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La baisse du prix des matières premières est-elle une bonne nouvelle pour l'économie mondiale?

Par   •  12 Septembre 2018  •  7 389 Mots (30 Pages)  •  810 Vues

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- Les matières premières regroupent trois types de familles :

D’une part, les matières premières énergétiques, comme le pétrole et le gaz naturel constituent ce que l’on appelle les énergies fossiles, les hydrocarbures.

D’autre part, les matières premières agricoles en provenance de l’agriculture tels que les céréales (le blé, le soja), les oléagineux, le maïs, le café, le colza, cacao ; bananes coton, tabac …

Enfin, les métaux précieux tels que l’or, l’argent, le cuivre, l’aluminium, le fer sont utilisés dans les secteurs de la joaillerie, de l’industrie et sont utilisés également dans le secteur de la finance dans le cas de l’or en tant que valeur refuge.

D’autres définitions selon des critères plus précis existent. Labys (1987) a proposé une classification suivant la nature de l‘offre. Il distingue quatre catégories : les matières premières à l’offre régulière (produit miniers, forestiers) ; celles qui varient annuellement (produit céréaliers, végétaux) ; celles qui sont des cultures pérennes (café, cacao) et celles dont l’offre évolue de manière cyclique (bétail). Comme l’ont souligné plusieurs auteurs dont Raffestin (1980) ou De Gregori (1987) il n’y a pas de ressources en soi, mais le sens qu’une société va donner à la matière qui va la créer. Ce sont donc les pratiques socio-culturelles et les stratégies économiques qui vont en faire une source. L’intensité et surtout les modalités de l’exploitation conduisent à relativiser la notion de ressources renouvelables. Les nouvelles technologies peuvent rendre disponibles et économiquement rentables des ressources, trop chères au paravent, à l’image du Shale Oil aux USA.

- Une autre classification peut être faite en divisant les matières premières en renouvelables et non renouvelables :

- Les matières premières renouvelables

Elles proviennent de la nature vivante et comprennent les matières animales et végétales qui sont généralement produites par l’agriculture, la sylviculture ou la pêche. Elles se régénèrent sans cesse dans des cycles relativement courts (de quelques jours à quelques dizaines d’années).

Les matières animales : il s’agit, par exemple, de laine, de peaux, d’os, de viande, de crustacés, de poissons, de graisses animales.

Les matières végétales : il s’agit, par exemple, des céréales, du bois, du caoutchouc, du coton, des algues, des graisses végétales mais aussi des fruits et légumes qui sont transformés.

- Les matières premières non renouvelables

Ce sont les matières qui ne se régénèrent pas à l’échelle humaine. Elles se sont formées dans des processus géologiques qui ont duré des millions, voire des milliards d’années. Il s’agit du charbon, le pétrole, le gaz, l’aluminium, le fer, l’or, l’argent, le platine, le sable, le gravier, l’argile, la pierre, l’ardoise, le sel.

Jusqu’au 19e siècle, on utilise principalement des matières premières renouvelables comme le bois dans la construction de meubles, le chanvre et le lin dans l’industrie du textile, des graisses et des huiles végétales dans la fabrication de peintures, de vernis, de bougies et de savon. À partir de la Deuxième Guerre mondiale, les matières premières non renouvelables s’imposent de plus en plus, notamment grâce à l’industrie pétrochimique qui se développe rapidement et qui transforme le pétrole et le gaz en plastiques et autres produits synthétiques.

B. Développement du marché des matières premières

Avant le milieu du 19e siècle, les couts sur de longues distances étaient prohibitifs sauf pour les marchandises dont le prix unitaire était très élevé. En conséquence, le volume du commerce mondial des matières premières était faible et se composait pour l'essentiel de produits de luxe très appréciés tels que le café, le cacao, les épices et les métaux précieux et semi-précieux, pour la plupart importés dans une Europe en voie d'industrialisation (Radetzki, 2010). Deux mutations sont à l'origine des grandes évolutions ultérieures des techniques et des prix de transport des matières premières. La première dans la seconde moitié du 19e siècle; la deuxième, dans les années 1950. Chacune a été associée à la mondialisation du marché de matières premières dont la portée géographique était jusqu’alors limitée.

La mondialisation suppose des d'échanges transocéaniques et intercontinentaux mais aussi, une convergence des prix sur les différents marchés régionaux. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, l'application de la vapeur a révolutionné le transport de marchandises par voies terrestre et maritime. Un grand nombre de matières premières produites à des distances de plus en plus éloignées sont devenues économiquement accessibles, le transport terrestre à traction animale a cédé la place au chemin de fer, et les navires à vapeur ont pris le râlais sur les bateaux à voile. La révolution du transport s'est poursuivie au cours des décennies suivantes. Le coût de transport transatlantique, qui représentait 18% du prix du blé aux États-Unis en 1880, a diminué jusqu’à ne plus en représenter que 8% en 1910. Les années 1880 ont également vu l'arrivée des navires frigorifiques qui ont permis de transporter la viande et les fruits sur de longues distances. La mondialisation des marchés de nombreux produits alimentaires a accéléré l'industrialisation européenne. La deuxième mutation de la technologie des transports a été déclenchée par la crise du canal de Suez au milieu des années 50. En réaction à la fermeture du canal, le secteur du transport maritime a fait appel à d'énormes vraquiers spécialisés (navire de charge destiné au transport de marchandises solides en vrac tels que : sable, granulats, céréales mais aussi matériaux denses comme les minéraux) et aux installations de chargement et de déchargement portuaires connexes afin de pouvoir transporter économiquement les produits de faible valeur tels que le minerai de fer, le charbon vapeur, la bauxite et le pétrole, sur de très longues distances.

Les effets de cette évolution ont commencé à être ressentis dans les années 70, et ont provoqué une nouvelle chute spectaculaire du coût du transport maritime. Par exemple grâce à la nouvelle technique de transport le cout du minerai de fer brésilien à destination de l'Europe

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