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DF2 REPAS

Par   •  25 Janvier 2018  •  1 705 Mots (7 Pages)  •  754 Vues

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Ce soir là, il est 18h, et, comme chaque soir à la même heure, c’est le moment du repas pour les résidents de l’EHPAD. L’équipe de soignants installent tout le monde à table. Les chariots contenant les repas maintenus au chaud sont arrivés dans la salle à manger. 4 soignantes sont occupées à servir, alors que d’autres sont à table pour aider les résidents qui ne peuvent plus s’alimenter correctement.

Madame C. déambule et refuse de s’installer avec les autres résidents. Je vais vers elle, tout doucement pour ne pas l’effrayer, et lui parle gentiment : « Bonjour Madame C., est-ce que vous allez bien ? » « non… » « Est-ce que vous avez faim ? » « oui, mais je ne mange pas là, il y a trop de monde… » « Vous voulez bien venir avec moi ? ». En même temps je lui prends le bras, et elle accepte de me suivre. Mon objectif est de l’installer à table afin qu’elle puisse s’alimenter.

Comme chaque fin de journée Madame C. est fatiguée et a beaucoup de mal à marcher… Je la guide vers la salle à manger. Elle est apeurée. Elle observe les autres résidents attablés, et me dit « je ne vais pas là, il y a trop de monde » « je ne peux pas ». Arrivées au salon, elle me demande de la laisser parce qu’elle est fatiguée. Je lui propose donc de s’asseoir dans un fauteuil, et je m’assois juste à côté. Je discute un peu avec elle et lui demande si elle veut que je lui amène à manger, je lui explique que je vais rester avec elle, et que je vais l’aider à manger, qu’on ne sera que toutes les deux, tranquilles, au calme et que personne ne viendra nous déranger. Elle accepte. Je mets donc une table roulante devant son fauteuil et vais lui chercher son repas. Elle attend calmement mon retour.

Je lui amène son plateau, lui explique ce qu’il y a dessus et l’aide à s’alimenter. Je discute, la stimule, et, elle parvient à manger la moitié de son bol de soupe et un peu de viande mixée mélangée à de la purée. L’infirmière distribue les médicaments, je peux donc lui faire prendre avec des petites cuillères de nourriture. Je la fais boire suffisamment, et lui propose un yaourt en dessert. Elle accepte et en mange un peu plus de la moitié.

Le bilan de cette situation est positif du fait que le repas a pris des dimensions agréables : on était en interaction, Madame C. m’a fait confiance et je me suis adaptée à la conversation. C’est donc en lui apportant des notions de plaisir, et en créant une relation de confiance que j’ai répondu à l’un des besoins vital de Madame C. : s’alimenter.

J’ai appris que le temps clé du repas permettait de repérer des troubles de comportement et d’alimentation, d’instaurer une relation de confiance avec la personne dépendante accompagnée pour répondre à ses besoins, en respectant ses habitudes et ses envies. C’est donc un support de travail important pour l’AMP.

Aussi, Lors de mon accompagnement je me suis posée un certain nombre de questions : Pourquoi est-elle aussi angoissée, qu’est-ce qui lui fait peur ? Pourquoi n’accepte-t-elle pas de se joindre aux autres résidents ? que pourrais-je faire pour l’apaiser ? J’ai consulté son dossier, mais son projet personnalisé n’est pas encore réalisé du fait qu’elle n’est dans l’établissement que depuis peu. J’ai donc interrogé l’équipe qui m’a répondu que l’angoisse était l’une des conséquences de l’évolution de sa maladie. J’ai cependant remarqué un apaisement chez Madame C. lorsque je lui parlais doucement et que je la touchais en lui parlant. Lui faire prendre son repas au calme, avec mon aide, m’a paru également mieux lui convenir.

A travers cette expérience, j’ai ressenti l’importance du relationnel et de l’observation pendant l’accompagnement de la personne dépendante. En effet, ce sont ces outils

qui m’ont permis de repérer le trouble alimentaire de Madame C. et de donner du sens à mon accompagnement, du fait que j’ai répondu à ses besoins relationnel et alimentaire.

De cette expérience, j’en retiens que pour donner du sens dans ce qu’il fait, l’AMP doit savoir pourquoi il le fait, dans quel but il le fait, pour qui il le fait et comment il le fait ?

Pour finir, je suis convaincue que le travail de l’AMP est basé sur les temps clés du quotidien. Ce sont des repères importants pour la personne aidée qui favorisent la relation aidant/aidé.

La personne aidée se sent rassurée, en confiance et écoutée, ce qui permet un accompagnement adapté et de qualité, dans le respect de la personne.

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