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Commentaire: le monologue de Figaro.

Par   •  30 Juin 2018  •  1 091 Mots (5 Pages)  •  491 Vues

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Le trouble profond de Figaro se lit ici à plusieurs indices. Le moment de la scène signalé dans les didascalies est ici symbolique : il s’agit de la nuit qui connote le désarroi et la tristesse. Dans le dernier tiers du passage, le personnage constate lui-même que « la nuit est noir en diable ». La solitude, l’obscurité, le mal, toutes les connotations négatives sont présentes. La ponctuation révèle l’intensité des sentiments et la confusion de l’esprit. Les point de suspension indique une pensée qui ne progresse pas et que le personnage nous livre des idées qui se bouscules pêle-mêle. Des moments de silences sont également présents et révèle un personnage en proie à une grande agitation intérieure. Enfin, cet amoureux inquiet sursaute au moindre bruit et croit entendre arriver celle qu’il aime « on vient … c’est elle… ».

Après s’être assis sur un banc, son présent, sombre, souligne son passé marqué par l’injustice du sort et l’infortune. Là encore, pendant un bref instant, c’est le ton de la tragédie qui perce sous la vivacité du discours. La notion de « destiné » appartient à l’univers tragique. Comme Figaro dans cette scène, les personnages de la tragédie ont le sentiment qu’une force supérieure et implacable s’acharne sur eux. A la fin du passage, Figaro estime qu’il aurait mieux fait de se mettre « une pierre au coup », c’est-à-dire de se suicider en se noyant.

Toute fois la fin de ce passage nous transporte vers la tragicomédie et le picaresque. La naissance de Figaro est plus qu’obscure (« fils de je ne sais pas qui volé par des bandits ». En fait, c‘est inexacte puisqu’il a appris au troisième acte qu’il était le fils abandonné de Marceline et de Bartolo : voilà qui trahi peut-être encore la confusion dans laquelle son esprit est plongé. Il se voit voué par son destin à la marginalité : malgré ses dons intellectuels et son talent littéraire, ni « les carrières honnête » (le médecin par exemple) ni le succès mondain (du théâtre) ne lui son accessible (« partout je suis repoussé). Toujours pénalisé par ses origines douteuses, il ne peut « qu’attrister des bêtes malades » c’est-à-dire exercer les fonctions de vétérinaire, profession qui à l’époque n’avait aucun prestige social. Mais il ne peut pas faire non plus « un métier contraire » c’est-à-dire réjouir les gens en bonne santé en écrivant des pièces de théâtre. Beaumarchais fait ici un clin d’œil aux spectateurs : ses propres déboires ont servi de modèles à ceux de Figaro.

Conclusion :

Le mariage de Figaro est une pièce gaie, enjouée, célébrant le bonheur de vivre, toute fois elle véhicule une dimension sérieuse : derrière la truculence des paroles et des situation, Beaumarchais émaille sa pièce de moments pathétiques. Figaro se livre ici à une véritable introspection dans laquelle il est en quête d’identité mais qui est aussi pour lui l’occasion de nous livrer une véritable critique sociale qui aboutira quelques année plus tard à l’avènement de la Révolution Française.

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