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Commentaire sur Germinal d'Emile Zola

Par   •  6 Septembre 2018  •  1 107 Mots (5 Pages)  •  632 Vues

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coups » + imparfait

- souffrance qui vient des gestes mêmes des mineurs « il donnait de grands coups qui le secouaient violemment » (sujet et objet de la violence) + conséquence (reprise « et cette lampe ») de la lampe nécessaire « pour voir clair » = « brûler le sang » + « il avait beau tordre le cou, renverser la nuque » l.11-12) : ambiguïté de la formule

- menace de mort : gradation « chauffait » > « brûler » + « s’aggravait » (l.7) + « devenait mortel » (l.3) « menace d’un aplatissement complet »

3°) Un travail qui avilit

- déshumanisation : comp. à « un puceron pris entre deux feuillets d’un livre » (1.19) + « grognements » = animalisation (animaux vils) + « Pas une -parole n’était échangée. Ils tapaient tous » (l.20-21) pas de connecteur, cause/conséquence implicite = aucune intelligence, mineurs réduits à l’état de brutes

- effacement des êtres humains au fil du texte : « Maheu » (identifié) puis « il » puis « ils » puis « des formes spectrales » (l.31) puis bouts de corps (l.33-34) = perte de l’intégrité puis bruits à peine humains

« grognements » => travail qui rend anonyme

III/ La vision tragique de l’homme

1°) Vision presque surnaturelle, infernale

- cadre minéral et fermé : connecteurs spatiaux « en haut » (paradoxal milieu souterrain, hauteur relative), « près de sa tête », « la roche au-dessus de lui », « entre les deux roches », « sous » + comparaison à une cheminée + rythme ternaire « des blocs de houille, des pans et des arrêtes » (l.36) = > mineurs entourés par la roche (et l’obscurité)

- la mine évoque l’Enfer : souterrain, chaleur, « rougeâtres » (l.28), « ténèbres » (l.24) + «formes spectrales » (surnaturel) + « air mort » (l.24) et « nuit profonde » (l.31) + référence aux damnés avec les supplices et la tête « barbouillée comme pour un crime » (sauf que ce n’est qu’une comparaison, ils ne sont coupables de rien)

- dimension presque picturale (rappel des tableaux du jugement dernier aux corps nus suppliciés) : « une rondeur de hanche, un bras noueux, une tête violente » (rythme ternaire)

2°) L’homme est agressé par les éléments

- la souffrance vient de « l’air et la pluie de source » (l.41) = ce qui fait normalement vivre + éléments élémentaires (eau, terre, feu, air)

- « air mort » (l.24) + « ne circulait pas » (l.3) + chargé de « poussières de charbon » = menace d’asphyxie ; feu (des lampes)= brûler au lieu d’éclairer : terre : image de « l’aplatissement » « entre les deux roches » (« reflet de cristal » = beauté trompeuse)

- corps suppliciés par ces éléments : « chauffait son crâne » (l.5), « s’acharnant dans son œil » (l.16), « pesaient sur les yeux » (l.26) = parties du corps objets de verbes qui connotent la violence

3°) Des hommes impuissants, ne contrôlant rien (dimension tragique)

- perceptions limitées, effet de confusion : la vue est limitée par l’obscurité : « n’y mettait que » (l.28) = restrictif (audition également «  on n’entendait que »)+ « points rougeâtres » (l.28) : suffixe péjoratif, « formes spectrales » (l.32) + perceptions fugitives au gré de « lueurs » (l.32) + sons étouffés « voilés », « sans un écho dans l’air mort » (l.23-24) => il ne reste que les sensations les plus animales, le toucher et l’odorat => hommes aveugles

- aliénation volontaire ( ?) « Il ne voulait pas lâcher son havage » (l.17) + « à la longue » (l.3) « sans relâche » (l.13) « toujours à la même place » (l.11) + « il n’y avait plus que » (restrictif : vie réduite au travail) = > pas d’issue, pas d’échappatoire, « pucerons » (impuissants)

Comme souvent chez Zola, l’aspect documentaire et réaliste est dépassé par une vision saisissante et presque poétique. On pourrait lui reprocher ce style pictural et les références symboliques à l’Enfer, mais ils contribuent au final à l’efficacité de la dénonciation des conditions de travail des ouvriers. Zola n’est pas le seul au XIXe s. à critiquer les conditions de vie des ouvriers.

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