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Les poètes sont ils des personnes comme les autres ?

Par   •  3 Mars 2018  •  1 564 Mots (7 Pages)  •  711 Vues

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est] » pour le poète, la figure paternelle est très importante, et chacun a un père ce qui fait du poète un homme comme les autres. De plus, Victor Hugo parle de la mère comme d’un « Ange qui sur trois fils attachés à ses pas

Epandait son amour et ne mesurait pas !

Ô l’amour d’une mère ! amour que nul n’oublie ! » dans Ce siècle avait deux ans. Ce qui signifie que pour lui, l’amour d’une mère est une chose que chacun connaît, universelle à tous les hommes. Le poème « A ma mère » du recueil Les Cariatides de Théodore de Banville témoigne une fois encore de l’amour maternel. Le poète est donc semblable aux autres hommes, de par sa mortalité, ses sentiments, et son attachement à la famille.

En revanche, les poètes sont également des êtres supérieurs, par leur vision du monde. Par exemple, Victor Hugo, conscient de la mort, expose son dialogue avec la Faucheuse, dans « Ce que dit la bouche d’ombre », extrait du recueil Les Contemplations. A travers ce dialogue, il montre que le poète est supérieur au reste du monde, en communiquant avec ce qui s’apparente au néant, au vide. Son esprit communique avec une force supérieure aux hommes, ce qui fait de lui un homme supérieur aux autres. Cette supériorité de l’esprit du poète se retrouve également dans le poème « Elévation », de Charles Baudelaire, poème faisant partie du recueil Les Fleurs du Mal. Dans cet écrit, l’auteur explique que son esprit se meut « Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,

Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,

Par-delà le soleil, par-delà les éthers,

Par-delà les confins des sphères étoilées », mais également qu’il « va se purifier dans l’air supérieur », ce qui signifie que d’après Baudelaire, l’esprit du poète a accès à des connaissances que le reste des hommes ne peuvent imaginer. Les poètes ne se contentent pas d’être spectateurs de leur vie, et d’attendre la mort, ils l’affrontent par leurs écrits, ils la défient, car même lorsque leur corps se sera éteint, une partie d’eux vivra éternellement, au travers de leurs poèmes. Pour un auteur, écrire un poème, c’est accéder à l’immortalité, comme l’affirme Ronsard,

« Sous le tombeau tout Ronsard n’ira pas,

Restant de lui la part qui est meilleure.

Toujours, toujours sans jamais [qu’il meurt] » dans « A sa Muse » extrait des Odes de 1550. De plus, le poète ne se contente pas de voir le Monde, il le comprend d’une façon différente que les hommes.

Le poète a une interprétation différente des évènements, petites choses de la vie. Ainsi, Francis Ponge, voit un « firmament (à proprement parler) de nacre » tandis que les autres personnes voient un fruit de mer dans « L’huître », extrait du Parti pris des choses de 1942. De la même façon, Victor Hugo s’adresse aux « Arbres de la forêt », leur disant « vous connaissez mon âme!

Au gré des envieux, la foule loue et blâme ;

Vous me connaissez, vous ! » comme s’il s’adressait à des amis, dans son poème Aux arbres. Victor Hugo démontre également la vie de la nature dans son poème « Ce que dit la bouche d’ombre » extrait des Contemplations, lorsque l’Ombre affirme que « Tout, comme [lui], gémit ou chante comme [elle] ;

Tout parle. Et maintenant, homme, [sait-il] pourquoi

Tout parle ? [Qu’il] écoute bien. C’est que vents, ondes, flammes,

Arbres, roseaux, rochers, tout vit !

Arbres, roseaux, roches, tout vit !

Tout est plein d’âmes. ». Victor Hugo voit la nature comme vivante, alors que les hommes en général ne la pensent pas animée. Ronsard démontre la même conviction dans son poème « L’automne » extrait des Méditations poétiques, dans lequel il s’adresse à la nature, « Salut ! bois couronnés d’un reste de verdure ! », et explique que « dans ces jours d’automne où la nature expire,

A ses regards voilés, [il] trouve plus d’attraits,

C’est l’adieu d’un ami, c’est le dernier sourire

Des lèvres que la mort va fermer pour jamais ! », comme Victor Hugo, la nature est pour lui un ami. Ainsi le poète est différents des hommes, dans sa manière de voir et d’interpréter le monde, mais également dans sa communication avec des forces supérieures.

Le poète est donc semblable aux autres hommes puisqu’il ressent des sentiments, est mortel et attache une certaine importance à la famille, mais il en est également différents puisqu’il ne comprend ni interprète le monde de la même manière. Ainsi, poète romantique et poète contemporain se mêlent, puisque d’une part le poète joue le rôle d’intercesseur en les hommes et Dieu, et d’autre part, le poète est totalement intégré à la société, est considéré comme un homme ordinaire.

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