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CRISE DES SUBPRIMES CAS

Par   •  13 Mars 2018  •  4 882 Mots (20 Pages)  •  592 Vues

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Le déroulement de la crise et ses effets

Les effets à court terme

Cela a été une conséquence assez inattendue, au départ, de la crise financière : la liquidité a disparu du marché interbancaire, alors que la liquidité macroéconomique globale continuait à croître.

La hausse des défauts des emprunteurs immobiliers (surtout aux États-Unis), combinée à la crise de liquidité a fortement affecté les résultats des banques. L’estimation du montant des pertes n’a, en fait, cessé d’empirer depuis le début de la crise. En mars 2008, un certain consensus semble s’établir autour de 400 milliards de dollars. En avril 2008, le FMI estimait même que la crise financière coûterait 565 milliards de dollars pour les banques, et près de 1 000 milliards de dollars au total pour le secteur financier.

Si ces prévisions se réalisent, la crise des subprimes pourrait ainsi coûter l’équivalent de 7 points de PIB aux États-Unis, soit deux fois plus que la crise des caisses d’épargne (saving & loans) à la fin des années quatre-vingt.

La crise provoque également une réduction massive du levier d’endettement. Cela se traduit d’abord par un démontage des produits structurés (deleveraging). Les fonds de LBO (leverage buy out) sont aussi durement touchés par la crise. Pour les hedgefunds, qui ont pourtant plutôt bien résisté à la crise dans un premier temps, la situation se complique aussi au point que plusieurs d’entre eux ont dû suspendre les demandes de rachat de leurs clients ou liquider leur portefeuille.

De manière générale, les hedgefunds souffrent, comme les autres, d’un tarissement des sources de financement et de la situation dégradée des marchés financiers. La crise a aussi, évidemment, des conséquences négatives sur la consommation et l’emploi. Pour le FMI, en avril 2008, la croissance américaine devrait être de 0,5 % en 2008 et de 0,6 % en 2009. Pour la France (comme pour l’Allemagne) en 2008, la croissance attendue est de 1,4 %.

Les effets à long terme

Un premier effet durable de la crise financière devrait être une hausse des coûts de financement de l’économie, et ce pour deux raisons : hausse du coût de financement des banques et hausse des primes de risque supportée par les entreprises et les ménages emprunteurs.

On doit également s’attendre à une diminution des opérations de titrisation, avec pour principale conséquence la nécessité pour les banques de détenir davantage de fonds propres puisqu’elles devront conserver une plus grande fraction des crédits dans leurs bilans. Le besoin en capital des économies occidentales (États-Unis, Europe, Japon) va donc être durablement accru. D’une part, le levier d’endettement va être moins utilisé par les fonds d’investissement puisque le coût de l’endettement va être plus élevé et l’offre de crédit restreinte ; d’autre part les banques auront besoin de davantage de capital réglementaire puisqu’elles devront garder une plus grande proportion des crédits dans leurs bilans. La difficulté est qu’on voit difficilement apparaître une hausse de la demande d’actions dans les pays occidentaux.

La seule solution est d’aller chercher l’épargne en actions là où elle se trouve potentiellement, c’est-à-dire dans les pays émergents et exportateurs de matières premières. Le recyclage des surplus des pays émergents et exportateurs de matières premières excédentaires s’est jusqu’à présent réalisé essentiellement au travers de l’accumulation de réserves de change par les banques centrales de ces pays, qui investissaient presque exclusivement en actifs sans risque. Le potentiel pour qu’une part plus importante de ces surplus recyclés soit investie en actions est donc considérable.

Cette évolution a débuté de manière spectaculaire avec les prises de participation ou les apports en fonds propres des fonds de réserves publics, ou fonds souverains (sovereign wealth funds), dans le capital des grandes banques. Au-delà d’une réaction à court terme à la perte de fonds propres due aux provisions passées après la crise, il faut voir dans cet appel à l’épargne en capital des pays émergents et exportateurs de matières premières une tendance de long terme due à ce que le besoin supplémentaire de capital dans les grands pays de l’OCDE ne peut pas être satisfait par l’épargne locale.

La crise financière a fait aussi apparaître une exigence de liquidité qui devrait avoir de multiples conséquences. D’abord, rendre plus difficile le financement des petites et moyennes entreprises, puisque par définition les titres de dette ou de capital qu’elles émettent sont peu liquides, donc difficiles à vendre. Ensuite, changer le rôle de la finance. La finance contemporaine a surtout eu comme attribution le transfert des risques, via notamment les marchés dérivés et la titrisation. Si le volume de titrisation est réduit dans le futur, et si le besoin exprimé sur les marchés financiers devient un besoin de liquidité, on peut envisager que la finance se consacre non plus à organiser le transfert des risques, mais à faciliter le maintien de la liquidité. Cela impliquerait le développement des marchés qui ont la caractéristique de rester liquides (marchés de grande taille pour des actifs standardisés) ainsi que e développement d’une activité (contre rémunération) de fournisseur de liquidité. Quels sont les effets prévisibles pour les banques de cet environnement nouveau ? De ce qui précède, on peut penser que la taille des banques augmentera : les grandes banques peuvent plus facilement à la fois : émettre des actifs de dette liquide, obtenir des fonds propres de la part des investisseurs des pays émergents et diversifier les risques de défaut. On doit donc s’attendre à la poursuite du mouvement de concentration bancaire. Enfin, l’environnement semble inlassablement générateur de bulles. Les investisseurs ont toujours accès à une liquidité abondante.

Par ailleurs, ils ne semblent pas avoir renoncé, malgré les crises répétées, à rechercher des rendements élevés, ce qui les pousse au mimétisme. Cela concentre la liquidité sur un petit nombre d’actifs dont les prix croissent de ce fait exagérément, d’où l’apparition des bulles.

Economie globalisée

Si les économistes ont précisé les premiers le sens du mot « mondialisation », ils ne sont pas pour autant d'accord sur une définition commune. Plus qu'en sciences politiques ou en géographie, les divergences

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