La nation aboutit-elle à la contestation d'un Etat ?
Par Raze • 30 Mai 2018 • 1 846 Mots (8 Pages) • 805 Vues
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va donc fixer une situation dans laquelle il y a des états fédérés possédant chacun leur constitution et les états fédérés aussi. Pour la répartition des compétences et pour l’organisation politique qui peut aller dans un certain sens et en sens inverse, on distingue le fédéralisme par association (États-Unis et Suisse avec une constitution en 1787 et en 1848) et par dissociation (système dans lequel l’état domine et une progression vers une liberté accrue des états fédérés). Suivant les constitutions l’appellation de l’état fédéré varie : pour les États Unis ce sont des états, pour les suisses ce sont des cantons, pour l’Allemagne ce sont des Landers... La qualification est ici une association progressive plus rapide.
La situation du fédéralisme a pour objectif de trouver un équilibre entre entité englobante et entité englobée. La Nation se trouve dans les états fédérés car un état fédéré pourrait correspondre à une nation au sens objectif du terme sans remettre en cause l’unité d’ensemble. Cette nation pourrait défendre et perpétuer sa propre culture en exerçant la compétence première attribuée aux Etats fédérés par la quasi-totalité des constitutions fédérale, l’éducation et la culture. Cependant, la notion fédérale ne pourra se faire qu’à long terme, car un état fédéral se préoccupe d’avantage de la sécurité que de la culture. Mais attention, la nation d’un état fédéré n’est pas toujours une bonne solution, les Etats-Unis en sont un bon exemple car on peut voir que la nation a trouvé sa force dans le combat et dans la violence pendant la guerre de sécession avec une division des « croyances » et une rupture de différents pouvoirs dans un même état.
Selon Melberg, avant l’individu vivait en petit groupe (famille, tribu...) mais petit à petit, une communauté étatique fait son apparition (corporation unique englobant tous les groupes), comme son pouvoir prend également de l’ampleur, la nation ressent alors souvent l’Etat comme un oppresseur, c’est ainsi qu’apparaît un décalage entre nation et Etat.
II. Décalage entre la nation et l’Etat
La nation joue un rôle important dans le fonctionnement d’un Etat (A), elle trouve souvent sa force dans sa contestation (B).
A. Le problème des minorités
Pour qu’il y est Etat il faut qu’il y est nation. On peut relever dans l’histoire qu’il y a eu deux questions importantes liées à la nation : principe des nationalités au début du 19ème siècle selon ce principe toute nation a droit à un état. L’état c’est la réalisation politique de la nation, il s’agit notamment après le congrès de Vienne de mettre en place un nouveau découpage qui puisse apparaître comme logique.
Il y a eu après la seconde guerre mondiale avec la mise en place de la décolonisation le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. L’ONU voulait accélérer du moins favoriser le processus de décolonisation. On va avoir alors recours à ce principe qui a comme objet de permettre les revendications voir la lutte contre les états colonisateurs.
Dans chaque état on peut constater qu’il existe une sorte d’opposition entre la conception objective et subjective. Pour la France on peut dire que si l’on se place du côté des zones territoriales que la nation subjective dont l’état nation aboutirait à écraser les nations objectives. Cette question des minorités a été évoquée dans une charte européenne car la nation se rattache à une minorité nationale, mais la France ne l’a jamais signé car il faudrait réviser la constitution.
Mais ces minorités sont-elles reconnues et protégées ? Même si des Etats Européens ont élaborés une constitution qui permet un équilibre entre nation subjective et objective, les Etats ne peuvent pas protéger toute les minorités par risque de démembrement. De plus, l’équilibre entre minorité nationale et micro-nation est difficile à trouver.
B. Etat et nation une source de conflit
La nation a deux objectifs ultimes, soit elle est contre l’Etat soit elle est à sa place.
L’Etat est souvent considéré comme soit un instrument légitime soit il est perçu comme une forme de rejet par son peuple. La nation se rattache à un sentiment de fierté et de répulsion, la guerre de cent ans en est l’exemple même. En effet, la nation a été créée dans un but ultime au départ : la lutte contre l’absolutisme royal, contre un état autoritaire.
La nation fait preuve de force, soit par des manifestations ou par une affirmation d’une forme extérieure. Elle conteste depuis toujours les autorités, et c’est de là qu’elle trouve sa force. En effet, on peut voir également que l’idée d’une nation ne peut pas être imposée contre la volonté du groupe humain, éclatement de l’ex-URSS et de l’ex-Yougoslavie en est l’exemple même.
Souvent l’unité nationale a été utilisée pour justifier l’autoritarisme d’un état (son utilisation de la violence). En effet, l’Etat utilise son autorité pour faire passer ses règles en les justifiant par le bien de la nation, qu’il œuvre pour le peuple.
Il existe de plus une théorie qui met en avant le conflit, en effet, cette théorie du conflit fait reposer la mise en place de l’état à partir d’une lutte, de guerre et c’est à l’issu de ces conflits qu’un groupe va triompher d’autre groupe. Cette théorie met en avant alors la remise en question perpétuel de l’Etat par la nation pour accéder à un nouvel Etat encore et encore, car la nation change toujours de caractéristiques culturelles, religieuses, croyances…
L’Etat met souvent en avant une idée de nation qui couvre les différentes inégalités sociales et classes qui marquent nos sociétés. Ces inégalités sociales alors accentuent d’avantage cette contestation de l’Etat car la nation est mécontente de sa position.
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