, représentant les mouvements sociaux les plus diversifiés (même ceux dont nous ne soupçonnions pas l’existence) ont jeté les bases d’un mouvement altermondialiste au Maroc .

Tout au long de trois journées de travail intensif, au travers de pas moins de quatre tables rondes et 17 ateliers ils ont mis en commun leurs expériences, leurs réflexions et leurs propositions sur les questions qui sont au coeur de l’avenir du pays : la dette, les zones de libre-échange, les privatisations, la militarisation du monde, la marchandisation des services publics, le chômage, l’analphabétisme, la crise du logement. Bref, les choix politiques et sociaux qui sont à l’origine de la faillite sociale du pays, imposés par les grandes institutions internationales et relayés par les successifs gouvernements, ont été passés au crible.

La présence de participants et d'intervenants venus de France, de Belgique, d'Argentine, de Tunisie, du Liban, de Hollande, d'Israël, du Niger, etc. a permis au Forum de bénéficier des réflexions et des propositions qui se discutent dans le monde entier. La solidarité avec le peuple palestinien a irrigué toutes les activités du forum.

Conscients des enjeux des débats qui se menaient, les participants ont rédigé un certain nombre de textes, appels, déclarations qui sont autant de manifestes de leur volonté de résistance aux logiques de l’hégémonie et du profit. Des propositions d’actions, de campagnes ont été formulées, des embryons de réseaux se sont constitués.

Ce numéro spécial du bulletin de notre groupe veut être le reflet des travaux de ce forum et du bouillonnement d’idées qui s’y est exprimé. Pour notre part, nous entendons bien poursuivre, avec les autres composantes du forum, le travail qui y a démarré… dans un mouvement qui est appelé à s’amplifier et à s’ouvrir encore à toutes les forces militantes convaincues qu’il est urgent d’oeuvrer pour qu’un autre Maroc soit possible.

Appel de Bouznika

C'est