La conscience peut elle être un fardeau ?
Par Andrea • 24 Novembre 2017 • 2 032 Mots (9 Pages) • 4 518 Vues
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Néanmoins, il existe une manière de fuir sa liberté, c'est-à-dire de ne pas la supprimer, mais de se la masquer. Cette attitude de fuite, Sartre la définie comme de la mauvaise foi. C'est une forme de "mensonge à soi", une façon de se mentir à soi-même, pour le sujet qui cherche à nier justement ce statut (de sujet) qui le fait conscient et libre, donc responsable. Le sujet se pense comme un simple objet du monde : soumis à des actions multiples qui sont autant d'excuses, pour n'avoir pas agi, ou avoir mal agi. Il se réfugie par exemple derrière l'idée de destin pour se raconter une histoire selon laquelle ce n'est pas lui qui a choisi sa vie, mais qu'il n'a fait que la subir, qu'il "ne pouvait pas faire autrement", qu'il "n'a pas eu le choix". Cela se traduit dans des formules comme "C'est la vie ! C'est comme ça !" ou encore "Je suis comme ça, je n'y peux rien".
II- la conscience est ce qui élève l'Homme à l’état de sujet et le distingue d'autrui et des autres êtres vivants, elle rend l'Homme libre.
la conscience est ce qui élève l'Homme à l’état de sujet et le distingue d'autrui et des autres êtres vivants, elle rend l'Homme libre. La conscience permet à l'Homme d'être libre, comme il a conscience il peut obéir à ses propres lois, à sa raison, à sa conscience réfléchie - c'est le fait de prendre ses propres pensées comme objet de questionnement - et il s'impose ses propres règles. L'Homme a de la volonté, c'est-à-dire qu'il a la faculté d'agir par lui-même après avoir consulté et interrogé sa raison. Le concept de volonté est lié à la conception que l'on se fait de la raison. De cette conception dépendent aussi les notions de liberté et de responsabilité, qui posent les fondements de la morale et du droit. La volonté c'est ce qui permet a l'Homme de penser librement, c'est le libre- arbitre. La notion de libre arbitre, c’est le fait d’être à l’origine de ses actes. Autrement dit un sujet libre est sensé pouvoir choisir de lui-même ce qu’il choisit, sans être poussé à l’avance d’un coté ou d’un autre par une influence ou une cause quelle qu'elle soit. Le libre arbitre suppose un certain contrôle de la part de l’agent : contrôle sur ses actions mais aussi sur les pensées et les émotions à partir desquelles il va se décider d’agir.
Dans le Discours de la méthode, Descartes est à la recherche d'une vérité qui puisse mettre le doute sceptique en échec. Au terme du doute méthodique qui porte sur la totalité de nos connaissances et des choses existantes, surgit une certitude qui échappe au doute : le cogito, "je pense donc je suis". Cette vérité primordiale, "je pense donc je suis" , est pour Descartes le fondement de toute philosophie. Elle permet de faire la différence entre l'âme et le corps. L'homme est par définition un être ou une substance pensante. Cette pensée (Je suis un être pensant) que l'homme possède sur lui-même, est ce que Descartes appelle la conscience, laquelle est donc toujours une conscience de soi. La conscience permet de se connaître et d'être soi-même. L'acte d'entendement relève de la pensée, et donc de la conscience. L'entendement c'est la faculté de connaître de manière abstraite, c'est une mode de connaissance qui repose sur l'abstraction des sens. Par exemple, le morceau de cire de Descartes, quand il sort de la ruche, il est froid, dur et d'une certaine couleur mais quand on l'approche d'un feu, il chauffe, devient liquide et change de couleurs, nous savons que c'est toujours le même morceau de cire pourtant tous nos sens nous dises le contraire, c'est l'entendement. C'est la même chose avec le bâton incliné quand on le met dans l'eau ainsi que le soleil qui se couche et qui se lève.
La conscience est libératrice parce qu’elle permet d’échapper aux aliénations de nature religieuses ou métaphysiques. De même, dans le domaine de l’économie, Marx montre que c’est la connaissance de la science économique qui permettra aux hommes de se libérer des aliénations qu’ils subissent.
D'après Hegel, la conscience est libérée par le travail. Il est libérateur pour deux raisons, il libère de la dépendance à la nature par une activité pratique et il libère de sa propre nature, de son animalité. Le travail est une double activité, il y a d'abord l'activité de penser et ensuite l'activité de production. C'est ce qui fait la différence entre l'Homme et l'animal, l'Homme réfléchie à se qu'il va produire par exemple, un tisserand va penser son drap avant de le tisser, il va réfléchir à la taille, à la forme etc, alors qu'une araignée va seulement tisser par instinct.
La conscience est libératrice car elle permet de faire ouvrir les yeux au monde, par exemple quand un peuple à conscience qu'il est dirigé par un tyran, il se révoltera alors que s'il n'en avait pas conscience il resterai soumis à ce même tyran.
La conscience peut être un fardeau, une contrainte pour l'Homme, car il doit l'assumer, faire preuve de recul face aux jugements, penser au futur et donc à la mort. Mais la conscience est aussi ce qui élève L'Homme au statut de substance pensante et le place au dessus de tous les autres individus.
Cependant, la conscience, malgré la distance qu’elle donne, pourrait être victime d’illusions quant à la liberté qu’elle pense permettre. Et c’est bien entendu dans la notion d’inconscient psychique que l’on pourrait voir le meilleur exemple d’illusions de la conscience sur sa propre liberté car l’originalité de la pensée freudienne consiste à affirmer que nous pouvons être conscients d’agir en ignorant les causes qui nous font agir.
La conscience peut être vécue comme un fardeau, mais c’est également le fait d’être conscients de nos propres limites qui nous en libère.
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