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Extrait Partie 4 : La peste "Une soirée à l'opéra"

Par   •  1 Mai 2018  •  1 059 Mots (5 Pages)  •  930 Vues

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Cette mise en scène de la mort est joué de façon très théâtrale : l'acteur « s'écroule au milieu des bergeries du décor ».On peut noter la personnification de la mort, qui porte un « costume », et l'emploi des termes techniques de théâtre.

Aussi, le choix de la tragédie d'Orphée et d’Eurydice est tout particulièrement effectué pour sa conclusion, avec la mort d'Eurydice sous les yeux impuissants d'Orphée qui se révèlent être ceux du public. La construction de l'extrait est rédigée au fil de la pièce, en trois actes qui forment trois paragraphes, la mort survenant au troisième. On voit bien que la mort intervient au moment décisif de l’œuvre, avec l'utilisation de l'article défini « le » dans « le grand duo » pour montrer qu'il s'agit bien du passage le plus connu de la pièce. En outre, la comparaison avec un cortège funéraire se retrouve dans l'attitude du public qui sort « lentement », « en silence », « comme on sort d'une église », « tête baissée ». La peur de la mort prend le dessus lorsque l'illusion théâtrale est rompue, lorsque le public retrouve la réalité et s'affole brusquement.

Mais la scène va plus loin qu'une simple représentation, nous faisons face à une véritable mise en abîme symbolique.Tout d'abord le déroulement de la scène, se calque avec le déroulement de l'ensemble du roman. Les spectateurs représentent la masse indistincte de la population d'Oran, ils jouent leur rôle qui dépasse celui de simples spectateurs. Comme au début du roman ils sont insouciants, ils trouvent du plaisir dans le divertissement avec des « conversations de bon ton » avant l'arrivée de la peste dans la ville. Puis, ils refusent d’arrêter de se divertir, en effet « ce spectacle continuait de connaître la faveur du public », et de voir la maladie, en attribuant les tremblements de l'acteur à un effet de mise en scène « comme un effet de stylisation ». De même que dans le roman, la population ne réalise pas cette épidémie mais lorsque elle en prend conscience, l'étonnement se propage comme la maladie elle-même, elle « courût dans la salle ». La panique est personnifiée.

L'affolement de la salle symbolise celui de la ville, qui perd toute humanité en laissant ces « éventails » et « dentelles » qui distinguent l'Homme de l'animal. Finalement, cette mise en abîme est clairement exprimé à travers l'expression « la peste sur la scène ».

Avec seulement une seule scène, Albert Camus représente les grands thèmes de son livre, la réaction de l'Homme confronté au mal et à la mort. L'originalité de cette extrait réside dans la mise en abîme : une représentation théâtrale qui symbolise à la fois les personnages du roman, et l'ensemble de la condition humaine. Camus s'interroge sur l'importance de la vie et son sens. Nous pouvons penser à la pièce de Luigi Pirandello « Six personnes en quête d'auteur » qui base son intrigue sur la mise en abîme des personnages.

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