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Anthologie sur la nature

Par   •  14 Septembre 2018  •  1 292 Mots (6 Pages)  •  492 Vues

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Le mai le joli mai a paré les ruines

De lierre de vigne vierge et de rosiers

Le vent du Rhin secoue sur le bord les osiers

Et les roseaux jaseurs et les fleurs nues des vignes

[pic 5]

Winter Forest, Konstantin Apollonovich Savitsky (1920)

Les sapins

Les sapins en bonnets pointus De longues robes revêtus Comme des astrologues Saluent leurs frères abattus Les bateaux qui sur le Rhin voguent

Dans les sept arts endoctrinés Par les vieux sapins leurs aînés Qui sont de grands poètes Ils se savent prédestinés À briller plus que des planètes

À briller doucement changés En étoiles et enneigés Aux Noëls bienheureuses Fêtes des sapins ensongés Aux longues branches langoureuses

Les sapins beaux musiciens Chantent des noëls anciens Au vent des sous d’automne Ou bien graves magiciens Incantent le ciel quand il tonne

Des rangées de blancs chérubins Remplacent l’hiver les sapins Et balancent leurs ailes L’été ce sont de grands rabbins Ou bien de vieilles demoiselles

Sapins médecins divagants Ils vont offrant leurs bons onguents Quand la montagne accouche De temps en temps sous l’ouragan Un vieux sapin geint et se couche

[pic 6]

Soleil d’automne et arbres, Egon Schiele (1912)

Signe

Je suis soumis au Chef du Signe de l’Automne Partant j’aime les fruits je déteste les fleurs Je regrette chacun des baisers que je donne Tel un noyer gaulé dit au vent ses douleurs

Mon Automne éternelle ô ma saison mentale Les mains des amantes d’antan jonchent ton sol Une épouse me suit c’est mon ombre fatale Les colombes ce soir prennent leur dernier vol

[pic 7]

Route avec cyprès, Van Gogh (1890)

Les fiançailles À Picasso

Le printemps laisse errer les fiancés parjures Et laisse feuilloler longtemps les plumes bleues Que secoue le cyprès où niche l’oiseau bleu

Une Madone à l’aube a pris les églantines Elle viendra demain cueillir les giroflées Pour mettre aux nids des colombes qu’elle destine Au pigeon qui ce soir semblait le Paraclet

Au petit bois de citronniers s’enamourèrent D’amour que nous aimons les dernières venues Les villages lointains sont comme leurs paupières Et parmi les citrons leurs cœurs sont suspendus

[…]

[pic 8]

Claire de Lune,Guilloux (1892)

Clair de lune

Lune mellifluente aux lèvres des ciéments Les vergers et les bourgs cette nuit sont gourmands Les astres assez bien figurent les abeilles De ce miel lumineux qui dégoutte des treilles Car voici que tout doux et leur tombant du ciel Chaque rayon de lune est un rayon de miel Or caché je conçois la très douce aventure J’ai peur du dard de Feu de cette abeille Arcture Qui posa dans mes mains des rayons décevants Et prit son miel lunaire à la rose des vents

[pic 9]

Automne, Frederic Edwin Church (1881)

Automne malade

Automne malade et adoré Tu mourras quand l’ouragan soufflera dans les roseraies Quand il aura neigé Dans les vergers

Pauvre automne Meurs en blancheur et en richesse De neige et de fruits mûrs Au fond du ciel Des éperviers planent Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines Qui n’ont jamais aimé

Aux lisières lointaines Les cerfs ont bramé

Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs Les fruits tombant sans qu’on les cueille Le vent et la forêt qui pleurent Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille

Les feuilles

Qu’on foule

Un train

Qui roule

La vie

S’écoule

[pic 10]

Nuit etoilée, Van Gogh (1888)

Le vent nocturne

Oh ! les cimes des pins grincent en se heurtant Et l’on entend aussi se lamenter l’autan Et du fleuve prochain à grand’voix triomphales Les elfes rire au vent ou corner aux rafales Attys Attys Attys charmant et débraillé C’est ton nom qu’en la nuit les elfes ont raillé Parce qu’un de tes pins s’abat au vent gothique La forêt fuit au loin comme une armée antique Dont les lances ô pins s’agitent au tournant Les villages éteints méditent maintenant Comme les vierges les vieillards et les poète Et ne s’éveilleront au pas de nul venant Ni quand sur leurs pigeons fondront les gypaètes

[pic 11]

Le jardin de Monet, les iris, Claude Monet (1900)

Aubade

CHANTÉE À LÆTARE, UN AN PASSÉ

C’est le printemps viens-t’en Pâquette Te promener au bois joli Les poules dans la cour caquètent L’aube au ciel fait de roses plis L’amour chemine à ta conquête

Mars et Vénus sont revenus Ils s’embrassent à bouches folles Devant des sites ingénus Où sous les roses qui feuillolent De beaux dieux roses dansent nus

Viens ma tendresse est la régente De la floraison qui paraît

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