Commentaire sur "La Religieuse" (p 58 à 59)
Par Raze • 19 Janvier 2018 • 1 275 Mots (6 Pages) • 624 Vues
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Les figures d'autorités: Ici, les figures d'autorités qui ont sacrifiés Suzanne ne pleurent pas, sont insensibles et froidement résignés à offrir Suzanne aux couvents. Ainsi, les parents de Suzanne à l'origine de ce sacrifice ne pleurent pas et les sœurs de l'église (car elles ont un double rôle de figure d'autorité et de personne aidant à la cérémonie), elles, sont insensibles à l'émoi de Suzanne et portent la victime à l'autel. Nous pouvons donc déduire une situation qui résume assez bien la situation: des parents voulant se débarrasser de leurs enfants, offrent ceux-ci à l'état religieux et ceux-là, quel que soit leur état d'âme et leur conviction, les accepte.
III- Structure du texte de Diderot
Le texte est compact, avec des points-virgules ou des virgules, mais peu de points. Il traduit l'essoufflement de Suzanne qui a du mal à tenir sur ses jambes (comme cité un peu plus haut) et qui perd un peu connaissance dans la scène (sa tête se renverse sur les épaules d'une sœur). Mais c'est aussi une figure de style pour témoigner de l'accumulation des événements sur Suzanne, pour qui cette journée est remplie de choses éprouvantes.
Derrière le regard de Suzanne il y a aussi une ironie omniprésente dans le texte de Diderot, qui livre à un jeu sarcastique Suzanne et celui qui présidait à sa profession (on remarquera d'ailleurs tout le dégoût de Suzanne qui n'ose même pas le désigner par sa fonction tellement la fausseté de ce personnage la révulse). Diderot dénonce l'hypocrisie de ces questions (ligne 30) "Est-ce que vous êtes de votre plein gré et de votre liberté ici? "non", réponds Suzanne, "oui" répondent les sœurs qui l'accompagnent. Et c'est la réponse de ces dernières qui est prise en compte. "Marie sœur-Suzanne Simonin, promettez-vous de dire la vérité?", ici c'est la seule à être sincère. Diderot sous-entend une ironie qui montre qu'un membre ne voulant pas faire partie des religieuses, est plus pieux que ceux en faisant partie. Il fait donc une critique à peine susceptible à travers le regard de Suzanne. De plus nous pouvons aussi relever (ligne deux) un ton sarcastique pour le "bon vicaire".
Conclusion: Diderot confronte Suzanne à une scène de vœux forcés, en mêlant l'hypocrisie au ridicule de ceux qui accablent Suzanne de maux et à la passivité de ceux qui comprennent son état sans réagir. Suzanne est un agneau qu'on donne à l'état religieux.
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