Synthèse majeure Madame Bovary
Par Andrea • 11 Mars 2018 • 881 Mots (4 Pages) • 498 Vues
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que j’ai la vie ordinaire en exécration. Je m’en suis toujours personnellement écarté autant que j’ai pu».
Cependant Madame Bovary se présente également comme une critique du romantisme. Celle-ci s’exprime par une image romanesque tournée au ridicule. L’auteur utilise les clichés romantiques, comme par exemple les rêves d’Emma d’une vie châtelaine, de prince charmant et de paysages lointains tels que Venise : « Il n’était question que de petits anges, de madones, de lagunes, de gondoliers ». Cet idéal semble surfait et ces rêveries manquent d’originalité. L’auteur tente aussi de donner une impression de cycles sans fin : «postillons qu’on tue à tous les relais, ou encore chevaux qu’on crève à toutes les pages». Le romantisme apparaît aussi comme appartenant au passé, les vieux stéréotypes sont recyclés sans cesse pour ne pas tomber dans l’oubli «chansons galantes du siècle passé ».
Flaubert critique les lectures romantiques qui ont influencé Emma tout au long de sa vie. Ce sont ces lectures qui ont causé sa perte. Le romantisme apparaît comme destructeur. Les personnages masculins de Madame Bovary ne sont pas des héros, comme le sont les héros romantiques, courageux, exaltés, lyriques. Au contraire, ces hommes sont médiocres. Les discours amoureux de Rodolphe sont une copie des discours traditionnellement trouvés dans les œuvres romantiques. Or, Rodolphe cherchant à manipuler Emma, les beaux discours perdent leur portée émotionnelle. Et ces discours ne volent pas haut, Flaubert dénonce ici la pauvreté linguistique du romantisme: «M’aimes-tu? Mais oui, je t’aime. Beaucoup? Certainement!»
Ainsi, nous pouvons conclure que l’héroïne de cette œuvre est campée comme une vraie romantique à travers sa personnalité, ses désirs et ses rêves mais que les procédés littéraires satyriques de l’auteur ridiculisant son personnage en font une œuvre anti-romantique.
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