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Introduction à la linguistique

Par   •  30 Août 2018  •  2 058 Mots (9 Pages)  •  416 Vues

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L’avis que « la phrase n’est le plus souvent qu’une simple juxtaposition des mots employés hors de leurs sens, » peut être considéré plutôt comme phénomène très courant et naturel dans l’histoire des langues : l’évolution sémantique. Comme l’explique Imen, « les mots changent de sens. Certains sens disparaissent, d’autres apparaissent. Parfois le mot s’enrichit d’un sens nouveau tout en conservant le sens ancien ; parfois aussi le sens ancien disparaît au profit d’un sens nouveau. »[8] Si « les mots s’éloignent toujours plus de la réalité qu’ils nomment, » on peut dire que les sens des mots sont entrain d’évoluer ; ils passent au néologisme de sens. En raison des nouvelles inventions dans les choses et les idées, le néologisme n’est pas seulement utile mais nécessaire. Certains des mêmes mots sont employés dans des disciplines assez différentes voire même opposées dans lesquelles ces mots ont pareillement des sens différents.

Prenons le mot guérir par exemple, un mot où le sens a beaucoup évolué au cours de l’histoire. Aujourd’hui le mot guérir veut dire s’en débarrasser d’une maladie. C’est un mot utilisé très couramment duquel le sens n’est pas du tout mis en doute. Pourtant, si on lisait une œuvre du douzième siècle on serait étonné de trouver le mot guérir dans des phrases pour exprimer quelque chose qui n’a aucun lien avec la santé. Guérir, qui autrefois- au 12e siècle- signifiait garantir ou bien protéger, vient d’un verbe allemand et juste un siècle plus tard, entre dans le champ du médecin, par conséquent remplaçant le verbe saner, qui a depuis disparu, ne laissant que quelques rejetons : sain, santé. Un autre exemple de l’évolution du sens des mots se trouve avec le mot viande, qui jusqu’au milieu du 7e siècle voulait dire tout nourriture qui sers à entretenir la vie, donc on aurait pu parler d’une salade de quinoa comme viande. Ce n’est pas un phénomène récent en français de voir ce genre d’évolution et non surtout pas un qui est rare, pourquoi donc l’académicienne souhaite aux adultes de demain d’apprendre le français en étudiant des textes, parfois si anciens, qu’ils sont ‘jugés incompréhensible’ ? On dirait qu’elle a pour but de promouvoir l’idéologie puriste, apparu au 16e siècle ; elle préfère garder la façon de s’exprimer d’il y a 100 ans que l’emprunt du lexique ou bien que le français qu’on entend à la radio, alors que c’est justement avec ces nouvelles façons de communiquer que le français va pouvoir s’adapter à la société changeant et rester une langue vivante. D’autre part, elle cite en exemple des auteurs qui vivaient tous aux époques différentes, de Rabelais du 15e jusqu’à l’époque de Colette du 19-20e siècle. Vu que le sémantique d’un mot peut changer dans l’espace d’un siècle seulement (saner - 12e siècle devient guérir - 13e siècle), il ne semble guère raisonnable d’attendre aux jeunes élèves d’apprendre le français à travers des textes aussi éloignés les unes aux autres que 5 siècles. Etudier des textes des auteurs cités serait certes utile mais pour acquérir une appréciation plus large de la littérature ainsi que l’évolution de la langue mais non pas pour apprendre la langue. C’est surtout à travers la technologie comme la radio que le français est transmis aujourd’hui, et « les élèves apprennent le français en écoutant du Skyrock ou Fun Radio », puisque c’est une façon d’exprimer la modernité de la langue, ce qui serait difficile à faire en étudiant des textes qui date de 6 siècles.

Revenant brièvement à l’emprunt du lexique, la modernité de la langue s’exprime largement à travers l’emprunt à l’arabe, et puis l’argot des banlieues. En raison de la colonisation, l’arabe du Maghreb est devenu une inspiration importante pour l’argot de France. Cet argot souligne la diversité du pays, une diversité qui a une grande influence sur la langue française. Le mot argotique zéref par exemple, un mot voulant dire énervé qui est l’issue d’un mot arabe qui signifie colère. Ce genre d’emprunt est plutôt condamné par l’académicienne Hélène Carrère d’Encausse qui, en indiquant que le vocabulaire se réduit, démontre son idéologie puriste… elle semble avoir du mal à accepter de nouvelles mots issus d’autres langues comme l’arabe. Pourtant, tout comme avec l’anglais, le français bénéficie largement des empruntés à l’arabe qui sont non seulement des mots argotiques mais d’un nombre important des mots de la science. Cela nous rappelant comme l’indique … que « les Arabes au Moyen Age étaient les plus grands savants d’Europe, aussi bien en médecine qu’en astronomie et en mathématiques. »[9] Plusieurs mots utilisé quotidiennement en français comme algèbre, chiffre et zéro ont des emprunts à l’arabe. D’autres mots aussi issues de l’arabe sont aujourd’hui aussi bien intégrés qu’on pourrait même les prendre pour du français ‘pure laine’ : Sirop, sorbet, jupe, talc, magasin.

Pour conclure, au lieu de croire qu’on maltraite le français dans notre pays on pourrait dire que la langue continue de s’évolué comme il l’a fait, pour plusieurs raisons différentes, depuis sa naissance. Les mots ont été transformés, échangés et aussi emprunté, tout afin de renouveler la langue pour mieux refléter le monde et la société modernes de nos jours. Hélène Carrère d’Encausse relève de nombreuses façons dont le français s’évolue qui, contrairement à son point de vue, facilitent l’enrichissement de notre manière de parler et de comprendre le monde tel qu’il est. Les évolutions du lexique et du sémantique en particulier indiquent la vigueur du français ainsi que la capacité de ces locuteurs de réinventer la langue d’un jour à l’autre. L’idéologie des gardiens du ‘bon usage’ semble être l’adversaire de la liberté d’expression avec leur règles strictes et condamnation des moyens de s’exprimer des adultes de demain. Les langues ne devraient pas connaître de tels restrictions qui les empêche d’échanger, en douceur, les mots d’une langue à l’autre afin d’augmenter la compréhension entre les peuples et la capacité des locuteurs des langues de communiquer entre eux.

Bibliographie :

Drivaud, Marie-Hélène, Le Petit Robert (2017) http://www.lerobert.com/docs/2017-CP-mots-nouveaux.pdf

Française Académie, Termes déconseillés (2017) http://www.academie-francaise.fr/le-dictionnaire-la-9e-edition/exemples-de-mots-dorigine-etrangere

Imen, Evolution Sémantique

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