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Tostes ou l’échec d’une rêverie de jeunesse

Par   •  15 Mars 2018  •  3 535 Mots (15 Pages)  •  431 Vues

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« De l’autre coté́ du corridor était le cabinet de Charles, petite pièces de six pas de large environ, avec une table, trois chaises et un fauteuil de bureau. Les tomes du Dictionnaire des sciences médicales, non coupés, mais dont la brochure avait souffert dans toutes les ventes successives par où ils avaient passé, garnissaient presque à eux seuls, les six rayons d’une bibliothèque en bois de sapin. L’odeur des roux pénétrait à travers la muraille, pendant les consultations, de même que l’on entendait de la cuisine, les malades tousser dans le cabinet et débiter toute leur histoire. Venait ensuite, s’ouvrant immédiatement sur la cour, où se trouvait l’écurie, une grande pièces délabrée qui avait un four, et qui servait maintenant de bûcher, de cellier, de garde-magasin, pleine de vieilles ferrailles, de tonneaux vides, d’instruments de culture hors de service, avec quantité́ d’autres choses poussiéreuses dont il était impossible de deviner l’usage. »

Avec cette description d’une partie de la résidence des Bovary il est difficile de s’imaginer comme tant attendu par Emma une vie romantique avec son mari.

Elle rêve de Paris, lit Balzac et s'ennuie et déprime quand elle compare ses fantasmes à la réalité de monotonie de la vie à Tostes, et finalement son apathie la rend malade. Lorsqu’Emma tombe enceinte, Charles décide de déménager dans une autre ville dans l'espoir d’améliorer sa santé.

Balzac avait pourtant prévenue Emma:

"En amour, il y en a toujours un qui souffre et l’autre qui s’ennuie."

Honoré de Balzac

DIAPO

- Yonville l’Abbaye, un souvenir immuable

Intro : Charles pris la décision de déménager de Tostes à Yonville, afin qu’Emma ait plus d’occupations.

Mais Emma ne trouvera jamais, parmi les habitants de Yonville, l’amitié qu’elle désirait tant.

a) Lieux fictif, inspiration d’un fait réel.

Yonville est le petit bourg fictif de Normandie où vit, dans le roman Madame Bovary de Gustave Flaubert (1857), Emma Bovary avec son mari, Charles Bovary. L’écrivain se serait inspiré du village de Ry, situé dans le département de la Seine-Maritime.

Le nom complet est « Yonville-l’Abbaye », ainsi nommé à cause d’un monastère de capucins disparu.

Le bourg est situé aux confins de la Normandie, de la Picardie et de l’Île-de-France, à 32 km (8 lieues) de Rouen, entre la route d’Abbeville et celle de Beauvais.

Aujourd’hui, Ry et ses environs proposent un véritable parcours (de 60 km ) sur les traces de Delphine et Eugène Delamare, devenus sous la plume de Flaubert, Emma et Charles Bovary.

La petite ville s’identifie ainsi à Yonville-l’Abbaye.

Les similitudes entre la fiction et la réalité sont en effet très troublantes, bien que Flaubert - soucieux de n’écrire que des "choses vues", mais aussi de préserver une part de mystère à son récit - n’a jamais confirmé que Ry était bien le décor de son œuvre.

Dans la réalité, Delphine, déçue par son mari, ses amants et la vie, s’empoisonne et meurt le 6 mars 1848. Eugène ne lui survit que jusqu’au 17 septembre 1849.

Ce bourg à la rue «longue d’une portée de fusil et bordée de quelques boutiques» ressemble étrangement à «Yonville-l’Abbaye».

C’est ici, d’ailleurs, que vécut Delphine Couturier (1821-1848), épouse d’Eugène Delamare (1811-1849), officié de santé à Ry et élève du père de Gustave Flaubert.

Comme «Emma Bovary», elle aurait trompé son mari, accumulé les dettes et se serait empoisonnée en laissant une petite fille. A l’instar de «Charles Bovary», son mari désespéré mourait l’année suivante.

Ry doit sa notoriété à Flaubert et en retour ce village invite, l’imagination aidant, à la rêverie littéraire autour des lieux où les personnages du roman ont laissé un souvenir qui ne changera pas.

L’église surmontée d’une élégante tour lanterne à corniche est une construction romane (XIIe siècle) remaniée au cours du temps.

Les transepts datent du XVIe siècle tandis que la nef, à l’exception du pignon ouest qui offre des ogives du temps de Saint Louis, remonte au XVIIe siècle.

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-LA PHARMACIE JOUANNE – « Homais »

(Actuelle mercerie)

Exemple : « …ce qui attire le plus les yeux, c’est en face de l’auberge du Lion d’Or, la pharmacie de M. Homais ! Le soir, principalement, quand son quinquet est allumé et que les bocaux rouges et verts qui embellissent sa devanture allongent au loin, sur le sol, leurs deux clartés de couleur ; alors, à travers elles, comme dans des feux du Bengale, s’entrevoit l’ombre du pharmacien accoudé sur son pupitre ».

Ry ainsi que « Yonville » comptaient vers 1850 une pharmacie, celle de Monsieur Jouanne, dont la façade et les comptoirs sont aujourd’hui visibles à la Galerie Bovary.

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-LES DEMEURES DES DELAMARE – « Epoux Bovary »

La première maison (actuelle étude de notaire) avait la particularité de posséder « une porte sur l’Allée, qui permet d’entrer et de sortir sans être vu ».

Madame Delamare, comme « Emma », aurait pu, en suivant la rivière, contourner le village pour se rendre chez la nourrice – « la mère Rollet » ou rejoindre, à deux kilomètres de là, Louis Campion « Rodolphe » à la Huchette.

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La seconde habitation des Delamare (actuelle pharmacie) : c’est dans cette maison que les époux Delamare achevèrent leur existence dans les mêmes conditions que le couple « Bovary » (âge, saison, situation familiale…).

-L’HOTEL DE ROUEN – « l’Auberge du Lion d’Or »

(Actuelle agence bancaire)

C’est ici que s’arrêtait la diligence « l’Hirondelle », conduite par François Thérain, connu dans le roman sous le nom du « Père Hivert

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