La dénonciation du pouvoir absolu : Jean de la Fontaine, un auteur engagé ?
Par Plum05 • 19 Mars 2018 • 1 460 Mots (6 Pages) • 3 049 Vues
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D’après Esope, écrivain grec, la fable est : « La fable a pour mission de faire rire, d’avertir par l’exemple et de corriger les erreurs en charmant l’oreille »
Pour Phèdre, fabuliste latin, : « Le mérite de la fable est double : elle suscite le rire et donne une leçon de prudence »
- L’engagement de Jean de la Fontaine
Jean de la Fontaine était un auteur engagé de son temps. En effet, en dénonçant la société corrompue dans laquelle il vivait, ce fabuliste courait beaucoup de risques. Louis XIV, n’étant pas un « gentil Roi », si quelque chose ne lui plaisait pas, il pouvait faire valoir son droit de Roi en faisant payer l’auteur ou l’auteur pouvait être censuré. Mais Jean de la Fontaine était un homme adroit : il savait contourner la censure grâce aux animaux qu’il met en scène dans ses fables. Il utilise le discours indirect : il réfléchit à sa critique et ses animaux le disent à sa place. De ce fait, Jean de la Fontaine ne pouvait pas affirmer qu’il critiquait la monarchie de Louis XIV, car ce n’était pas lui qui en faisait le blâme direct.
- Les obsèques de la lionne et la cour du lion
- Les obsèques de la lionne
Cette fable est extraite du 8e livres de fables de la Fontaine. Cette fable s’inspire d’un malheur survenu à la Cour du Roi Soleil : le décès en 1683, de la reine Marie Thérèse d’ Espagne que Louis XIV a épousé à l’occasion du traité des Pyrénées (Juin 1660). En voici le résumé :
La Lionne vient de mourir, le roi son époux et toute la cour à l’exception du cerf pleure son décès. Un flatteur va dire au Roi qu’il a vu le cerf rire pendant l’enterrement. Le Roi convoque donc ce-dernier et veut le mettre à mort pour outrage. Le cerf, pour éviter une mort certaine, le flatte en lui tenant un discours habile et mensonger sur la Reine et sauve ainsi sa vie par cette ruse.
Cette fable est une véritable satire de la cour de Louis XIV. Et donc de l’absolutisme royal. Il dénonce très explicitement l’hypocrisie des courtisans envers Louis XIV, il leur reproche d’être à l’image de ce que l’on attend d’eux, d’être trop bête pour réfléchir. Jean de la Fontaine reproche aussi le système de la Cour : Louis XIV ne tolère que son point de vue. La cour du lion dans cette fable représente la cour du Roi.
- La cour du lion
Cette fable a été écrite en 1678 et extraite du 8e livre des fables de la Fontaine. En voici le résumé :
Le Roi Lion invite la cour au Louvre. Cette cour du Louvre est un vrai charnier, autrement dit une fosse ou sont entassés des cadavres en grand nombre. Le spectacle est macabre, l'odeur est infâme. L'ours est sincère, il bouche son nez car l'odeur le dérange. Le roi le fait tuer car cela lui déplait. Le singe, flatteur, approuve et félicite excessivement le roi pour son acte. Le roi n'aime pas ce comportement et lui réserve le même destin que l'ours. Le renard, qui symbolise la ruse, fait semblant d'être enrhumé et s'en tire sans dommage.
Cette fable est elle aussi une critique de la cour et de ses courtisans. Les critiques sont toujours les mêmes : on reproche au roi d’être un gomme sévère, qui décide de tout… et Jean de la fontaine reproche toujours aux courtisans d’être de fausses personnes, d’être des hypocrites.
Conclusion :
Nous nous sommes demandé comment les fables de Jean de la Fontaine révélaient l’engagement de leur auteur. En effet, mal aimé et critiqué à la Cour de Versailles, La Fontaine rejette la Monarchie absolue en dénonçant ses gros défauts à travers une mise en scène d’animaux. Grâce à cela, Jean de la Fontaine devient un des plus grands auteurs français. Il nous dévoile la face cachée de Louis XIV et de sa Cour. Il utilise de nombreux stratagèmes pour éviter la censure en utilisant ses animaux. Il critique notamment le roi Soleil à qui il reproche sa sévérité ainsi que l’hypocrisie des courtisans. Jean de la fontaine remet complètement en cause l’absolutisme royal et les principes de sa Cour.
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