Essays.club - Dissertations, travaux de recherche, examens, fiches de lecture, BAC, notes de recherche et mémoires
Recherche

Présentation de la structure

Par   •  11 Octobre 2017  •  3 109 Mots (13 Pages)  •  659 Vues

Page 1 sur 13

...

Il est midi, je commence ma journée. J'ai choisi de présenter le repas car ce temps clé est un moment privilégié et important du quotidien, il est la base de notre santé mais aussi et surtout un moment convivial à partager. Selon la pyramide de MASLOW, s'alimenter est un besoin fondamental pour l'être humain.

Je rejoins Madame O au salon en m'étant au préalable arrêté près du tableau d'affichage pour y lire le menu du jour afin de pouvoir lui donner la composition de son menu une fois à table étant donné qu'elle est en repas mixés. Je salue Mme O en espagnol car nous avons pris l'habitude de communiquer à moitié en français, à moitié dans sa langue natale ce qui a pour effet de l'apaiser et de lui permettre d'avoir un interlocuteur avec qui échanger à table. Puis je dis à Madame O que je vais la conduire à la salle à manger car il est l'heure de manger. Je lève les freins du fauteuil et la conduis à sa place, chaque résident a une place attitrée afin qu'ils ne perdent pas leurs repères, ces repères sont importants pour madame O car il s'agit d'un repère temporel qui lui permet de se situer dans la journée, c'est également un repère social, un moment d'échange et de partage car même si elle ne communique avec personne, ce sont des visages familiers qu'elle retrouve au moment du repas, manger est un acte social donc très important pour ces personnes largement désocialisées qui ne sortent jamais de l'institution. C'est aussi un repère affectif, le goût, les odeurs ont une dimension affective. Depuis l'enfance on s'identifie aux plats, aux goûts, ce qui constitue nos préférences. La nourriture est chargée d'affect, elle nous rappelle d'où on vient, elle éveille en nous de bons ou mauvais souvenirs. C'est un repère culturel selon les lieux géographiques et la culture de chaque société, nous ne mangeons pas la même chose à travers le monde et aussi à travers les différentes familles. Chaque pays a son plat traditionnel. Et enfin c'est un repère éducatif, depuis l'enfance nous apprenons des règles de vie qu'ils faut respecter comme des règles d'hygiène ( bien se laver les mains avant de passer à table), respecter l'heure du repas etc..., pour ces personnes, leurs pathologies les amènent parfois à être éparpillées, elles ont besoin d'être tout le temps stimulé au risque d'oublier les gestes dans la manière de s'alimenter.

Je demande à madame O si elle n'a pas froid car ce n'est jamais agréable de manger avec le froid, je contrôle que ses mains soient propres, que ses lunettes soient nettoyées.

Je place la serviette de Madame O autour de son cou tout en lui signifiant que c'est pour ne pas salir ses vêtements. Comme Madame O est dans un fauteuil roulant coquille, je redresse au maximum son dossier en lui expliquant que c'est pour qu'elle ait une bonne posture, c'est-à-dire qu'il faut que son corps soit dans l'alignement, en rectitude la tête reposant sur l'oreiller maintenue droite sans tomber en avant, la caler avec un oreiller sous l'épaule et le bras pour éviter l'affaiblissement au niveau de l'épaule, le membre supérieur atteint doit être posé sur un coussin en légère abduction, le coude est fléchi, maintenir la main inclinée vers l'avant pour éviter l’œdème. Aligner les membres inférieurs en calant le membre paralysé pour éviter une rotation interne ou externe. Les conséquences d'une mauvaise posture sont qu'elle pourrait ressentir de l'inconfort, des douleurs, des troubles orthopédiques, des troubles cutanés, une augmentation des troubles du contrôle moteur, des troubles digestifs, respiratoires et vocaux, des conséquences sur la déglutition, le geste de mise en bouche et de la fatigabilité. Sa bonne posture est aussi pour qu'elle puisse voir les assiettes qui lui sont proposées. Je prends un tabouret et m'installe à ses côtés, je fais bien attention de m'asseoir droite en alignant mes hanches et mes épaules, je repartis le poids de mon corps sur les deux hanches et pose les pieds bien à plat, cette posture me permet d'éviter les troubles musculo-squelettiques, une mauvaise circulation sanguine, une atteinte des muscles, des os, des tendons et des ligaments. Il est important que je sois assise afin d'avoir mon visage et surtout mon regard face à elle car le regard traduit beaucoup de choses, selon les circonstances un regard soutenu peut montrer de l'agressivité, l'amour, l'attirance ou l'intérêt, un regard fuyant est souvent indice de culpabilité ou crainte, un regard fixe et des muscles faciaux immobiles indiquent la froideur. Il est préférable de fixer des yeux une personne qui nous parle, cela indique l'intérêt qu'on lui porte et l'encourage à poursuivre ; en détournant les yeux, nous indiquons plutôt de l'ennui ou le désir de prendre nous-même la parole.

Avant que le repas ne commence j'énonce à Madame O le contenu de celui-ci en contemplant les mimiques de son visage pour savoir si un aliment pourrait lui déplaire. De plus le ton de la voix reflète les émotions de l'auxiliaire de vie et va accompagner les mots : les mots peuvent exprimer un message mais le ton transmettre le contraire. Si la voix n'est pas sincère, la personne âgée mettra en doute la crédibilité du message. J'opte pour une posture en écho, la tête inclinée sur le côté, cherche à éveiller l'attention du résident, facilite l'échange. Cette attitude traduit l'image d'une écoute accueillante et active. Le message silencieux transmis par la posture en écho, permet de témoigner à la personne âgée des signes de reconnaissance lui montrant qu'elle n'est plus seule et qu'elle ne nous est pas indifférente.

Enfin rien n'est plus réconfortant que le sourire : le sourire de l'auxiliaire de vie est contagieux, c'est une porte ouverte pour communiquer. Il donne au visage son caractère d'accueil. Priver quelqu'un de signaux de reconnaissance par l'indifférence c'est l'isoler, le dévaloriser; or les émotions ( joie, peine ou anxiété) influencent l'appétit de vivre.

Ayant une démence évoluée ce qui implique une sérieuse perte ou réduction des capacités cognitives doublée d'une hémiplégie gauche et étant en repas mixés pour éviter les fausses routes, quand arrive l'entrée, je rappelle à Madame O ce qu'elle va manger puis étant donnée qu'aider une personne à manger ne signifie pas lui donner à manger mais

...

Télécharger :   txt (19.1 Kb)   pdf (123.2 Kb)   docx (18 Kb)  
Voir 12 pages de plus »
Uniquement disponible sur Essays.club