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Commentaire composé de l’incipit de Germinal (1885) de Zola

Par   •  25 Septembre 2022  •  Chronologie  •  1 853 Mots (8 Pages)  •  633 Vues

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Commentaire composé de l’incipit de Germinal (1885) de Zola

[Au brouillon]

  1. Questions préliminaires

Auteur : Émile Zola 🡪 Chef de file du courant naturaliste, auteur de la fresque historique des Rougon-Macquart 

Date : 1885 🡪 époque marquée par l’industrialisation et le développement d’une misère ouvrière 

Titre : Germinal 🡪 mois révolutionnaire qui marque le printemps 

Genre littéraire (roman, théâtre, poésie, argumentation) : Roman 🡪 On utilise les outils spécifiques au roman, comme le point de vue narratif, le rythme du récit, le discours rapporté, portrait des personnages… 

Courant littéraire : Naturalisme 🡪 Description très fidèle à la réalité, le déterminisme social, l’hérédité, dimension fantastique, montrer tous les aspects de la réalité y compris les plus sombres, etc.

Thème de l’extrait et rôle de l’extrait : Un homme se rend de Marchiennes à Montsou de nuit

🡪 l’action va certainement se dérouler à Montsou ; la mine et l’industrie vont y tenir une grande place ; le personnage va-t-il trouver un travail et de quoi subvenir à ses besoins ?

Cadre spatio-temporel : grande route de Marchiennes à Montsou (deux villes du nord de la France), la nuit avec un ciel sans étoiles, après deux heures du matin

Incipit : présenter le personnage principal, cadre spatio-temporel, intrigue (un personnage pauvre qui est certainement à la recherche d’un moyen de subsistance)

🡪 Le personnage est marqué par la solitude, le décor est sombre et austère

Structure du texte :

1er paragraphe : Présentation rapide d’un personnage et mise en place d’un décor austère

2e paragraphe :

Description physique de ce même personnage (semble pauvre et démuni)

Apparition d’une ville

3e paragraphe : accélération du rythme à mesure que la ville apparaît

4e paragraphe : Apparition fantastique de la mine

🡪 On passe ici d’un décor sombre et vide à celui d’une ville éclairée et agitée. On comprend donc que l’entrée dans la ville est au fond une entrée dans le roman. Ce texte revêt ainsi une dimension triangulaire, en partant du général vers le particulier.

Registre (tragique, burlesque, etc.) :

Registre pathétique au début du texte, qui a tendance à devenir fantastique à mesure que la ville apparaît

🡪 Ce roman va s’intéresser aux conditions de vie misérables

Situation d’énonciation (qui raconte ? comment raconte-t-il l’histoire ?) :

Alternance des points de vue interne et externe

  1. Analyse linéaire

Procédés littéraires

Illustration

Effet produit

CC lieu (qualificatif)

« Dans la plaine rase » (l.1)

« sous la nuit sans étoiles »

Souligne le vide du décor qui est mis en place ici

CC de privation

« sans étoiles » (l.1)

Obscurité intense, totale. Le décor est sombre et austère.

Champ lexical de l’obscurité

« nuit », « obscurité », « épaisseur d’encre » (métaphore), « étoiles »…

Souligner l’intensité de l’obscurité et donner éventuellement un côté fantastique.

Accumulation de compléments

« Dans la plaine, sous la nuit sans étoiles, d’une obscurité et d’une épaisseur d’encre »

Permet tout à la fois de planter le décor et de créer un effet d’attente en repoussant l’arrivée du personnage et du premier verbe d’action. Le décor est planté par touches successives, à coup de CC de lieu.

Article indéfini + terme générique

Qualificatif

« un homme »

« seul »

Effet d’attente : on ne sait pas de qui l’on parle.

Solitude et dénuement de cet individu perdu dans ce décor sombre et vide.

Personnification

« la grande route… coupait »

Le fait de personnifier la route permet de lui donner plus d’importance, pour mieux mettre en avant l’immensité du décor et donc la solitude de l’homme.

Comparaison

« comme sur une mer »

Montrer l’intensité des rafales et leur violence.

Négation restrictive

« il n’avait la sensation… que par » (l.4)

Obscurité intense : il n’y voit rien

Force du vent qui le frappe

Misère et souffrance du personnage

Accumulation de négations et de CC de privation

« Il ne voyait même pas » ; « il n’avait la sensation »

Dénote l’impuissance de l’homme face aux forces de la nature. Fait penser au naturalisme et au fait que l’individu est le produit du déterminisme et de forces qui le dépassent.

Hyperbole

personnification

« glacées »

« balayé », « terres nues »

Froid intense et impossibilité de s’en protéger

Métaphore/personnification

« le pavé se déroulait avec la rectitude d’une jetée »

Souligner l’obscurité dans la mesure où le personnage ne parvient pas à voir le chemin face à lui.

Champ lexical de la mer

« mer », « embrun », « jetée », « rafale »

Insister sur l’obscurité et la solitude du personnage face à un décor hostile.

Article défini

Nom générique

« l’homme »

Si cet homme est toujours présenté via une appellation évasive, il fait désormais partie du récit comme le souligne l’article défini. Présentation très progressive.

Analepse marquée par le plus-que-parfait

« était parti vers deux heures »

Fait ressentir le côté éprouvant du voyage. Ce retour en arrière permet de créer un effet d’attente, car il donne la possibilité à l’auteur de commencer in medias res (= au cours de l’action)

Épithète

« coton aminci »

L’épithète montre que ce coton a été épais autrefois, mais qu’il est désormais usé.

Accélération légère du rythme

« marchait », « était parti », « serrait »

Verbes qui deviennent des verbes d’action et non plus seulement des verbes d’état ou de perception, ce qui induit une accélération du rythme du récit.

Description détaillée d’objets

« un petit paquet, noué dans un mouchoir à carreaux »

Touche naturaliste, on s’intéresse aux détails.

Épithète

Proposition subordonnée relative

« des mains gourdes que les lanières du vent d’est faisaient saigner »

Gros plan sur des parties du corps pour insister davantage sur la souffrance du personnage.

Complément du nom

2 compléments de privation

« sa tête vide d’ouvrier sans gîte et sans travail »

Ces compléments permettent de donner des indications sur l’intrigue et amènent à se poser une série de questions.

Pourquoi n’a-t-il pas de travail ? Va-t-il trouver un travail et un gîte à Montsou ?

Verbe au passé simple

« il s’aperçut »

Premier verbe au passé simple de l’histoire. C’est comme si l’action démarrer véritablement à ce moment.

Champ lexical du feu

« feux », « brasiers », « brûlant », « chauffer »

Côté inquiétant de la vision.

Comparaisons

« comme suspendus »

« pareils à des lunes fumeuses »

Confèrent un côté fantastique à la scène.

Personnification

« Un chemin creux s’enfonçait »

Côté vivant et angoissant du décor.

Phrases courtes

Hyperbole marquée par le pronom indéfini

« Tout disparut. »

Nouvelle accélération du rythme, le personnage semble s’engouffrer dans un endroit sans retour possible.

Chiasme

« à droite une palissade/un talus d’herbe à gauche »

Effet d’enfermement, l’entrée dans la ville est sans retour.

CC de temps (adverbe) + CC de lieu

« Brusquement, à un coude du chemin »

Nouvelle accélération du rythme : montée de la tension dans le texte

Subordonnée circonstancielle (CC de privation)

« sans qu’il comprît »

Le personnage demeure dans l’ignorance.

CC de lieu

Personnification

« si haut dans le ciel mort »

Ces associations d’idées étranges confèrent un côté fantastique au texte.

Champ lexical de la confusion

« fumeuses », « confus », « masse », « tas », « silhouette », « lueurs »

Accroît la tension déjà présente dans le texte, installe davantage encore cette atmosphère fantastique.

Personnification de la mine

« silhouette d’une cheminée d’usine » « une seule voix montait » « respiration grosse et longue d’un échappement de vapeur »

La mine est présentée comme une créature fantastique, surnaturelle, inquiétante.

La mine va jouer un rôle si important dans le roman, qu’elle est présentée dans l’incipit comme un personnage à part entière.

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