Bernard Guerrien, la macroéconomue

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Chaque période est donc caractérisée par des évolutions environnementales et économiques qui influencent les avancées théoriques en macroéconomie. A chaque grande période est associée une nouvelle idée d’un économiste qui divise toujours un peu plus les monétaristes des keynésiens, défendant leurs théories par des modèles préexistants dans lesquels s’ajoutent des fonctions mathématiques toujours plus élaborées. Une évolution théorique n’implique donc pas nécessairement l’abandon des théories antérieures. Le fractionnement des idées se fait essentiellement entre : « ceux qui croient aux marchés”, partisans de la règle immuable, et ceux qui sont plus réservés à leur propos, qui sont pour l’action “à discrétion” – tout en n’étant pas contre le fait que la banque centrale se fixe un objectif et l’annonce urbi et orbi ».

L’auteur reproche le maintien d’un enseignement de premier cycle basé toujours sur les modèles IS-LM et offre globale-demande globale avec leurs incohérences et leur vision erronée de la création monétaire (exogène) en plus du fait que ces modèles tendent à disparaître. En effet, le modèle IS-LM pose des problèmes déontologiques car, pour Guerrien, il entretient l’idée erronée que les banques centrales en « inondant le marché » de liquidités, provoquent forcément de l’inflation à long terme. De manière plus générale, Guerrien fait le constat d’un « net recul de la théorie », tandis que se multiplient des études particulières : sur le poids excessif ou non de la finance, sur les liens entre dette publique et croissance du PIB, sur l’origine des inégalités, qui aboutissent à une « meilleure connaissance de la réalité » tout en fournissant des arguments à ceux qui « croient aux marchés » ou à leurs adversaires, suivant leurs résultats.