LECTURE ANALYTIQUE Baudelaire (Quand le ciel...)
Par Ramy • 4 Novembre 2018 • 1 019 Mots (5 Pages) • 588 Vues
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AXE 2 : De la montée de l'angoisse à la crise et à la prostration ( abattement, dépression)
1. La syntaxe au service du spleen
La construction syntaxique du poème met en relief le processus d'installation du spleen.Les quatre premiers quatrains développent une seule phrase composé de 16 vers qui progresse avec trois subordonnées (3 quand) temporelles et les anaphores « Quand le ciel … Quand la terre … Quand la pluie » conduisent à l’attente de l’attaque, de la crise finale. L' anaphore avec le mot "quand" répété 3 fois, rythme cette progression.
2 .Une atmosphère macabre
Les impressions que ressent la victime du spleen sont pesantes, douloureuses, de plus en plus malsaines et de plus en plus inquiétantes.
- Le climat est pesant (vers 1), un accent irrégulier tombe sur "pèse".
- Le climat est douloureux (vers 1-16) => les sonorités dominantes sont douloureuses, avec les assonances => « battant », « cognant », « gémissant », « embrassant » qui créent un bruit assourdissant.
- Le climat est de plus en plus malsain: renforcé par l'oxymore du vers 4, avec « jour noir », ou la seule image de lumière « jour » est anéantie par l'adjectif qualificatif « noir ».
- Le climat est de plus en plus menaçant.La personnification des araignées au vers 11 « infâmes araignées », donne une impression de sentiments de plus en plus angoissants, avec l'association à « peuple muet » (v11), qui symbolise, la folie qui gagne Baudelaire.
- Le renoncement du poète
- Le retour au calme souligné par le changement de rythme => le tiret au vers 17 et des groupes plus longs comme 6 syllabes au vers 17 et 10 au vers 18 est loin d'être positif, il marque au contraire l'apparition d’un état d'abattement douloureux .en effet, "sans tambours ni musique" . La défaite s'exprime à travers la vision d'un convoi funéraire interminable marqué par un rythme régulier et l'acceptation d'une défaite intérieure . « sans tambours ni musique », tout est silencieux,et « de longs corbillards »deviennent une vision de son propre enterrement ou plutôt de celui du genre humain, d’où le pluriel de corbillards. « Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir. » Le drapeau noir peut être interprété comme le symbole de la mort ou du drapeau du pirate qui prend possession du navire.
« Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir, », défaite de l'espoir par un contre rejet,
CONCLUSION
Ici le spleen s'exprime à trois niveaux :
- le mauvais temps,
- moral et psychologique,
- métaphysique (strophe quatre). C'est un récit d'un combat intérieur, mais perdu d'avance, entre le spleen et l'idéal ici nous voyons les causes extérieures de cet état d'âmes, mais ce ne sont pas les seules.
On peut rattacher ce poème à celui d'un autre poète, comme par exemple, Le sanglot de la terre, de Jules Laforgue où Son angoisse n'est pas sans rappeler le Spleen Baudelairien.
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