Commentaire littéraire Andromaque Acte I scène IV, Racine

...

comme se fut le cas pour Troie. Ainsi, le mariage de Pyrrhus et d’Hermione est censé lier ensembles les deux territoires. On a ici un enjeu territorial et fédéral comme on peut le constater grâce à ce vers « je sais que pour régner elle vint dans l’Epire ».En revanche, si le mariage ne se fais pas et ne permet alors pas une union des royaumes de Grèce et une humiliation profonde pour Hermione, une guerre sera certainement déclarée contre Pyrrhus mais il a l’ai déterminer à les combattre au péril de la vie « j’irais punir les grecs ».

Nous pouvons également constater que dans cette scène,les différents amours et attirances exprimées, ont un rapport très important avec le pourvoir. En effet, tous les personnages ont ou ont eu un statut social élevé et chacune de leurs unions possibles auront des conséquences sur le déroulement politique de la tragédie.Pour Pyrrhus, le pouvoir est un moteur important dans son mariage prévu avec Hermione, puisque c’est une alliance stratégique pour Pyrrhus, mais un véritable amour pour Hermione, bien que l’accession au trône l’y aidant.Andromaque elle aussi a finalement des enjeux politiques derrière son amour pour Hector, lui permettre de ne pas se marier avec Pyrrhus et ainsi trahir toute sa famille.Pyrrhus a des avantages politiques bien amoindris si il se marie avec Andromaque car non seulement il va récupérer un royaume meurtri mais il a va aussi déclarer la guerre au reste de la Grèce. C’est finalement ce seul amour qui n’exprime pas d’intérêts politiques pour Pyrrhus « animé d’un regard, je puis tout entreprendre » c’est la le signe d’une vraie passion amoureuse pour Pyrrhus, car en tant que roi, il doit d’abord écouter sa raison plutôt que son coeur.

Enfin, nous pouvons voir qu’une menace arrive et est la cause du dialogue entre Andromaque et Pyrrhus : la capture de Astyanax, le fils d’Andromaque.En effet, au début de la scène, Pyrrhus annonce à Andromaque que Oreste, fils d’Agamemnon, est venu chercher Astyanax pour le livrer aux grecs car les grecs ont peur de cet enfant pourtant encore innocent pour Andromaque « leur haine pour Hector n’est pas encore éteinte.Ils redoutent son fils ».Andromaque est choquée par cette menace et répond sèchement par une négation restrictive « ne…que » en disant que son fils est une victime de Pyrrhus pour le faire culpabiliser et essayer échapper aux avances de ce dernier. Pyrrhus profite de l’événement pour proposer son aide et ainsi avoir Andromaque. Pour ce faire il annonce à Andromaque que les grecs demandent sa mort « Tel qu’il est, tous les grecs demandent qu’il périsse.Le fils d’Agamemnon vient hâter son supplice. » il propose comme solution de ne pas livrer son fils aux grecs « je défendrais sa vie aux dépends de mes jours ». Face à cette demande, Andromaque ne se décide pas, ce qui énerve Pyrrhus qui la menace par les termes « Le fils me répondra des mépris de la mère ; La Grèce le demande, et je ne prétends pas Mettre toujours ma gloire à sauver des ingrats. » . Andromaque, face à cette menace imminente reste digne, grande « il mourra » c’est une façon de contrer son argument en le déstabilisant et en acceptant sa décision malgré la mort du dernier membre de sa noble famille.La capture de l’enfant a aussi un enjeux fatal pour Andromaque puisqu’elle le suivra « sa mort avancera la fin de mes ennuis je prolongeais pour lui ma vie et ma misère » elle dit ici qu’elle n’a pas peur de la mort, elle pense qu’elle sera peut-être plus douce et légère que sa vie qui ne connaît que des deuils.

Nous avons pu constater que dans cette scène le pouvoir est au coeur de la scène mais aussi de toute la pièce. Les guerres et les exécutions font partie de l’intrigue.Nous allons enfin voir que la haine peut entraîner les menaces, mais surtout le repoussement de l’un et de l’autre.

Tout d’abord, nous avons vu dans une première partie que Pyrrhus éprouvait un amour fou et passionné pour Andromaque. Mais passion veut aussi dire souffrance et un être peut très vite passer de l’amour à la haine.Pyrrhus n’est pas arrivé à séduire Andromaque alors, il va exprimer une certaine haine et une certaine fureur envers elle, il se sent coupable de n’avoir pas su trouver les mots pour la séduire.Alors, sous le coup de la colère il menace la vie du fils d’Andromaque en la culpabilisant. Il menace finalement la vie d’Andromaque car il sait que sans son fils elle n’a plus de raisons de vivre « Songez-y bien : il faut désormais que mon cœur, S’il n’aime avec transport, haïsse avec fureur.

Je n’épargnerai rien dans ma juste colère » il se persuade à présent d’haïr Andromaque. Nous avons là le vocabulaire de la fureur : haïr,colère,cruauté,violence,fureur tout cela est justifié par ce retournement brusque de situation.Pyrrhus est blessé par les arguments d’Andromaque alors il l’attaque. Nous observons aussi le futur simple comme temps employé, il permet non pas d’exprimer une condition mais un fais qui va se réaliser « je n’épargnerai rien » ce qui accentue la menace. Pyrrhus fait également du chantage à Andromaque en se servant de l’amour maternel comme une assurance pour son changement d’avis. Là encore Pyrrhus échoue puisqu’elle accepte la fatalité.

Néanmoins, Andromaque résiste et fait tout pour défendre ses intérêts et ceux de son fils, elle utilise l’argumentation comme arme, alors que Pyrrhus passe par plusieurs états sans réussite.Nous pouvons même dire qu’Andromaque « gagne » presque cette scène car Pyrrhus cède mais n’abandonne pas son idée de mariage.Pour essayer de remporter cet affrontement inéquitable, Andromaque utilise deux types d’arguments : pour convaincre, elle utilise la logique et la raison, et pour persuader elle manipule les sentiments et les émotions de Pyrrhus.Tout d’abord, Andromaque montre à Pyrrhus que Hermione l’aime comme le prouve ce vers « Et pourquoi vos soupirs seraient-ils repoussés ? Aurait-elle oublié vos services passés ? ». Andromaque reste glaciale face aux avances de Pyrrhus.

Elle lui rappelle sa condition d’ennemi, elle lui en veut d’avoir fait couler le sang de sa famille et de son mari « Troie, Hector, contre vous, révoltent-ils son âme ? Aux cendres d’un époux doit-elle enfin sa flamme ? Et quel époux encore ! Ah ! souvenir cruel ! » elle glorifie Hector. Andromaque prétend dans ces termes « Sa mort seule a rendu votre père immortel ; il doit au sang d’Hector tout l’éclat de ses armes, et vous n’êtes tous deux connus que par mes larmes. » que c’est la seule mort d’Hector qui a glorifier Achille le père de Pyrrhus, il n’est connu que par les larmes d’une femme (ne…que,négation