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Dc2 repas

Par   •  18 Octobre 2017  •  2 504 Mots (11 Pages)  •  844 Vues

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Cette organisation conditionne son bon déroulement car elle invite à la convivialité en créant un climat apaisant et propice aux échanges. Elle assure également des repères spatio-temporels qui sont contenants pour des personnes désorientées et cette ritualisation vise aussi à apaiser les angoisses.

Mon action en tant qu'Amp stagiaire commence donc dès l'annonce du menu et, en collaboration avec l'agent social et l'aide soignante présents ce jour, nous assurons l'installation des résidants à table et le service individualisé des plats. Cette individualité de la prise en charge commence d'ailleurs dès l'installation des personnes autour de la table. En effet, certains résidants viennent spontanément, d'autres ont besoin que l'on les y invite et d'autres encore, à la mobilité réduite ont besoin d'une aide concrète. De la même façon, je dois veiller à ce que chacun soit installé dans une position adéquate,et même si le placement est libre je fais attention à privilégier les affinités puis je mets le couvert de manière individuelle car certains résidants utilisent des couverts adaptés. Dès le début du repas, j'établis une relation d'aide basée sur ma connaissance des personnes, de leurs besoins, leur capacités et de leurs habitudes. Je m'adresse à tous avec respect, me montrant le plus avenante et attentive possible et cherchant à favoriser les échanges leur demandant, par exemple s'ils aiment ce que l'on va manger. Grâce à cette attitude, je souhaite maintenir une ambiance calme et chaleureuse pour faire du repas un moment le plus agréable possible.

Puis, avec l'aide soignante et l'agent social, nous servons les plats. Il existe le menu-type pour les personnes n'ayant pas de protocole alimentaire, mais certaines selon leurs pathologies ( diabète, troubles dentaires ou de la déglutition, perte de poids ) ont besoin de textures ou d'alimentation adaptées.

Mon accompagnement lors de ce temps de repas, que je partage avec les résidants et l'équipe, consiste, dans un premier temps, à veiller à son bon déroulement ( stimuler ou refréner l'appétit, laisser manger avec les doigts si nécessaire ou, au contraire, suggérer aux personnes qui en sont capables de manger « proprement », éviter les conflits...) puis, d'écouter, d'observer et d'évaluer les capacités et difficultés des personnes.

C'est cette observation qui m'a permis de constater la régression de Mme M.

En effet, au début de mon stage, cette résidante ne nécessite aucun accompagnement particulier lors du repas. Elle découpe seule ses aliments, mange toujours le menu-type n'ayant pas de régime alimentaire à suivre ni de problème de mastication ou de déglutition. Elle semble profiter de ce moment de partage, bien que communiquant peu, acceptant toujours poliment ce qui lui est servi et mangeant avec appétit. Elle démontre un goût particulier pour les desserts. Son comportement semble tout à fait adapté, ses besoins fondamentaux pris en charge et respectés.

Mais, peu à peu, des troubles alimentaires apparaissent.

C'est à dire que Mme M se met à trier sa nourriture; les morceaux non mixés de la soupe, le gras du saucisson, les grains de framboises... Avec sa fourchette, elle sépare tous les éléments qui compose son plat de manière très minutieuse voire obsessionnelle. Ce comportement l'amène à ne manger que de très petites quantités et à passer de plus en plus de temps à table. Et à un risque de dénutrition s'ajoute un risque d'isolement car Mme M s'enferme dans ce comportement, qui lui demande tant d'attention qu'elle ne peut plus en porter à autre chose.

Je vais vous faire part du questionnement, de l'analyse et des réajustements que j'ai proposés en équipe pour optimiser la prise en charge de Mme M lors de ce temps clé.

-2) Questionnement- analyse:

- Le questionnement :

Ces modifications sont rapidement abordées en équipe et plusieurs solutions sont proposées. Je propose d'accompagner cette résidante et de mettre en place ces solutions, d'autant plus que je suis déjà Mme M quotidiennement pour le lever, la toilette et le coucher. Je connais les capacités et les difficultés de cette dame pour l'avoir observée et évaluée lors de ces temps clé, et avoir questionné l'équipe à son sujet. J'ai également, au cours de ces temps d'aide mis en place une relation de confiance. En effet, mon statut de stagiaire me permet de prendre du temps avec les personnes que j'accompagne et d'utiliser ce temps pour renforcer cette relation. L'approche que j'ai mis en place auprès de cette résidante est basée sur la communication non verbale (le regard et le toucher permettent de capter son attention) et la douceur de la parole et des gestes qu'elle a remarqué et apprécié (« vous êtes douce, c'est agréable »).

Pour tenter de diminuer ses troubles alimentaires je cherche, tout d'abord, à la stimuler; en verbalisant tout d'abord lui demandant si elle apprécie tel ou tel plat, en lui suggérant de prendre de plus grandes quantités dans sa fourchette, puis joignant le geste à la parole en lui montrant comment faire. Mme M reste hermétique à mon intervention, ne répondant que rarement et par de simples hochements de tête.

Les quantités ingérées à chaque bouchée sont tellement infimes que la résidante n'est qu'au début de son repas quand les autres résidants finissent de manger. Elle se retrouve alors seule à table devant son assiette. Lui dire de manger ne sert à rien, elle répond « oui, oui » et peut même faire preuve d'agacement elle qui est toujours d'humeur égale.

Ces troubles alimentaires deviennent de plus en plus systématiques. Une aide soignante propose de passer au menu mixé, argumentant que cette nourriture lisse ne permettrai plus à la résidante de la trier. Mais il n'y pas d'amélioration de son comportement malgré plusieurs tentatives. Certes Mme M ne peut pas trier ses aliments mais elle ne mange toujours que de très petites quantités. On lui sert le plus possible ce qu'elle aime ( le sucré, de la salade verte ) et des produits enrichis pour éviter la dénutrition. Certes son besoin physiologique de se nourrir et de s'hydrater est pris en compte mais cette conduite me questionne; est-elle le signe d'un mal être, d'une angoisse

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