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Dissertation : Citation d'Emile Zola sur le personnage de roman

Par   •  14 Novembre 2018  •  1 752 Mots (8 Pages)  •  958 Vues

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Depuis l'Antiquité, le héros était un personnage exceptionnel accomplissant des actes exceptionnels. Mais un autre type de « héros » fit son apparition. Ces héros que nous qualifierons de héros banals sont des personnages communs qui n'ont rien d'extraordinaire contrairement aux héros traditionnels. En effet, ces personnages ont une histoire banal, viennent de milieux populaires ou moyens, se fondent dans le peuple. Le héros banal, contrairement au vrai héros, est imprévisible. Il est médiocre, sans grande qualité et avec parfois des défauts. Si ces défauts sont trop importants, on peut alors parler de antihéros. Nous pouvons citer de nombreux exemples de héros banal, comme par exemple toute les œuvres naturalistes et réalistes. En outre, être un personnage banal ne veut pas dire être dans une intrigue banal. Cela ne veut pas dire non plus que le roman est banal ou sans intérêt. Un personnage banal peut s'inscrire dans un cadre réaliste ou non.

Ensuite, l'auteur a tout intérêt a utiliser un personnage banal dénoncer le comportement des élites envers ce que les personnages banals vivent. Nous pouvons par exemple citer Les Misérables de Victor Hugo, qui met en scène des personnages pauvres, avec le personnage de Fantine qui vend ses dents pour pouvoir subvenir à ses besoins. Ce genre de pratique se faisaient au XIXème siècle, l'époque de Victor Hugo, qui dénonce alors la misère au travers d'un personnage pauvre qui d'apparence n'est pas intéressant. L’auteur peut également avoir pour objectif de montrer un homme réel, de créer un personnage vraisemblable qui pourrait représenter un milieu ou bien une époque. C’est pourquoi il choisit un héros qui n’a rien d’extraordinaire. C’est le but, notamment, des naturalistes dont Zola est le chef de file. On peut citer l'exemple de L'Assommoir, où est dépeint le monde ouvrier contemporain de Zola, qui dira d'ailleurs lui-même que c'est « le premier roman sur le peuple, qui ne mente pas et qui ait l'odeur du peuple ». Un héros banal peut également permettre à l'auteur de se détourner du modèle classique de héros courageux, et l'auteur peut ainsi expérimenter et faire évoluer son personnage dans le sens qu'il veut, car il est libérer des conventions du héros traditionnel.

Enfin, le lecteur peut trouver de l'intérêt dans un roman contenant des héros banals. En effet, le lecteur peut apprécier lire les péripéties d'un individu comme tout le monde, car le lecteur peut alors s'identifier. Un héros banal a les qualités et les défauts de quelqu'un de normal. Il ne sert alors plus de modèle, comme le héros traditionnel, mais les aventures qu'il vit peut permettre au lecteur d'imaginer s'il était à sa place. Ses faiblesses le rendent humain, et l'intrigue dans laquelle il est placé permet au lecteur de les déceler. Le lecteur peut alors apprécier de le retrouver en tant que héros, d'autant plus qu'un héros traditionnel est presque toujours sûr de triompher à la fin. Là, le roman peut avoir du suspens et le lecteur peut se plaire à avoir des doutes sur le sort du personnage qu'il suit. Par exemple, on peut citer Joseph K, le personnage central du Procès de Kafka qui est le véritable archétype du personnage banal embarqué dans une histoire extraordinaire. Il ne sait pas de quoi on l'accuse, pourtant, il est embarqué dans un long procès dévoilant ses failles. Il en est de même pour Meursault, personnage de L'étranger de Camus. Il a une vie banal qui le satisfait et a du mal a exprimer ses sentiments, jusqu'au jour où il commet un meurtre en toute indifférence, ce qui révèle son vrai caractère. Ces deux personnages mourront exécutés par la société à laquelle ils appartiennent et qui les a vu évoluer, tout en laissant du suspens sur leur sort tout au long du roman.

En conclusion, nous avons vu qu'un héros dans le sens traditionnel du terme était avant tout un modèle pour ses lecteurs, avec de grandes valeurs morales tels que le courage ou l'altruisme. Il est alors tout-à-fait prévisible, enfermé dans ce modèle du héros conventionnel. Peut-être sont-ils donc moins intéressants En revanche, un héros banal est un personnage que l'auteur peut faire évoluer comme il veut dans le cadre qu'il veut. Le héros banal est imprévisible, ce qui créer du suspens plaisant pour le lecteur. L'auteur peut dénoncer les travers de la société dont il est contemporain. Peut-être est-ce donc bien plus intéressant autant pour l'auteur que pour ses lecteurs de se détourner du modèle classique du héros. Zola a donc raison, le premier homme qui passe est un héros suffisant. Il est même plus que suffisant, il est intéressant.

Nous nous sommes limité aux romans, mais dans les œuvres cinématographiques ou dans les arts contemporains, quelle est la fonction du personnage, et doit-il nécessairement être extraordinaire ?

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