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Justice et médias

Par   •  12 Octobre 2017  •  2 890 Mots (12 Pages)  •  585 Vues

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Le temps de la justice lui au contraire est un temps long. C’est le temps de la réflexion. La justice est contraignante et doit se plier à des règles très strictes, notamment concernant la prise en compte des preuves. La justice se fait d’autant plus longue que certaines preuves ne peuvent être utilisées en raison du manque de fiabilité des sources. Seules les preuves irréfutables peuvent être immédiatement retenues et considérées comme vraies.

La justice et les médias cherchent tous deux la vérité, toutefois il ne s’agit pas de la même vérité. La justice est la vérité-raison tandis que les médias font appel à une vérité plus instinctive qui peut parfois être troublée par un manque d’objectivité et de recul.

La défense

La protection des citoyens est également un principe fondamental de la justice. Il existe pour commencer le principe du contradictoire qui permet lors d’un procès de réfuter les accusations portées sur un tiers. La justice doit aux citoyens un procès équitable au cours duquel les deux parties ont le droit de s’exprimer et de défendre leurs intérêts. « L’autre partie aussi doit être entendue ». Dans le même but le principe de la légitime défense autorise un citoyen à employer la force envers quelqu’un qui attenterait à sa vie en la mettant en péril. Les médias excitent les foules, ils recherchent un bouc émissaire ; Ce que la justice appelle de l’autodéfense, les médias le qualifie de self-défense prenant à témoin l’opinion publique .

Le droit à un procès équitable est un droit fondamental dans un Etat de droit. On peut le voir avec le principe du contradictoire ou le principe de la légitime défense. Les médias au contraire ont tendance à prendre parti. Leur logique est celle de l’opinion publique . C’est la justice de la foule.

La responsabilité

Ce qui nous amène naturellement à nous poser la question de la responsabilité des médias et de la justice. En effet les conséquences d’une erreur judiciaire peuvent être désastreuses et c’est l’autorité même de la justice qui peut en pâtir. Les coupables sont immédiatement désignés, montrés du doigt par l’opinion publique. En revanche, il est beaucoup plus difficile de responsabiliser les médias dont les acteurs sont trop nombreux et trop anonymes.; Il est pratiquement impossible de remonter aux origines de la diffusion de l’information, puisque les journalistes ne divulguent jamais leurs sources . Pourtant, les médias peuvent parfois diffuser des informations qui mettent des vies en péril. C’est le cas de certains médias qui lors d’un attentat avaient diffusé des informations concernant l’emplacement des potentiels victimes jusqu’alors cachées des ravisseurs ; Les erreurs médiatiques et judiciaires peuvent survenir et les conséquences être d’autant plus désastreuses que souvent lorsque la justice commet une erreur, les médias lui emboîtent le pas.

Les médias et la justice s’opposent par bien des aspects pourtant ils sont quelquefois obligés de composer ensemble lorsqu’ils interviennent en même temps sur des sujets identiques, pour la plupart liés à l’actualité .

- Impact de la justice sur les médias

Le rôle de la justice est de préserver la liberté d’expression essentielle à toute démocratie. Les deux notions sont étroitement mêlées . « Sans démocratie, il n’y a pas de liberté d’expression, sans liberté d’expression, il n’y a pas de démocratie ». La liberté d’expression est un droit inaliénable, il existe toutefois des limites quant à l’exercice de ce droit .

A-La justice définit et régule les libertés des médias

La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789 stipule que : "La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme » tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi"

Ainsi si le droit à la liberté d’expression ne peut être bafoué, il lui a toutefois imposée certaines limites, notamment le respect quant à l’intégrité d’une personne. Les médias sont libres de leurs opinions, de leurs discours tant qu’ils ne portent pas atteinte à la moralité, à l’ordre publique, à la vie privée. Les médias ne peuvent se permettre de publier des propos diffamatoires qui viseraient une personne en particulier en fonction de sa religion, de son sexe, ou de son origine. La loi impose un cadre légal qui permet de restreindre la liberté d’expression sans la contraindre. On peut le voir avec la loi de la liberté de la presse du 29 juillet 1881 qui a été un des textes fondateurs de la liberté d’expression des médias. Ou encore dans la loi Gayssot qui permet à toute personne ayant été victime de se défendre selon le principe de non-diffamation .LA liberté d’expression c’est aussi une obligation de préserver les vérités notamment les vérités historiques , le fait de contester par exemple les crimes commis par l’Allemagne nazie est passible de 45000 euros d’amendes et de 5 ans d’emprisonnement et le délit d’injure publique est un délit punissable de 12 000 euro .Le problème est de savoir si l’on peut tout dire ou tout montrer au nom de la liberté d’expression .

B- La justice définit la limite entre le droit à l’information et celui à la vie privée

De plus cette liberté d’expression peut entrer en conflit avec le droit à la vie privée. Concilier ces deux droits est aujourd’hui un problème pour l’Etat. En effet ces deux droits ont la même valeur. Ils sont tous deux consignés dans la convention européenne des droits de l’homme et du citoyen et aucun ne peut prévaloir sur l’autre. C’est pourquoi, la cour de cassation a défini un certain nombre de critères afin de déterminer les cas où l’intégrité de la personne est le plus menacé .Dans le cas des journalistes par exemple qui dans le cadre de leur métier, pourraient être accusés d’atteinte à la vie privée, est pris en compte le caractère anodin, public et légitime de l’information pour un fait d’actualités ou de société. En revanche on ne peut porter atteinte à la dignité de la personne et l’on doit rester dans une information décente qui n’a pas pour but de faire le buzz .Il reste malgré tout une séparation très mince entre le droit à l’information que revendiquent les médias et le droit à la vie privée des

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